Livret A : ll pensait avoir mis toutes ses économies en sécurité… sa banque lui annonce une terrible nouvelle
Une découverte glaçante
Découvrir que toutes les économies d’une vie peuvent s’envoler en un instant a de quoi bouleverser. C’est la mésaventure qu’a vécue un quinquagénaire originaire de Tours. Convaincu de disposer du plafond maximal sur son livret A, soit 22 950 euros, patiemment accumulés depuis 1975, il s’attendait à retrouver près de 27 000 euros avec les intérêts cumulés. Mais en mai 2024, la Caisse d’Épargne d’Indre-et-Loire lui a annoncé que son compte avait été clôturé depuis… 2016.
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Une fermeture sans avertissement
L’homme affirme n’avoir reçu aucun courrier, ni information officielle l’avertissant de la situation. Pour lui, cette disparition brutale est incompréhensible. Ce livret A représentait l’unique épargne d’une vie entière, ouverte par ses parents cinquante ans plus tôt. La nouvelle a eu l’effet d’un séisme, d’autant qu’aucune trace de transfert vers la Caisse des dépôts et consignations n’a été retrouvée.
Pourquoi un livret A peut-il être fermé ?
La loi impose aux banques de clôturer les comptes restés inactifs pendant dix ans. L’argent doit ensuite être transmis à la Caisse des dépôts, où les titulaires ou leurs héritiers peuvent en réclamer le versement. Cette procédure vise à protéger les fonds oubliés. Mais elle suppose aussi une information claire et régulière des clients, ce qui ne semble pas avoir été respecté ici.
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Un problème de traçabilité
Le plus troublant dans cette affaire reste l’absence totale de preuves concernant le transfert des sommes. Les économies et les intérêts générés au fil des décennies semblent s’être volatilisés. Ce manque de transparence soulève des interrogations sur la fiabilité du système et sur la responsabilité de la banque.
Les dangers d’un compte inactif
Un livret A génère chaque année des intérêts. Mais si le compte est considéré comme inactif, il peut être clôturé sans opération récente. Négliger ses relevés, ne pas mettre à jour son adresse ou oublier de réaliser une transaction expose à un risque majeur : perdre la trace de son argent et s’engager dans un long combat administratif pour le récupérer.
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La bataille judiciaire engagée
Le quinquagénaire a décidé de porter l’affaire devant le tribunal judiciaire de Tours. Une audience est prévue en mars prochain. Son objectif : comprendre ce qu’il est advenu de ses économies et tenter de récupérer, si possible, le fruit de près d’un demi-siècle d’épargne.
Quels réflexes adopter ?
Pour éviter de se retrouver dans une telle situation, certains gestes simples peuvent tout changer :
- Vérifier régulièrement ses relevés et coordonnées auprès de la banque ;
- Signaler rapidement tout changement d’adresse ou de numéro de téléphone ;
- Effectuer une opération (même symbolique) pour maintenir le compte actif ;
- Consulter le site officiel dédié aux avoirs non réclamés en cas de doute ;
- Archiver toutes les correspondances bancaires liées à son livret A.
Un système robuste mais imparfait
Avec plus de 935 milliards d’euros placés sur les produits d’épargne réglementée fin 2023, dont 414 milliards sur les seuls livrets A, la popularité de ce support reste immense. Mais l’affaire tourangelle rappelle qu’aucun système n’est totalement infaillible. Même pour le placement préféré des Français, un défaut de suivi administratif peut faire disparaître en silence des décennies d’efforts financiers.
Et pour ce quinquagénaire, le cauchemar ne fait que commencer : il devra désormais se battre en justice pour espérer revoir un jour ses économies.