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Dette nationale : Faut-il s’attendre à une augmentation des impôts ?

Publié par Elodie Gros-Désir le 05 Avr 2024 à 9:02
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La dette publique est l’une des préoccupations principales. Si bien que le ministre de l’Économie et des finances a déclaré que les collectivités locales devraient contribuer « au redressement des comptes publics ». Une injection qui déplaît aux responsables territoriaux.

Les collectivités locales mises à contribution

La dette aura-t-elle un impact sur les impôts locaux ? C’est là une question légitime, encore plus depuis la déclaration de Bruno le Maire. Le 6 mars dernier, le ministre de l’Économie et des Finances a annoncé que les collectivités territoriales devraient contribuer à la réduction de la dette publique. Une annonce qui n’a pas manqué de faire tiquer les responsables territoriaux.

« On connaît la règle du jeu : lorsque l’État a des difficultés budgétaires, il fait porter une partie de l’effort nécessaire sur les collectivités locales », s’insurge le président de l’Association des maires de France (AMF) d’Occitanie, Jean-Marc Vayssouze-Faure.

Un fonctionnement qui ne plaît pas, d’autant que les collectivités n’ont pas droit au déficit. « Les recettes doivent être supérieures aux dépenses. Ce n’est pas à nous, qui gérons bien, d’être la variable d’ajustement d’un État qui gère mal. Ça serait particulièrement injuste », poursuit l’élu.

Dette publique : quelles conséquences ?

« L’État nous a déjà fait le coup »

De plus, si la dette se répercute sur les collectivités locales, il faudra s’attendre à quelques changements. On pense par exemple à l’augmentation des impôts locaux ou encore à la baisse des dépenses, ainsi que de la qualité des services publics.

« Il pourrait s’agir d’une baisse des aides à l’investissement, qui porterait atteinte à l’économie et au développement, puisque 70 % des dépenses d’investissement sont réalisées par les collectivités locales », indique encore le président de l’AMF d’Occitanie.

« L’État nous a déjà fait le coup », souligne Sacha Briand, chargé des finances de la Métropole de Toulouse.

Tous deux regrettent déjà les décisions qui devront être prises. « L’État nous a déjà réformé la fiscalité des collectivités locales, notamment celle de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises. Sans la compenser à l’euro près, comme il l’avait pourtant annoncé. S’il nous prive de nos ressources et nous demande dans le même temps de réduire notre recours à l’emprunt, nous n’aurons que deux solutions : soit réduire nos dépenses, soit augmenter les recettes fiscales« , ajoute Sacha Briand.

La taxe foncière, seul levier des élus locaux

« Comment faire sans affecter le service à la population ? », déplore le président de l’AMF. « On peut toujours avoir moins de personnels dans nos écoles, moins d’entretien de voirie, moins de policiers municipaux… C’est possible, mais pas souhaitable ».

La seule solution restante est le levier fiscal. Et, depuis la suppression de la taxe d’habitation, il ne reste plus que la taxe foncière. « C’est notre seule marge de manœuvre, qui revient à toujours faire porter l’effort sur les mêmes. C’est-à-dire les propriétaires immobiliers ».

Mauvaise nouvelle pour les Français qui croyaient, à juste titre, ne pas subir les conséquences de la dette nationale…