Scènes de joie en Algérie après la démission d’Abdelaziz Bouteflika (vidéo)
Une page se tourne en Algérie. Après vingt années passées à la tête du pays, le président Abdelaziz Bouteflika a présenté sa démission mardi en milieu de soirée. L’homme d’Etat, dont l’état de santé s’est significativement dégradé depuis son accident vasculaire cérébrale en 2013, subissait la vive contestation de la population algérienne depuis plusieurs semaines. Le peuple s’est notamment regroupé en masse, tout au long du mois de mars dans les rues d’Alger – et de Paris – pour faire entendre sa colère après un éventuel cinquième mandat de l’homme-fort du FLN à la tête du pays.
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L’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika au coeur des tensions en Algérie
Arrivé au pouvoir en 1999, Abdelaziz Bouteflika s’imaginait briguer un cinquième mandat à la tête de l’Algérie. Mais le président, très affaibli par sa santé, n’a plus grand chose à voir avec le révolutionnaire et la bête politique qu’il a été au XXe siècle. Ses apparitions devant les caméras depuis quatre ans se comptent sur les doigts d’une main. Pire encore, certains jeunes algériens n’ont même pas entendu le son de sa voix, sa dernière prise de parole publique remontant à octobre 2014. L’homme de 82 ans, en fauteuil roulant, est incapable de diriger le pays selon le peuple algérien, qui accuse l’armée et le clan Bouteflika, d’utiliser le président comme marionnette pour gouverner en sous-main.
Après un mois de contestation exemplaire, les Algériens se réveillent, pour la première fois en 20 ans, sans Abdelaziz Bouteflika à la tête du pays https://t.co/plweDgG3Wv #AFP pic.twitter.com/wfzjxeTTrX
— Agence France-Presse (@afpfr) April 3, 2019
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Les Algériens fêtent le départ d’Abdelaziz Bouteflika
Après l’annonce de sa candidature, les Algériens sont donc descendus dans la rue. Pour exprimer leur colère et leur révolte, de manière pacifique, dans un pays qui n’avait pas vraiment été marqué par le printemps arabe. Devant l’ampleur de ces contestations, Abdelaziz Bouteflika renonce à briguer un cinquième mandat. La situation est floue, les élections sont repoussées. Le chef d’Etat annonce finalement qu’il quittera son poste à la fin du mois, le 28 avril, mais l’armée demande son départ « immédiat » . Dans l’impasse, Bouteflika présente sa démission pour « contribuer à l’apaisement des cœurs et des esprits de mes compatriotes, pour leur permettre de projeter ensemble l’Algérie vers l’avenir meilleur auquel ils aspirent légitimement » . Les Algériens sont descendus dans la rue tout au long de la nuit pour fêter cette nouvelle. Ils appellent désormais à manifester pour « chasser » le système au pouvoir.