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Pendant des années elle se fait passer pour une survivante du 11-Septembre mais tous ses témoignages sont faux !

Publié par Nicolas F le 30 Août 2017 à 8:28

L’histoire de Tania Head est révoltante. Pendant des années, on a pu voir Tania assister à toutes les représentations officielles et commémorations en l’honneur des victimes du 11-Septembre. Elle a été décorée et a côtoyé les responsables politiques en tant que présidente du comité des survivants du World Trade Center. Elle a fait l’objet de documentaires et était une des rares personnes qui avaient survécu alors qu’elles étaient au plus près de l’attaque. Elle y a même perdu son mari. Mais tout cela est faux ! Tania ne s’appelle pas Tania, Tania n’est même pas mariée ni américaine. La vérité a fini par éclater et elle est devenue la cible des Américains en colère d’avoir eu pitié d’elle. C’est l’histoire de la femme qui n’était pas là où elle prétendait être.

 

Elle a commencé à s’impliquer dans les associations

Pas besoin de rappeler l’horreur du 11-Septembre, jour où près de 3000 personnes ont trouvé la mort et 6000 victimes ont été blessées, alors que deux avions ont percuté deux tours à New-York. En recherche de témoins et de victimes, les médias ont fini par trouver des personnes saines et sauves pour raconter leur terrible histoire. Les journalistes ont trouvé en Tania la personne parfaite, elle racontait en détail comment elle avait sauvé des gens, comment on l’avait également sauvée et puis, elle donnait le nom de personnes qu’elle avait reconnues et qui devaient être portées en héros. Tout a commencé quand Angelo Guglielmo, un réalisateur de documentaires a rencontré Tania Head.

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Son mari y a perdu la vie

Le réalisateur qui voulait faire un documentaire sur l’attaque est allé rencontrer des personnes qui se sont inscrites comme bénévoles dans des associations qui travaillaient dans les décombres du fameux « ground zero ». Le travail consistait à trier les décombres, trouver des indices sur les victimes et nettoyer l’endroit. C’est là qu’il a rencontré Tania. Ils ont sympathisé et elle lui a raconté son histoire. Elle disait qu’elle travaillait chez Merrill Lynch, un département de la Bank of America, qui se trouvait au 78ième étage de la tour sud du World Trade Center. Elle raconte également que son fiancé Dave, travaillait dans la tour nord.

 

Elle donne les détails de l’attaque

Elle raconte qu’au moment où l’avion a percuté la tour, elle a perdu conscience, puis s’est réveillée avec tous ces morts autour d’elle. En tentant de s’échapper, tout le monde courrait dans tous les sens. Elle a même croisé le chemin d’un homme qui lui a donné sa bague de fiançailles pour qu’elle la rende à sa femme. Elle donne aussi le nom de personnes qu’elle a croisées à d’autres étages et qui se sont comportées en héros, car ces personnes sont mortes en aidant d’autres personnes. Finalement, Tania a retrouvé l’air libre en dévalant les 78 étages, avant que la tour ne s’effondre. Selon elle, l’effondrement a dû la blesser, elle s’est réveillée le 17 septembre dans une chambre d’hôpital. Elle était saine et sauve, mis à part son bras droit qui avait été brûlé. Elle apprend aussi que son mari est décédé dans l’attentat.

Illustration représentant Tania qui est prise en charge par un pompier (neatorama)

Son histoire finit par intriguer le New York Times

C’est là que les mensonges ont commencé. Elle a été approchée par l’association du réseau des survivants. Personne n’a jamais enquêté pour savoir si ses propos tenaient la route. Le jour où on lui a demandé d’identifier son mari, elle a dit qu’elle préférait protéger sa vie privée. Quand on lui a demandé pourquoi ses beaux-parents ne venaient jamais à aucune commémoration, elle a raconté que c’était trop difficile pour eux à supporter. Au plus elle était impliquée dans l’association, au plus elle a grimpé dans les fonctions. Jusqu’à ce qu’elle devienne la présidente de l’association des survivants. Elle était l’une des 19 seuls survivants présents sur le lieu de l’impact, dans la tour sud. Elle a alors côtoyé tous les officiels, lors de chaque cérémonie. Son histoire a fait le tour du monde et elle était interviewée à la moindre occasion. Jusqu’au jour où le New York Times l’a contactée pour faire un portrait d’elle. Mais l’idée de devoir raconter en détails tous les événements, sachant que les journalistes allaient vérifier ses dires, elle a pris peur et a refusé.

Tania Head, en compagnie de Rudolph Giuliani, l’ancien maire de New-York (Robert Benimoff et DocumentaryVine)

Tania en tant que présidente du réseau des survivants, en compagnie d’autres victimes, lors d’un événement officiel (neatorama)

Toute sa vie est un mensonge

Le magazine a trouvé louche que cette femme habituée à être mise sur le devant de la scène refuse l’honneur d’apparaitre dans leurs pages. Ils ont alors enquêté et le portrait qu’elle a eu, a servi à révéler toute la vérité. Pour commencer, ils ont trouvé que Tania Head s’appelait en réalité Alicia Esteve Head. Alicia n’avait même pas la nationalité américaine, elle était d’origine espagnole. Puis, les journalistes ont reçu le témoignage de la société Merril Lynch, qui a expliqué n’avoir jamais eu aucun employé qui répondait aux noms de Alicia ou Tania Head. Ensuite, lorsqu’ils ont découvert sa vraie identité, ils ont trouvé des preuves que Tania n’avait pas les diplômes qu’elle prétendait avoir. En fouillant dans sa vie en Espagne, ils ont découvert qu’elle n’était pas mariée et qu’elle suivait des cours dans une école de commerce à Barcelone, le jour de l’attentat. La cicatrice qu’elle avait au bras droit, était une cicatrice qu’elle s’était faite lors d’un accident de bus en Espagne.

Un film a été réalisé sur son histoire

Elle paie encore le prix de ses mensonges

Après la révélation du scandale dans le magazine, les langues se sont déliées. On a expliqué comment elle avait choisi un nom au hasard dans la liste des disparus, qu’elle a fait passer pour son mari. Puis des anciens collègues en Espagne ont raconté qu’elle avait pour habitude d’inventer des histoires. Elle était originaire d’une famille aisée mais son père avait fait de la prison à cause de magouilles financières. Pour échapper à toutes les polémiques la concernant, Alicia a rejoint l’Espagne, en 2008 et plus personne n’a jamais entendu parler d’elle. Mais bien des années plus tard, elle paie le prix de ses mensonges. En 2012, elle a été virée de son emploi, à Barcelone, quand son patron a découvert ce qu’elle avait fait dix ans plus tôt.