Les orangs-outans : les seuls primates à parler de leur passé à leurs petits
Une étude parue dans la revue Science Advances est formelle : les orangs-outans sont les seuls primates, en plus des hommes, à être capable de parler du passé pour éduquer leurs enfants. Nos amis les animaux ne sont pas si bêtes et ont tant à nous apprendre !
Les orangs-outans : une étude qui en dit long
C’est le 14 novembre dernier qu’est apparue l’étude. Et elle en dit long sur le comportement de nos amis les orangs-outans.
Des chercheurs, déguisés en prédateurs ont tenté de comprendre le comportement et la communication de ces primates. Vous : que faites-vous si vous êtes avec votre enfant et qu’un danger approche ? Ou vous criez, ou vous demandez à votre enfant d’être le plus silencieux possible, le temps que le danger passe. Après coup, vous lui expliquez les raisons de ce comportement.
Et ceci, c’est un mode de communication décalée dans l’espace-temps. C’est à dire que les faits sont antérieurs et que la communication s’établit par la suite.
Déguisés en prédateurs, des scientifiques de l’iniversité de St Andrews ont mené l’expérience en approchant des femelles et leurs enfants. Les orangs-outans, perchés sur un arbre entre 5 et 10 mètres du sol ont alors remarqué la présence de faux tigres. Et leur réaction a étonnée les scientifiques.
La communication des orang-outan
Une fois certains d’avoir été remarqués, les faux prédateurs sont partis. Et, stupéfaits, ils se sont rendus compte qu’aucune mère ni aucun enfant n’avait crié.
Adriano R. Lameira, auteur principal de l’étude, raconte qu’une maman orang-outan, plus âgée que les autres et accompagnée de son enfant de 9 ans « elle s’est arrêtée de faire ce qu’elle faisait, a attrapé son petit, a déféqué (une manifestation de stress) et a commencé à grimper plus haut dans l’arbre. Elle était complètement silencieuse« . « C »était frustrant. Vingt minutes sont passées et elle s’est enfin exprimée ».
La maman a ensuite, pendant plus d’une heure, poussé son cri d’alarme. Un son qui ressemblait à un baiser humain. En moyenne, les autres femelles ont attendu 7 minutes après la fin du danger pour crier.
Eduquer les petits orangs-outans
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas la peur qui a empêché les orangs-outans de crier. Elles n’étaient pas paralysées puisqu’elles ont été en mesure de grimper avec leurs enfants, plus haut.
La maman a volontairement choisi de se taire pour ne pas se faire remarquer et a ensuite partagé l’information avec son enfant, pour l’éduquer « Ne pas répondre immédiatement à un stimulus est considéré comme un signe d’intelligence ».
Pour Simon Townsend, professeur à l’Université de Zurich « la capacité de discuter d’événements importants passés fait partie des éléments d’acquisition du langage et du développement cognitif ».
Pour l’heure, nous ne savons pas encore si la communication s’établit à partir d’un moment passé proche ou s’ils peuvent, parler entre eux de souvenirs plus lointains.