Ce geste courant en automne fait baisser la température de votre maison sans que vous le sachiez
En octobre, on pense souvent adopter les bons gestes pour garder la maison bien au chaud. Pourtant, un réflexe que beaucoup croient malin a en réalité l’effet inverse. Ce geste banal, que l’on répète chaque automne, pourrait bien être la cause de la baisse de température dans votre logement.
L’automne marque ce moment si particulier où la nature change de couleur, les journées raccourcissent et les températures se rafraîchissent. Instinctivement, chacun cherche à préserver la chaleur de son intérieur. On ressort les plaids, on vérifie les joints des fenêtres, et surtout… on ferme les volets au moindre souffle d’air frais.
Ce réflexe, profondément ancré dans nos habitudes, part d’une bonne intention : empêcher le froid d’entrer. Mais selon les experts en énergie domestique et en bâtiment bioclimatique, c’est souvent une erreur. Car en fermant tout trop tôt, on empêche aussi la chaleur naturelle du soleil de pénétrer à l’intérieur — une chaleur gratuite, propre et précieuse en cette saison.
Quand fermer les volets fait baisser la température
Fermer les volets dès le matin ou en journée semble logique : on pense préserver la chaleur intérieure. Pourtant, en agissant ainsi, on bloque une source naturelle de réchauffement : le rayonnement solaire. Même lorsque la température extérieure est fraîche, les rayons du soleil conservent un fort pouvoir calorifique. Lorsqu’ils traversent les vitres, ils chauffent les murs, les sols, les rideaux et l’air ambiant. Ces surfaces emmagasinent la chaleur et la restituent ensuite lentement, créant un confort thermique passif.
Ce phénomène, bien connu des spécialistes en architecture durable, s’appelle le chauffage solaire passif. Il repose sur un principe simple : exploiter la lumière du jour pour augmenter naturellement la température d’un logement. En automne, ce processus fonctionne encore très efficacement, surtout dans les maisons bien exposées au sud ou à l’ouest.
Fermer les volets en pleine journée, c’est comme tirer un rideau opaque entre votre maison et une source de chaleur gratuite. On croit protéger, mais on prive surtout l’intérieur d’un apport énergétique essentiel. Selon une étude de l’ADEME (Agence de la transition écologique), ouvrir les volets en journée en hiver et à la mi-saison peut réduire jusqu’à 10 % la consommation de chauffage. À l’inverse, les maintenir fermés en permanence oblige le système de chauffage à compenser le manque de chaleur naturelle. Résultat : la facture grimpe, et la température intérieure fluctue davantage.
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Cette erreur est d’autant plus fréquente que le soleil d’automne est trompeur. L’air peut être froid, mais le rayonnement, lui, reste intense. Une fenêtre bien orientée laisse pénétrer plusieurs centaines de watts par mètre carré, de quoi réchauffer efficacement une pièce exposée.
Miser sur la lumière d’automne : un geste simple, mais efficace
Pour tirer parti de cette énergie gratuite, il suffit de modifier légèrement ses habitudes. Ouvrir les volets, les stores ou les rideaux dès que le soleil apparaît permet de capter un maximum de lumière et de chaleur. Même si l’air extérieur est frais, la maison profite de cette chaleur diffuse. Il est conseillé de garder les volets ouverts tant que la lumière reste forte, puis de les refermer au coucher du soleil pour éviter les pertes thermiques nocturnes.
Ce double mouvement — ouverture le jour, fermeture le soir — s’avère particulièrement efficace dans les régions au climat tempéré, comme la France métropolitaine. Dans les maisons anciennes, dont l’isolation n’est pas optimale, ce simple rituel peut faire gagner 1 à 2 °C à l’intérieur sans allumer un radiateur.
Certains modèles de volets modernes, notamment ceux en PVC ou aluminium isolé, renforcent encore cet effet. Ils agissent comme un bouclier thermique une fois la nuit tombée, empêchant la chaleur accumulée de s’échapper. Dans les logements récents, les baies vitrées à double vitrage augmentent encore la performance du chauffage solaire passif, en laissant entrer la lumière tout en limitant la déperdition.
Les architectes spécialisés en conception bioclimatique insistent d’ailleurs sur l’importance de l’orientation : une maison bien pensée maximise l’apport solaire en hiver et le limite en été. L’idée est simple : profiter de chaque rayon en saison froide et se protéger lors des fortes chaleurs. L’automne est donc une période idéale pour réapprendre à gérer la lumière naturelle intelligemment.
D’autres erreurs fréquentes qui font baisser la température
Fermer les volets n’est pas le seul réflexe trompeur. Beaucoup de foyers commettent d’autres erreurs, souvent involontaires, qui contribuent à refroidir leur intérieur.
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La première : couper complètement le chauffage la journée lorsqu’on s’absente. Ce geste, que l’on croit économique, oblige le système à fonctionner à plein régime le soir pour réchauffer des murs refroidis. Mieux vaut baisser le thermostat de quelques degrés, plutôt que de tout éteindre. Les spécialistes recommandent de maintenir une température minimale de 17 °C pour éviter les pertes trop importantes.
Autre erreur fréquente : bloquer la circulation de la chaleur. Des meubles placés devant les radiateurs, des rideaux trop épais ou des canapés collés aux murs peuvent réduire considérablement l’efficacité du chauffage. L’air chaud doit pouvoir circuler librement pour se diffuser dans toutes les pièces.
Enfin, beaucoup négligent l’importance de l’aération quotidienne. Par peur de laisser entrer le froid, certains n’ouvrent plus les fenêtres du tout. Pourtant, un logement mal aéré se remplit d’humidité, ce qui donne une sensation de froid et favorise les moisissures. Mieux vaut ouvrir grand pendant dix minutes chaque matin, même en hiver : l’air sec se réchauffe plus vite que l’air humide.
Retrouver les bons réflexes avant l’hiver
À l’approche de la saison froide, l’objectif est de trouver un équilibre entre isolation et aération, entre protection et ouverture. Les bons gestes sont simples : laisser entrer le soleil, fermer à la tombée du jour, limiter les obstacles à la chaleur et entretenir régulièrement ses installations.
L’automne est aussi le moment idéal pour vérifier l’isolation des portes, fenêtres et toitures. Un joint usé ou un interstice mal colmaté peut être responsable de 10 à 15 % des déperditions thermiques. De petites réparations — mousse isolante, boudins de porte, joints adhésifs — peuvent faire une grande différence.
Au-delà du confort, ces gestes ont un impact direct sur l’environnement. Réduire la consommation de chauffage permet de diminuer les émissions de CO₂, tout en préservant le portefeuille. Selon l’ADEME, baisser la température moyenne du logement d’un seul degré réduit la facture énergétique de 7 %.
Alors avant de céder à l’envie de tout fermer, rappelez-vous : la lumière d’automne est votre meilleure alliée. Ouvrez grand les volets, laissez entrer le soleil et laissez la nature vous aider à chauffer votre maison — gratuitement, silencieusement et durablement.
