Taxe foncière 2025 : ces villes qui offrent (enfin) un souffle aux propriétaires
Depuis dix ans, la taxe foncière a enchaîné les hausses, dopée par la revalorisation automatique des bases et, localement, par des décisions municipales pour compenser la disparition de la taxe d’habitation. En 2024, des millions de propriétaires ont découvert des montants encore en progression, et la saison 2025 s’annonçait similaire. Pourtant, plusieurs communes ont choisi un autre chemin : une baisse, parfois nette, de leur part communale.
Le signal est fort. Alors que l’inflation et le coût de l’énergie pèsent sur les ménages, certaines villes décident d’alléger la fiscalité locale pour 2025. Le choix est politique, budgétaire et, pour les contribuables concernés, très concret sur la ligne « impôts locaux » de l’avis.
Pourquoi certaines communes peuvent baisser la note
Une ville dispose d’une marge sur sa part de taxe foncière. Cette latitude reflète ses priorités : équilibre budgétaire, investissements, entretien du patrimoine, services municipaux. Baisser un taux implique d’arbitrer ailleurs. Plusieurs mairies mettent en avant une gestion plus serrée, une hiérarchisation des dépenses, ou des recettes exceptionnelles ayant permis de desserrer l’étau. D’autres y voient un message politique lisible à quelques mois d’échéances locales.
Pour les propriétaires, le mécanisme est simple : la base (valeur locative cadastrale) est revalorisée nationalement, puis les taux locaux s’appliquent. Si la ville baisse son taux, l’effet peut absorber – en partie ou en totalité – la hausse nationale, voire générer une vraie diminution du montant dû.
2025 : l’année des bonnes surprises… là où elles existent
La bonne nouvelle n’est pas uniforme. Sur près de 35 000 communes, seule une poignée a annoncé un geste en 2025. C’est rare, mais réel. Dans ces villes, la facture 2025 sera inférieure à celle de 2024, toutes choses égales par ailleurs. Ailleurs, les contribuables resteront exposés à la revalorisation ou à une hausse locale.
Ce contraste nourrit forcément les comparaisons. Les habitants d’une ville A découvriront parfois une baisse, quand ceux de la ville B, à quelques kilomètres, paieront plus. D’où l’intérêt de consulter le taux communal mentionné sur l’avis et, si besoin, le site de sa mairie.
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Les villes citées (et l’ampleur du geste)
Plusieurs communes se distinguent par un choix assumé de baisse de la taxe foncière pour 2025. On y trouve notamment Carcassonne dans l’Aude, Cholet dans le Maine-et-Loire, Cannes dans les Alpes-Maritimes… et surtout une ville voisine qui fait figure de cas à part par l’ampleur de son effort. Dans ces municipalités, la baisse annoncée concerne la part communale prélevée sur la base, et elle se traduira pour les habitants par un montant dû inférieur à celui de 2024, malgré la revalorisation nationale.
Ce mouvement à contre-courant reste minoritaire, mais il crée un précédent : oui, une ville peut décider d’alléger ponctuellement la pression fiscale locale pour soutenir ses administrés. Reste à savoir si ce choix est durable, et selon quelle trajectoire budgétaire.
Contexte : la disparition de la taxe d’habitation a rebattu les cartes
La suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale, actée depuis 2023, a privé les communes d’un levier de financement. Beaucoup ont répercuté une partie de ce manque à gagner en relevant la taxe foncière. D’autres, en 2025, tentent une approche inverse, parfois pour des raisons de justice fiscale locale, parfois pour amortir le choc inflationniste, parfois aussi pour envoyer un signal politique lisible.
Ce contexte explique les écarts d’une ville à l’autre. Le même bien – maison ou appartement – peut générer une taxe foncière très différente selon le taux communal retenu, en plus des autres parts (intercommunalité, taxe ordures ménagères, etc.).
Ce que tu dois vérifier concrètement
D’abord, ton avis d’imposition 2025. Le document détaille la base, les taux de chaque collectivité et le montant final. Si tu n’as pas encore reçu l’avis, jette un œil au site de ta mairie : beaucoup ont publié leur délibération budgétaire. En cas d’incohérence manifeste de la valeur locative (surface, dépendances, éléments déclarés), une réclamation reste possible, avec justificatifs à l’appui.
Ensuite, compare 2024 et 2025 : même si la revalorisation nationale pèse, une baisse municipale peut l’emporter. À l’inverse, dans une ville sans geste ou avec hausse locale, la note grimpera.
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Et le budget 2026 dans tout ça ?
Le débat national autour du budget 2026 entretient l’incertitude sur les prélèvements, d’où l’écho médiatique des décisions municipales en 2025. Les annonces nationales sur la trajectoire des finances publiques n’effacent pas la latitude locale sur la taxe foncière. Autrement dit, même si l’État borne la revalorisation, ton expérience dépend d’abord des choix de ta ville.
Ce que cela change au quotidien
Pour un propriétaire occupant, quelques dizaines d’euros en moins peuvent compenser une facture d’énergie qui grimpe. Pour un bailleur, l’équation passe par le rendement locatif, d’autant que les loyers ne suivent pas toujours la même trajectoire. Dans les deux cas, une baisse de taxe foncière ponctuelle peut soulager, mais ne garantit pas une tendance durable. Beaucoup guetteront les arbitrages 2026.
Comment une mairie peut baisser sans se mettre en danger
Une commune ne décide pas de réduire la taxe foncière par magie. Derrière l’annonce, il y a des arbitrages précis. Certaines villes profitent d’une dynamique de bases nouvelles avec des programmes immobiliers livrés récemment. D’autres ont engagé un désendettement ou renégocié leur dette, ce qui desserre la charge d’intérêts. Il arrive aussi qu’un plan pluriannuel d’investissements soit décalé dans le temps, libérant ponctuellement de la marge, ou que des recettes exceptionnelles tombent, par exemple après la cession d’un bâtiment communal devenu inutile.
La maîtrise des dépenses de fonctionnement joue également. Une réorganisation de services, la mutualisation au niveau intercommunal, la modernisation énergétique de bâtiments publics ou la renégociation de certains contrats peuvent alléger les charges. Dans ces conditions, baisser le taux communal devient tenable sans sacrifier l’entretien des écoles, de la voirie ou de la culture.
Ce choix reste un signal politique. Il indique que la mairie parie sur la confiance des habitants et sur l’attractivité locale. Une baisse aujourd’hui n’exclut pas un réajustement demain, mais elle montre qu’il est possible d’amortir la revalorisation nationale des valeurs locatives cadastrales. Pour les propriétaires, cela se traduit immédiatement sur la ligne dédiée aux impôts locaux de l’avis.
À quoi ressemble l’impact sur un avis type
Tout se joue dans l’articulation entre base et taux. Imaginons un logement avec une base arrondie à 4000. En 2024, avec un taux communal de 30 %, la part ville s’élevait à 1200. Si, en 2025, la base est revalorisée et passe à 4156, mais que la commune fait un geste et ramène son taux à 28,5 %, la part ville tombe à 1184,46. Malgré la hausse de la base, le montant payé pour la ville diminue parce que la baisse du taux a été plus forte que l’augmentation mécanique de la base.
Cet exemple illustre une réalité simple. Une petite baisse de taux peut neutraliser, parfois dépasser, la revalorisation nationale. L’effet final dépend toutefois des autres parts qui figurent sur l’avis, comme l’intercommunalité ou la TEOM, qui suivent leurs propres décisions. Pour bien mesurer l’impact, il faut comparer ligne par ligne 2024 et 2025, en gardant en tête que seule la part communale est visée par l’annonce de baisse.
La révélation : qui baisse et dans quelle proportion en 2025 ?
C’est à la toute fin qu’on te donne l’essentiel. D’après l’article de référence, plusieurs communes ont officialisé une baisse de leur part communale en 2025 : Carcassonne (environ –1,7 %), Cholet (–3 %), Cannes (–3,6 %). Et la palme revient à Vallauris, également dans les Alpes-Maritimes, avec –19 % sur la part prélevée par la ville, soit une baisse effective d’environ –17,3 % pour les propriétaires. Concrètement, un avis à 800 € en 2024 tomberait à 661 € en 2025, à paramètres inchangés.