Icône menu hamburger Icône loupe de recherche
  1. TDN >
  2. Argent

Laisser trop d’argent sur son compte courant n’est pas sans risque : ce que les experts recommandent vraiment

Publié par Killian Ravon le 11 Déc 2025 à 18:27

Laisser une belle somme dormir sur son compte courant rassure beaucoup de Français. On a l’impression d’être protégé contre les imprévus et le découvert bancaire. Mais cet argent qui reste immobile coûte en réalité plus cher qu’on ne le croit, surtout quand les prix augmentent.

La suite après cette publicité
Jeune homme consultant le solde de son compte courant sur son smartphone, avec des billets d’euros posés près de son ordinateur portable.
Un œil sur l’appli bancaire, un autre sur les billets : laisser trop d’argent sur son compte courant n’est pas toujours le meilleur calcul.

Des spécialistes de la gestion de patrimoine et des finances personnelles expliquent pourquoi il faut revoir cette habitude… Et jusqu’où il est raisonnable de laisser de l’argent sur son compte, un montant qui surprend souvent.

La vidéo du jour à ne pas manquer

Quand un gros solde sur le compte devient un faux sentiment de sécurité

La suite après cette publicité

L’image est parlante : lors de sa déclaration de patrimoine en 2022, Emmanuel Macron affichait près de 170 000 € sur son compte chèque au Crédit mutuel. De quoi faire rêver plus d’un salarié au moment de vérifier son solde en fin de mois. Beaucoup se reconnaissent dans ce réflexe, à une échelle bien plus modeste : garder « une grosse marge » sur le compte principal pour éviter la moindre mauvaise surprise.

Cette habitude donne l’impression d’être prudent. On se dit que, quoi qu’il arrive, une dépense inattendue sera absorbée sans stress. Pas de sueurs froides à chaque paiement par carte, pas de message d’alerte de la banque, pas de frais cachés. Pourtant, ce confort apparent masque un autre danger, plus discret, qui se joue sur le temps long.

Car cet argent immobilisé ne travaille pas. Il ne génère ni intérêts, ni revenus, ni protection particulière, au-delà de la simple absence de découvert bancaire. C’est un peu comme laisser une grosse somme dans un tiroir : rassurant au premier coup d’œil, mais loin d’être optimal dès que l’on regarde la valeur réelle de cette épargne.

La suite après cette publicité

Et c’est précisément là que les experts tirent la sonnette d’alarme. Derrière ce coussin de sécurité un peu trop généreux, un mécanisme invisible grignote tranquillement vos économies.

Portefeuille ouvert rempli de billets en euros disposés sur une table, illustrant une importante somme d’argent immédiatement disponible.
Quand le compte sert surtout de tiroir-caisse, l’argent perd en efficacité au fil du temps.
Crédit : Pixabay.

L’ennemi invisible : l’inflation qui grignote votre épargne

La suite après cette publicité

Le premier problème, c’est l’inflation. Tant que l’on regarde uniquement le chiffre affiché sur l’application bancaire, difficile de s’en rendre compte. Pourtant, au fil des mois, le pouvoir de ce montant diminue. Ce que vous pouviez acheter hier avec 10 000 €, vous ne l’achèterez plus demain au même prix.

Des acteurs comme Goodvest le rappellent noir sur blanc : la somme qui apparaît sur votre compte ne change pas, mais son pouvoir d’achat recule à mesure que les prix montent. Plus vous laissez d’argent sur un compte non rémunéré, plus vous êtes exposé à l’inflation. Autrement dit, plus vous « perdez » en valeur réelle, sans même vous en rendre compte.

Un exemple permet de mesurer l’ampleur du phénomène. Prenons 10 000 €. Placés sur un livret A, qui rapporte 1,7 %, cette somme devient 10 170 € au bout d’un an. Ce n’est pas un rendement spectaculaire, mais c’est toujours ça de gagné. Si l’on estime l’inflation autour de 1 % en 2025, conserver ces mêmes 10 000 € sur un compte qui ne produit aucun taux d’intérêt revient à perdre mécaniquement une centaine d’euros de pouvoir d’achat.

La suite après cette publicité

Et ce calcul est encore plus brutal lorsque la hausse des prix s’emballe. En 2023, l’inflation a frôlé les 5 %. Sur la même somme, la perte de valeur réelle devient alors beaucoup plus importante. Ce détail que peu de gens regardent d’assez près explique pourquoi les spécialistes conseillent de limiter strictement ce que l’on laisse dormir sur son compte principal.

À lire aussi

Gros plan sur un portefeuille en cuir débordant de billets d’euros colorés, représentant une trésorerie importante maintenue en liquide.
Garder trop de cash sous la main rassure, mais ce n’est pas toujours le meilleur calcul.
Crédit : Pixabay.

Pendant que votre argent stagne, les banques le font travailler

La suite après cette publicité

Autre réalité souvent ignorée : si votre argent ne vous rapporte rien, il n’est pas pour autant inactif. Pour les banques, ces dépôts constituent une ressource précieuse. Elles peuvent utiliser ces sommes pour financer des crédits et des projets, parfois très éloignés de vos propres convictions.

Goodvest souligne ce paradoxe : vous pensez simplement laisser de la trésorerie pour vos dépenses quotidiennes, mais sans le vouloir, vous contribuez à orienter des flux financiers vers des entreprises ou des secteurs que vous n’auriez peut-être jamais choisi de soutenir. C’est particulièrement vrai pour ceux qui se disent sensibles à l’environnement ou à la transition énergétique.

On parle beaucoup d’épargne responsable et d’investissements durables. Pourtant, une partie de l’argent qui reste sur les comptes courants alimente indirectement des projets qui ne correspondent pas toujours à cette recherche de sens. Ce n’est pas une catastrophe en soi, mais c’est une zone grise dont peu de titulaires de comptes ont vraiment conscience.

La suite après cette publicité

L’argent qui « dort » ne dort donc pas pour tout le monde. Il stagne pour son propriétaire, mais il continue de circuler pour la banque, qui sait, elle, le transformer en marges et en intérêts. Cette différence de traitement renforce l’idée qu’il est dommage de laisser trop de liquidités inutilisées sur son compte principal, surtout quand des solutions simples existent à côté.

Faut-il vider son compte courant ? Les risques du découvert

La suite après cette publicité

À l’inverse, tomber dans l’excès inverse n’a rien de souhaitable. Vider son compte au maximum pour placer chaque euro ailleurs peut vite tourner au casse-tête. Sans réserve suffisante, la moindre dépense imprévue peut déclencher un découvert bancaire, avec, à la clé, des agios parfois salés et des frais supplémentaires en cascade.

Le journal britannique Metro rappelle d’ailleurs que le compte courant doit rester un outil pour les dépenses courantes, pas un pur point de transit instantané. Au Royaume-Uni, plus de 6 millions de comptes contiennent plus de 10 000 livres, alors que l’inflation y atteignait récemment 3,8 %. Là aussi, une partie de la population surdimensionne ce « matelas » de sécurité, tandis qu’une autre se retrouve à guetter le moindre débit pour éviter de plonger dans le rouge.

Vivre avec un compte trop juste, c’est devoir surveiller chaque opération, parfois plusieurs fois par semaine. Un paiement oublié, un prélèvement qui tombe plus tôt que prévu, et le solde bascule. Les agios s’ajoutent, les commissions parfois aussi, et l’impression d’étouffer financièrement s’installe.

À lire aussi

La suite après cette publicité

Le bon sens impose donc une voie médiane : ne pas laisser des montants très élevés immobiles, mais ne pas se mettre en difficulté au moindre imprévu non plus. Reste à savoir comment déterminer, de façon concrète, ce seuil raisonnable.

Tirelire en forme de cochon posée sur une pile de pièces, évoquant une épargne de précaution patiente et méthodiquement constituée.
Une épargne mieux placée que sur un simple compte chèque peut vraiment faire la différence.
Crédit : Pixabay.

Comment déterminer le bon niveau de trésorerie au quotidien

La suite après cette publicité

Sur ce point, Goodvest insiste sur un élément clé : il est presque impossible de définir un chiffre universel valable pour tous les ménages. Un foyer parisien avec un loyer élevé, une voiture, des enfants et un crédit n’a pas du tout le même budget mensuel qu’un célibataire vivant en colocation en province.

Plutôt que de chercher un montant magique, les spécialistes recommandent une méthode simple. D’abord, lister soigneusement les dépenses courantes : loyer ou mensualité de crédit immobilier, factures d’énergie, abonnement de transport, assurances, courses alimentaires, abonnements divers. Cela permet de connaître précisément le niveau moyen de sorties d’argent sur un mois.

Ensuite, il s’agit d’ajouter une marge de sécurité d’environ 10 %. Cette petite réserve supplémentaire couvre les petits imprévus du quotidien : un plein d’essence plus important, une facture un peu plus élevée, un cadeau non anticipé. Ce n’est pas une règle gravée dans le marbre, mais un repère pratique pour éviter les mauvaises surprises sans immobiliser des sommes énormes.

La suite après cette publicité

Le reste de l’argent, lui, a vocation à être placé sur des supports plus adaptés à l’épargne de précaution ou à des projets à moyen terme. Un livret A, même avec un taux d’intérêt modeste, représente déjà un progrès par rapport à un simple compte non rémunéré. D’autres solutions peuvent ensuite être envisagées selon le profil, mais cela sort du cadre strict du compte chèque.

En cas de grosse dépense ponctuelle – réparation de voiture, électroménager, voyage, travaux – l’idée n’est pas d’anticiper le montant exact sur le compte courant. Il suffit, au moment venu, de transférer ce qu’il faut depuis son support d’épargne vers le compte principal, plutôt que de laisser cette somme y dormir « au cas où » pendant des mois.

Tirelire rose entourée de pièces de monnaie en euros, représentant la décision de déplacer son argent du compte courant vers l’épargne.
Mieux vaut remplir la tirelire que laisser les billets s’éroder en silence.
Crédit : Pixabay.
La suite après cette publicité

Le montant concret conseillé par les experts… bien plus bas qu’on ne l’imagine

Reste une question que tout le monde se pose : concrètement, combien garder sur son compte pour être tranquille, sans trop en faire ? C’est là que le conseil publié par Metro étonne souvent ceux qui découvrent le sujet. Le média britannique recommande de conserver en permanence une fourchette allant d’environ 500 à 1 000 livres sur le compte chèque, soit entre 570 et 1 140 € à peu près.

Autrement dit, pour le quotidien, l’« argent disponible » vraiment nécessaire serait bien inférieur à la somme que beaucoup de Français laissent dormir sur leur compte principal. Au-delà de ce plafond, chaque euro qui reste sur le compte plutôt que sur un livret perd de la valeur, surtout lorsque l’inflation repart à la hausse.

La suite après cette publicité

Goodvest, de son côté, préfère rester prudent et rappeler que cette fourchette doit toujours être rapprochée du budget mensuel réel du foyer. Mais l’ordre de grandeur demeure le même : quelques centaines d’euros, éventuellement un peu plus si les charges fixes sont élevées, et non plusieurs milliers immobilisés « par confort ».

Gros plan sur plusieurs billets d’euros alignés, montrant un capital important susceptible de perdre de la valeur s’il reste immobile.
Quelques chiffres suffisent à mesurer combien l’inflation grignote l’épargne laissée sur le compte.
Crédit : Pixabay.

La suite après cette publicité

Pirivilégiez la sévurité du placement

Ce conseil rejoint une idée simple : le compte courant est un outil de circulation de l’argent, pas un coffre-fort. La véritable épargne de précaution doit être placée ailleurs, sur des solutions sécurisées mais légèrement rémunératrices, plutôt que laissée totalement statique. Et pour ceux qui souhaitent en plus donner du sens à leur argent, il est possible de choisir des produits d’épargne responsable, en cohérence avec leurs valeurs, plutôt que de financer sans le savoir des activités qu’ils n’approuvent pas.

En résumé, la prochaine fois que vous verrez un solde très confortable sur votre application bancaire, posez-vous la question : me protège-t-il vraiment, ou est-ce simplement de l’argent qui s’érode en silence ? Selon les experts, le montant maximum conseillé à laisser sur son compte chèque tourne, dans bien des cas, autour de 570 à 1 140 €… et le reste a clairement intérêt à être placé ailleurs.

La suite après cette publicité

Rejoignez nos 875 726 abonnés en recevant notre newsletter gratuite

N'oubliez pas de cliquer sur l'email de validation pour confirmer votre adresse email. Si vous ne l'avez pas recu vérifiez dans vos spams.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *