Taxe foncière : qui pourra bénéficier d’une exonération ?
Chaque année, la taxe foncière représente une dépense significative pour les propriétaires. Voilà pourquoi, en 2025.
De nouvelles règles permettent à certains foyers de réduire voire d’échapper à cet impôt local.
Contexte général de la taxe foncière
La taxe foncière est un impôt local payé par les propriétaires d’un bien immobilier, qu’il soit bâti ou non bâti. Son calcul repose sur la valeur locative cadastrale, ajustée par des taux votés par les collectivités territoriales. En pratique, le montant varie fortement selon la commune et la taille du logement, ce qui complexifie la prévision budgétaire.
Chaque propriétaire reçoit son avis d’imposition à la fin de l’été. Le montant moyen national s’élève aujourd’hui à plus de mille euros. Cette somme pèse lourd dans le budget des ménages, surtout pour ceux qui ne disposent pas d’autres aides ou revenus complémentaires.
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Un impôt qui pèse dans le budget des ménages
Pour de nombreux foyers, la taxe foncière constitue une charge annuelle difficile à anticiper. Contrairement à la taxe d’habitation qui tend à disparaître, la taxe foncière reste entièrement à la charge du propriétaire. Elle touche aussi bien les résidences principales que secondaires, même si des dispositifs d’allégement concernent surtout la résidence principale.
Au-delà de son montant, c’est la régularité de cet impôt qui peut surprendre les propriétaires. Chaque année sans exception, il faut prévoir ce paiement avant la date limite, sous peine de pénalités ou d’intérêt de retard.
Une progression constante ces dernières années
La Direction générale des finances publiques a enregistré une hausse de 7,1 % de la taxe foncière en 2023. L’année suivante, une nouvelle augmentation de 3,9 % est venue alourdir la facture pour de nombreux contribuables. En 2025, la progression devrait atteindre 1,3 %, confirmant la tendance à la hausse continue de cet impôt .
Cette augmentation régulière découle principalement de l’évolution des valeurs locatives, indexées sur l’inflation, et des décisions budgétaires locales. Face à cette escalade, l’État a renforcé les mesures d’exonération et de dégrèvement pour les contribuables les plus fragiles.
Des dispositifs pensés pour les retraités modestes
Pour alléger la charge fiscale des ménages aux revenus limités, plusieurs mécanismes ont été mis en place. Ils ciblent principalement les retraités dont les ressources sont en dessous de certains plafonds fixés par l’administration fiscale. Ces mesures reposent sur le revenu fiscal de référence, souvent abrégé RFR, calculé à partir des revenus nets imposables de l’année précédente.
Selon le site officiel impots.gouv.fr, ces dispositifs permettent soit une exonération totale, soit un dégrèvement partiel de l’impôt. Pour en bénéficier, il faut déposer un dossier ou remplir un formulaire adapté, souvent sans frais et directement en ligne ou par courrier.
Exonération pour les plus de 75 ans
Les propriétaires âgés de plus de 75 ans au 1er janvier 2025 peuvent être totalement exonérés de taxe foncière pour leur résidence principale. Cette exonération est soumise au respect d’un seuil de RFR fixé à 12 704 euros pour une part de quotient familial, majoré de 3 393 euros par demi-part supplémentaire .
Ainsi, un couple de retraités disposant de deux parts fiscales ne doit pas dépasser un RFR de 19 490 euros pour bénéficier automatiquement de cette exonération. En cas de dépassement léger, il peut être intéressant de vérifier d’autres dispositifs, notamment le plafonnement de l’impôt.
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Détail du calcul du quotient familial
Le quotient familial correspond au nombre de parts réparties selon la composition du foyer. Il inclut la personne seule ou les deux conjoints, les enfants à charge et, le cas échéant, d’autres personnes à charge. C’est ce nombre de parts qui sert de base pour établir le seuil de RFR à ne pas dépasser.
Par exemple, pour un couple avec un enfant, soit trois parts, le RFR maximal pour prétendre à l’exonération serait de 12 704 euros additionnés de 3 393 euros pour la première demi-part supplémentaire et de 5 387 euros pour la suivante, ajustant le calcul selon la composition familiale.
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Dégrèvement automatique pour les 65 à 75 ans
Les retraités âgés de 65 à 75 ans peuvent bénéficier d’un dégrèvement automatique de 100 euros sur leur taxe foncière, à condition que leur résidence soit leur logement principal. Le RFR à ne pas dépasser est identique à celui des plus de 75 ans, soit 12 704 euros pour une part de quotient familial, majoré selon le nombre de parts .
La mesure s’applique même si un seul des deux conjoints atteint l’âge requis, sous réserve que le logement soit effectivement occupé à titre principal. Aucun formulaire complexe n’est nécessaire, mais il vaut mieux vérifier que la mention « résidence principale » figure sur votre avis d’imposition.
Plafonnement pour limiter la taxe foncière
Si vous dépassez les seuils permettant l’exonération ou le dégrèvement automatique, il subsiste un mécanisme de plafonnement. Celui-ci limite le montant dû à 50 % des revenus du foyer, ce qui peut représenter une économie notable pour les ménages dont la taxe foncière grimpe au-delà de ce ratio.
Pour la campagne 2025, le RFR de 2024 ne doit pas excéder 29 288 euros pour une part de quotient, augmenté de 6 843 euros pour la première demi-part supplémentaire et de 5 387 euros pour chaque demi-part suivante.
Exemple de plafonnement en pratique
Prenons l’exemple d’un couple disposant de deux parts fiscales et d’un RFR de 40 000 euros. Le seuil maximal pour le plafonnement serait de 41 518 euros, calculé en ajoutant 29 288 euros et 6 843 euros. Si la taxe foncière brute dépasse 50 % de ce RFR, le contribuable ne paiera que la moitié de sa taxe foncière.
Cette mesure n’est applicable qu’à la résidence principale. Pour la mettre en œuvre, il est impératif de remplir le formulaire 2041‑DPTF‑SD et de l’adresser avant le 31 décembre 2026 au centre des finances publiques dont dépend le logement.
Procédure pour demander l’exonération ou le dégrèvement
La plupart des exonérations et des dégrèvements sont automatiques si vous respectez les conditions d’âge et de RFR. En pratique, l’administration fiscale recoupe vos informations de revenus et applique elle-même la réduction. Vous n’avez rien à faire si votre dossier est à jour et que vous occupez votre logement à titre principal.
En revanche, pour le plafonnement, l’action du contribuable est nécessaire. Vous devez télécharger le formulaire 2041‑DPTF‑SD, le remplir soigneusement et l’envoyer signé. La date limite de dépôt tient compte de l’exercice fiscal en cours et se termine au 31 décembre 2026.
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Attention aux délais et pièces justificatives
Pour éviter tout retard, il est recommandé de préparer dès l’été votre dossier complet. Les pièces généralement demandées sont votre dernier avis de taxation, un justificatif d’identité, un justificatif de domicile et, si nécessaire, un document précisant votre situation familiale pour le calcul du quotient familial.
Conservez une copie de votre envoi et, si possible, optez pour un envoi recommandé avec accusé de réception. Cela sécurise le dépôt et constitue une preuve en cas de contestation ou d’oubli de la part de l’administration.
Cas particuliers à surveiller
Plusieurs situations méritent une attention particulière. Les résidences secondaires, les logements vacants ou les biens mis en location n’ouvrent généralement pas droit aux exonérations automatiques, contrairement à la résidence principale. Il faudra alors déposer une demande spécifique, souvent plus lourde à constituer.
Les bénéficiaires de l’Aspa (allocation de solidarité aux personnes âgées) ou de l’AAH (allocation aux adultes handicapés) peuvent obtenir une exonération automatique, sous réserve de leurs plafonds de RFR. Vérifiez que ces prestations sont bien mentionnées sur votre avis d’imposition.
Les retraités en maison de retraite
Si vous êtes en maison de retraite et que votre ancien logement reste vide sans être loué ni prêté, il peut continuer à bénéficier d’une exonération de taxe foncière. Cette mesure vise à ne pas pénaliser les personnes plus âgées qui ne disposent plus de leur résidence principale.
Il convient d’informer votre centre des finances publiques de cette situation et de fournir un document attestant de votre hébergement en établissement spécialisé. Ainsi, la taxe ne sera pas réclamée sur le bien laissé vacant.
Conseils pour optimiser votre situation fiscale
Anticipez chaque année la réception de votre avis d’imposition et revoyez votre RFR sur les revenus de l’année précédente. Si vos ressources sont proches des seuils d’exonération, il peut être judicieux de décaler certaines recettes ou charges afin de réduire votre revenu imposable.
N’hésitez pas à faire appel à un conseiller fiscal ou à un expert comptable pour vérifier votre éligibilité. Ces professionnels peuvent vous aider à remplir les formulaires et à optimiser le calcul du quotient familial.
Erreurs fréquentes à éviter
L’erreur la plus courante consiste à confondre la taxe d’habitation et la taxe foncière. La première concerne l’occupant du logement, la seconde le propriétaire. Ne vous trompez pas lors du dépôt de votre dossier, cela pourrait entraîner un refus d’exonération.
Autre piège à éviter : oublier la mention de résidence principale sur l’avis d’imposition. Sans cette précision, la mesure d’exonération ou de dégrèvement ne sera pas appliquée automatiquement.
Regard vers 2026 et évolutions possibles
En 2026, l’administration fiscale pourrait revoir à nouveau les plafonds de RFR ou le taux de progression de la taxe foncière selon la conjoncture économique. Il est donc recommandé de rester informé des annonces officielles de la DGFIP.
Gardez à l’esprit que les collectivités locales peuvent décider d’augmenter ou de diminuer leurs taux d’imposition pour équilibrer leurs budgets. Cette marge de manœuvre influe directement sur votre contribution finale.
Seuils clés pour 2025
Vous voilà désormais armé pour comprendre et exploiter tous les dispositifs d’allégement ou d’exonération de taxe foncière. Pour récapituler : le plafond de RFR à ne pas dépasser est de 12 704 euros pour une part, majoré de 3 393 euros par demi-part supplémentaire, soit 19 490 euros pour un couple (deux parts). Et pour le plafonnement, le RFR maximal est de 29 288 euros pour une part, augmenté de 6 843 euros pour la première demi-part et de 5 387 euros pour chaque demi-part suivante, soit 41 518 euros pour deux parts.
Ces chiffres constituent la clé pour alléger efficacement votre facture foncière en 2025.