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Jardin : le geste d’automne qui attire les serpents chez vous (et comment l’éviter)

Publié par Killian Ravon le 14 Sep 2025 à 8:33

À la fin de l’été et au début de l’automne, la vie du jardin change de rythme. Après la sécheresse estivale, les feuilles des arbres et arbustes tombent souvent plus tôt que prévu. C’est pile à ce moment-là que l’on croise plus facilement des serpents en bordure de pelouse, au pied d’une haie ou derrière un massif. Ils ne « débarquent » pas soudainement dans nos espaces verts, mais poursuivent leurs déplacements habituels en profitant d’un environnement qui leur devient plus favorable. Quand la végétation se couche au sol, de nouveaux abris apparaissent. Et c’est exactement là que tout se joue.

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Serpent discret sortant d’un tas de feuilles mortes, près d’un râteau, dans un jardin au soleil couchant.

Dans de nombreux jardins, le même scénario se répète. On ramasse les feuilles, on les rassemble en plusieurs amas pour « gagner du temps » et on repousse le ramassage final à plus tard. Entre-temps, la météo reste douce, l’humidité remonte légèrement au petit matin et la faune reprend ses marques. Résultat : ces amas se transforment en niches parfaites pour toute une petite biodiversité, dont les reptiles.

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Tas de feuilles mortes : un refuge idéal

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Un tas de feuilles mortes n’est pas un simple déchet végétal en attente de déchetterie. C’est un micro-habitat. Sa structure feuilletée garde la fraîcheur, protège du vent, amortit les variations de température et camoufle très bien un animal discret. Pour un serpent, c’est un lieu où se reposer, se réchauffer ou chasser à l’affût, en surveillant les allées et venues de petites proies.

Cette année, la sécheresse renforce encore ce phénomène. Les serpents, en quête d’endroits plus frais et plus abrités, se rapprochent parfois des zones habitées. Les amas laissés plusieurs jours à même le sol deviennent alors de véritables invitations. Non pas parce que les serpents « cherchent l’homme », mais simplement parce qu’ils s’adaptent à un milieu qui leur offre, au bon moment, ombre, chaleur emmagasinée, nourriture et tranquillité.

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Des animaux ectothermes qui suivent la température

Comme le rappelle la presse spécialisée, un serpent est un animal ectotherme. Sa température corporelle varie selon celle de son environnement. Concrètement, il se chauffe au soleil quand il fait frais et se retire à l’ombre quand la chaleur monte. Cette dépendance aux conditions extérieures dicte son rythme quotidien comme saisonnier, ses déplacements et ses lieux de repos.

Dans un jardin, un tas ramassé la veille peut rester tiède sous sa croûte supérieure, même après un coup de vent. Il devient alors un thermorégulateur naturel. Ce microclimat attire le reptile qui y trouvera un compromis idéal : un abri discret, une température stable et, souvent, des insectes, des petits mammifères ou des amphibiens qui s’y faufilent eux aussi. À l’échelle d’un après-midi de septembre, un tel abri est une aubaine.

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râteau tirant un tas de feuilles mortes sur une pelouse
Ramassage de feuilles mortes à l’automne — un abri idéal pour la petite faune. © congerdesign / Pixabay

Laisser ou non les feuilles au sol ?

Les recommandations des associations naturalistes, comme la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), rappellent une évidence souvent oubliée : ces tas de feuilles sont des refuges pour toute la petite faune. Insectes, araignées, amphibiens, hérissons, lézards et serpents y trouvent de quoi passer les coups de froid et les pluies, et parfois même d’y hiverner partiellement selon les espèces.

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Faut-il pour autant bannir ces tas du jardin parce qu’ils peuvent attirer des serpents ? Pas nécessairement. Ce serait passer à côté de leur rôle écologique. En revanche, tout est une question d’emplacement et de bon sens. On peut parfaitement concilier protection de la faune locale et sécurité autour de la maison.

Où placer ses tas de feuilles sans risque

Le principe est simple. On laisse des amas, mais on les localise avec soin. Évitez les bordures immédiates des bâtiments et les zones de passage fréquent. Préférez les coins calmes, en marge d’une allée, au fond du jardin, près d’une haie peu utilisée. En faisant cela, on conserve le bénéfice pour la biodiversité tout en réduisant la probabilité d’une rencontre surprise à deux mètres de la porte d’entrée.

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Autre bonne idée : regrouper les feuilles à distance des zones de jeu des enfants et des aires de bricolage. Si vous compostez, réservez un emplacement dédié, un peu à l’écart, où les amas pourront se décomposer tranquillement. Vous offrez ainsi à la petite faune un refuge utile tout en sanctuarisant vos allées et votre terrasse.

Les bons réflexes pour éviter la mauvaise rencontre

Pour limiter les surprises, quelques gestes simples suffisent. Évitez de manipuler les tas à mains nues. Des gants de jardinage sont vos meilleurs alliés pour soulever une couche de feuilles et vérifier ce qui s’y cache. Si vous devez déplacer un amas, faites-le en plein jour. La visibilité est meilleure et, dans la plupart des situations, les serpents sont moins actifs.

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Soulevez d’abord délicatement la couche supérieure avec un outil, laissez le temps à un animal caché de filer, puis poursuivez. Ce petit délai évite les réactions de surprise des deux côtés. Et si vous devez vraiment transporter des feuilles vers la déchetterie, procédez le même jour plutôt que de laisser des monticules stagner une semaine.

râteau posé sur un tas de feuilles jaunes et brunes
Tas de feuilles et râteau dans un jardin en automne. © David Goehring / Wikimedia Commons (CC BY 2.0)

Faut-il avoir peur des serpents du jardin ?

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La peur est mauvaise conseillère. La grande majorité des serpents que l’on croise en France sont inoffensifs et fuyards. Ils jouent un rôle essentiel dans l’équilibre du jardin, notamment en régulant les rongeurs. Les voir est d’ailleurs une bonne nouvelle sur la santé de votre écosystème. La meilleure attitude reste d’apprendre à les reconnaître pour réagir de façon adaptée et de leur laisser une porte de sortie si vous en surprenez un.

Là encore, l’objectif n’est pas de transformer votre terrain en forteresse anti-reptiles, mais d’installer un cadre où la cohabitation est possible sans stress. Un jardin accueillant pour la nature peut très bien rester sûr pour la famille, à condition de savoir où l’on crée des refuges et comment on les gère au fil des semaines.

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Pourquoi les tas attirent aussi… les proies

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On l’oublie souvent. Si les serpents choisissent un tas de feuilles, c’est aussi parce que l’offre alimentaire s’y installe. Les amas abritent larves, insectes, cloportes, mais aussi souris et campagnols à la faveur de l’automne. Un serpent n’a donc qu’à attendre pour surprendre sa proie. C’est un poste de chasse idéal, avec un camouflage naturel. Et parce que l’abri reste stable quelques jours, l’animal peut y revenir ou y stationner sans se fatiguer.

En d’autres termes, un tas de feuilles stagnant cumule les attraits : abri, température clémente, camouflage et nourriture. C’est justement ce « combo » gagnant qu’il faut savoir désamorcer près de la maison.

gros plan d’une couleuvre helvétique au sol
Couleuvre helvétique (Natrix helvetica), espèce commune et non venimeuse. © Benny Trapp / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0)
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Comment concilier biodiversité et tranquillité

Le compromis est à portée de râteau. Gardez l’idée de laisser des tas de feuilles pour la biodiversité, mais positionnez-les loin des entrées, des pas-de-porte, du cabanon et du potager très fréquenté. Passez de temps en temps pour vérifier qu’aucun amas ne se reforme sans que vous ne l’ayez décidé, surtout après un coup de vent.

Si vous craignez une présence régulière, fractionnez vos amas en volumes plus modestes et renouvelez-les au fil des semaines, plutôt que de conserver un gros tas unique trop attractif. Vous conservez l’intérêt écologique tout en réduisant l’effet « hôtel 4 étoiles » pour la petite faune là où vous ne la souhaitez pas.

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Ce qu’on observe souvent en septembre

En septembre, la météo est encore douce. Les journées ensoleillées permettent aux serpents de se thermoréguler facilement, tandis que les nuits plus fraîches renforcent l’attrait d’un abri isolant. Les tas de feuilles jouent alors le rôle de refuge tampon. Les rencontres sont plus probables quand on remue un amas formé la veille ou l’avant-veille, surtout s’il se trouve à proximité immédiate d’une allée ou d’un mur réchauffé au soleil.

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Dans ce contexte, une organisation simple du jardin suffit à minimiser les face-à-face : un emplacement dédié au fond du terrain pour l’écosystème, et des zones dégagées autour des lieux de vie. Pas besoin d’artifices, ni d’anti-nature. Juste de la logique, du calendrier et un peu de discipline sur la durée de vie des tas.

vipère aspic juvénile posée sur des feuilles
Vipère aspic juvénile dans le Sud de la France. © Bernard Dupont / Wikimedia Commons (CC BY-SA 2.0)

En cas de rencontre, la bonne réaction

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Si, en soulevant des feuilles, vous apercevez un serpent, ne cherchez pas le contact. Restez calme, reculez d’un pas, laissez-le fuir. Dans la majorité des cas, il s’éloignera de lui-même. Maintenez vos gants, reposez doucement la couche de feuilles et revenez plus tard si vous devez finir la zone. Ce réflexe simple évite le stress et la panique, et vous permet de reprendre vos travaux en toute sécurité.

Gardez à l’esprit qu’un jardin vivant comporte toujours une part d’imprévu. L’essentiel est d’anticiper les situations à risques — amas près d’une porte, tas oublié au pied d’un mur, monticule stagnant dans un passage — et de les corriger dès que possible.

serpent vert/brun caché dans des feuilles
Serpent camouflé dans des feuilles au sol. © dlbimages / Pixabay
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Et le geste à proscrire, alors ?

Le geste d’automne qui favorise la présence des serpents, c’est de faire des tas de feuilles mortes un peu partout… puis de les laisser stagner plusieurs jours, surtout près des bâtiments et des zones de passage. Pour concilier biodiversité et tranquillité, placez-les à l’écart, manipulez-les avec des gants, déplacez-les de jour et évitez qu’ils ne s’installent durablement là où vous vivez et circulez. C’est la solution la plus simple pour profiter d’un jardin vivant sans mauvaises surprises. Découvrez au passage les 10 espèces de serpents que l’on peut croiser en France, et apprenez à reconnaître ces précieux régulateurs du jardin.

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