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Insomnie : et si la taille de votre logement et votre temps de trajet minaient vraiment votre sommeil ?

Publié par Killian Ravon le 22 Oct 2025 à 13:32

Deux paramètres très concrets de la vie quotidienne — la surface de votre logement et la durée de votre trajet domicile-travail — pourraient peser lourd sur vos nuits.

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A woman sitting on a bed holding a pillow

Une étude japonaise menée dans la mégalopole de Tokyo pointe un double écueil : temps de trajet trop long et surface habitable trop réduite, chacun étant associé à davantage d’insomnie et de somnolence diurne. De quoi reposer la sempiternelle question : mieux vaut-il habiter près du boulot en pleine ville, ou plus loin dans un grand appartement ?

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Individu fatigué à la suite de nombreuses insomnies. Photo by Sammy-Sander
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Vivre petit pour être près du travail, ou loin pour plus grand : pourquoi le choix n’est pas neutre pour le sommeil

D’un côté, les quartiers centraux offrent souvent un trajet domicile-travail plus court. De l’autre, s’installer en périphérie permet, à budget égal, de gagner en surface habitable. Mais chaque option vient avec son lot d’angles morts pour le sommeil. Les centres urbains accumulent des stresseurs environnementaux comme le bruit, la pollution lumineuse et parfois la pollution de l’air, autant de facteurs déjà associés à des réveils nocturnes et à des difficultés d’endormissement. À l’inverse, la banlieue oblige bien souvent à rallonger les déplacements quotidiens, avec un impact possible sur la durée et la qualité du repos.

Ce dilemme très actuel était au cœur de la recherche : comment ces arbitrages de logement et de temps de trajet se répercutent-ils sur notre capacité à dormir ? Mais saviez-vous que ces effets ne s’opposent pas seulement ? Ils peuvent s’additionner. Une journée débutée tôt pour « attraper » un train, combinée à un studio exigu où l’on peine à isoler coin nuit et activités, finit par rogner les heures de sommeil et, parfois, la santé.

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Femme insomniaque. Photo by kaazoom

Comment l’étude a été menée dans la mégalopole tokyoïte

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L’équipe de l’Osaka Metropolitan University a interrogé des actifs âgés de 40 à 59 ans travaillant dans l’aire métropolitaine de Tokyo. Les chercheurs ont demandé aux participants d’indiquer le temps de trajet moyen entre leur domicile et leur lieu de travail, ainsi que la surface de leur logement. Pour objectiver les durées de déplacement, ils ont pris en compte à la fois le mode de transport et les codes postaux des domiciles et des bureaux. Les volontaires ont été répartis en deux catégories selon le temps de trajet : plus de 50 minutes ou 50 minutes ou moins. Côté habitat, même principe : moins de 92 m² ou au-delà.

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Les chercheurs se sont ensuite intéressés à deux indicateurs : la présence de symptômes d’insomnie et la somnolence diurne. Autrement dit, non seulement la difficulté à s’endormir ou à rester endormi, mais aussi la sensation de fatigue diurne qui signe, bien souvent, un sommeil insuffisant ou fragmenté. Ce détail que peu de gens connaissent : dans ce type d’étude, la somnolence diurne est un signal utile, car elle capte les conséquences concrètes d’une mauvaise nuit sur la vigilance.

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Bébé en train de dormir paisiblement. Photo by cherylholt
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Ce que montrent les résultats : trajets longs et logements étroits riment avec nuits plus difficiles

Les analyses convergent : les personnes déclarant un temps de trajet plus long avaient plus de risques de présenter des symptômes d’insomnie et de somnolence diurne. Les participants vivant dans des logements plus petits étaient, eux aussi, davantage concernés par l’insomnie. C’est l’un des apports saillants de cette étude japonaise : les conditions « autour » du lit — le logement lui-même et la manière d’y accéder chaque jour — pèsent sur ce qui se passe « dans » le lit.

Le tableau n’est pas noir et blanc. La littérature citée par les auteurs rappelle qu’un temps de trajet élevé réduit la durée de sommeil et accroît des risques de stress ou d’hypertension. À l’inverse, certains environnements urbains proches des lieux de travail exposent davantage au bruit et à la pollution lumineuse, pénalisant eux aussi les nuits. L’étude met donc en évidence une double réalité : la banlieue peut coûter des heures de sommeil via les trajets, la ville peut dégrader la qualité du repos via l’environnement.

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Un autre enseignement mérite l’attention : un revenu de ménage plus élevé s’accompagne de moindres probabilités d’insomnie et de somnolence diurne. On peut y voir le reflet d’une capacité accrue à choisir un logement plus adapté ou un quartier plus calme. Mais attention : ce constat n’implique pas que l’argent « soigne » le sommeil, il signale plutôt des conditions de vie différentes.

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Ce qu’on ne peut pas conclure : prudence sur la causalité et les limites des données

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Les auteurs le soulignent : ces résultats ne prouvent pas que les trajets plus longs « causent » l’insomnie, ni qu’un petit logement la déclenche à coup sûr. L’étude repose sur des données déclaratives et s’inscrit sur une période limitée. Dans la vraie vie, les nuits se jouent au carrefour de multiples facteurs : stress professionnel, anxiété, habitudes de vie, exposition au bruit nocturne, température de la chambre, literie, horaires irréguliers… Autant d’éléments qui interagissent et que l’étude ne prétend pas tous isoler.

Autre précaution : parler de « petite surface » ou de temps de trajet « long » dépend du contexte local. À Tokyo, 92 m² n’ont pas la même signification qu’ailleurs, et un trajet de 50 minutes ne se vit pas pareil selon l’offre de transport, la densité et les horaires. Autrement dit, les ordres de grandeur aident à raisonner, mais ils ne valent pas prescription universelle.

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Femme dormant tranquillement dans son lit. Photo by xiangying_xu
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Centre-ville ou périphérie ? La vraie équation sommeil-logement-trajet

Si l’on met bout à bout les signaux observés, l’équation du sommeil devient une affaire de compromis. Habiter près du travail peut réduire la fatigue liée aux transports et libérer du temps pour se coucher plus tôt, mais encore faut-il que le logement permette un environnement propice : pièce dédiée, isolation correcte, pollution lumineuse minimale. À l’inverse, gagner de la place en s’éloignant a du sens si l’on parvient à préserver des horaires réguliers malgré un temps de trajet plus long.

Mais saviez-vous que deux leviers simples émergent comme particulièrement payants ? D’abord, agir sur l’organisation quotidienne pour raccourcir (même un peu) le trajet domicile-travail : horaires décalés, télétravail partiel, choix d’un mode plus rapide. Ensuite, optimiser l’espace de vie, même modeste : limiter les sources de bruit dans la chambre, assombrir efficacement la pièce pour contrer la pollution lumineuse, clarifier les zones de vie afin que le coin nuit reste un lieu de repos.

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L’étude rappelle enfin un point de méthode : elle ne tranche pas la question du « mieux dormir en ville ou en banlieue ». Elle indique plutôt que certains marqueurs (durée du trajet domicile-travail, surface habitable) peuvent prédire un risque plus élevé de nuits difficiles lorsque ces marqueurs se dégradent. Autrement dit, l’enjeu n’est pas la carte postale du quartier, mais la manière très concrète dont on y vit.

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Il faut faire attention à la lumière bleu. Photo by DanFa

Ce qu’on peut retenir au quotidien, sans rien inventer

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Sans tirer de conclusions hâtives, on peut dégager une boussole. D’un côté, tout ce qui réduit le temps de trajet tend à faciliter un sommeil plus long et plus régulier : lever moins matinal, retour plus tôt, rituels du soir préservés. De l’autre, tout ce qui augmente la surface habitable utile au repos — ou, à défaut, tout ce qui améliore l’ergonomie de la chambre — aide à diminuer les facteurs d’insomnie : moins de bruit, moins de pollution lumineuse, ambiance plus stable.

La saison y joue aussi parfois un rôle discret : lorsque les journées raccourcissent et que l’activité professionnelle s’intensifie, ces marges de manœuvre (trajet, pièce de nuit) deviennent de précieux amortisseurs. Rien d’anecdotique : une petite reconfiguration peut suffire à rompre un cercle vicieux. Et la révélation ? Selon les chercheurs, les profils ayant à la fois un trajet domicile-travail plus court que la moyenne et une surface habitable au-dessus du standard local présentent les risques les plus faibles d’insomnie et de somnolence diurne à l’échelle de l’échantillon étudié.

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