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C’est officiel : les autoroutes sont gratuites jusqu’en 2031 pour ces milliers de véhicules

Publié par Killian Ravon le 13 Nov 2025 à 13:33

Les poids lourds électriques circuleront encore sans payer les péages sur les autoroutes de l’Union européenne pendant plusieurs années. Le Parlement européen vient en effet de valider la prolongation d’une mesure qui devait s’arrêter le 31 décembre 2025.

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Camion électrique blanc franchissant un péage autoroutier ; voie « zéro émission » dédiée, panneaux « Autoroute » en surplomb.

Elle court désormais jusqu’au 30 juin 2031. Bonne nouvelle pour les transporteurs… à une condition : chaque pays doit décider s’il applique l’exonération ou un tarif réduit, et la France n’a pas encore tranché.

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Pourquoi cette exonération existe et à qui profite-t-elle vraiment

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Depuis quelques années, l’Union européenne mise sur une trajectoire claire : décarboner le transport routier. Dans cet esprit, elle a autorisé les États membres à exonérer de péages les camions dits zéro émission, c’est-à-dire entièrement électriques. Cette incitation n’a rien d’anecdotique : dans un secteur où l’achat d’un camion électrique coûte sensiblement plus cher qu’un équivalent thermique, toute économie récurrente compte.

Sur le terrain, cela change la donne pour les entreprises de transport qui acceptent de basculer une partie de leur flotte vers l’électrique. Même si les coûts d’entretien et d’« énergie » y sont généralement plus faibles que pour le diesel, c’est à l’investissement que se joue la bataille. En supprimant la ligne « péages » sur certaines autoroutes, l’UE envoie un signal financier concret. Et, petit clin d’œil qui a son importance, on croise de plus en plus de camions électriques sur les routes européennes, même si on ne les remarque pas toujours. Mais saviez-vous que cette dispense de péage existait déjà discrètement depuis plusieurs années ?

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Ce que change le nouveau vote du Parlement européen

La mesure devait initialement prendre fin le 31 décembre 2025. La Commission européenne a proposé de la prolonger ; le Parlement a suivi. Résultat : les camions 100 % électriques peuvent continuer de circuler gratuitement sur les autoroutes européennes jusqu’au 30 juin 2031. Cette visibilité sur près de six années supplémentaires est tout sauf anodine pour les transporteurs : elle sécurise des plans d’investissements et des renouvellements de flotte qui se raisonnent rarement à court terme.

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Cette prolongation vise un double objectif : accélérer la transition vers des flottes zéro émission et doper la compétitivité des entreprises qui s’engagent. L’économie potentielle peut représenter des dizaines de milliers d’euros par an selon le nombre de trajets autoroutiers concernés. Dans un secteur à marges serrées, ce n’est pas un détail. Et ce détail que peu de gens connaissent : la prolongation ne se contente pas d’autoriser l’exonération, elle impose désormais une action aux États membres : exonération totale ou taux réduit. Autrement dit, plus d’immobilisme possible.

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Camion électrique Renault Trucks D Wide Z.E. photographié de trois-quarts avant en exposition, illustrant l’essor des poids lourds zéro émission en Europe.
Un Renault Trucks D Wide Z.E. en configuration voirie, vitrine de l’électrification des flottes urbaines.
Crédit : MarcelX42 / Wikimedia Commons (CC BY-SA).
Volvo FM Electric photographié en concession, montrant la configuration cabine et groupe motopropulseur électrique.
Volvo FM Electric : un gabarit bien connu en version zéro émission.
Crédit : Chris Olszewski / Wikimedia Commons (CC BY-SA).

Une application… État par État : où en est l’Europe ?

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Sur le papier, la décision est claire. Dans la pratique, elle dépend de chaque pays. L’ACEA (Association des constructeurs européens) salue la prolongation, tout en rappelant une réalité contrastée : seuls deux États accordent aujourd’hui une exemption complète, dix appliquent des taux réduits, et quinze n’utilisent pas encore ce levier. Traduction : selon que l’on traverse tel ou tel pays, un camion zéro émission paiera, paiera moins, ou ne paiera pas.

Cette mosaïque nationale peut sembler frustrante, mais elle reflète la structure des réseaux autoroutiers, la fiscalité locale et des modèles d’exploitation différents. Elle s’explique aussi par le fait que les recettes de péage financent, dans plusieurs États, l’entretien d’infrastructures et parfois d’autres missions d’intérêt public. En contrepartie, l’UE balise le cadre et pousse, via la prolongation, à uniformiser progressivement le traitement des poids lourds zéro émission.

Mercedes-Benz eActros 600 stationné en ville, tracteur routier électrique représentatif des solutions longue distance.
Le Mercedes-Benz eActros 600, symbole de la montée en puissance des tracteurs électriques.
Crédit : Matti Blume / Wikimedia Commons (CC BY-SA).
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Combien les transporteurs peuvent réellement économiser ?

Un camion longue distance multiplie les allers-retours sur autoroute. Sur une flotte de plusieurs véhicules, la ligne « péages » devient rapidement un poste lourd. Selon l’intensité des trajets, les économies annuelles peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros pour un groupe de camions concernés. On comprend pourquoi la mesure réduit le coût total de possession des modèles électriques, au-delà du simple prix d’achat.

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Cette économie récurrente s’ajoute aux coûts d’énergie généralement plus bas que le diesel et à des intervalles d’entretien différents. Certes, l’investissement initial pour un poids lourd électrique reste nettement supérieur à un camion thermique. Mais en prolongeant la gratuité des péages, l’UE offre un levier financier supplémentaire, qui peut accélérer le retour sur investissement. D’autant que la valeur d’usage d’un camion se calcule sur plusieurs années : plus la visibilité réglementaire est longue, plus le business plan devient solide.

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La France va-t-elle suivre ? Ce qui se joue concrètement

Et la France, dans tout ça ? La subtilité est importante : rien n’est automatique. Comme les autres États, la France doit choisir entre une exonération totale ou un taux réduit pour les camions électriques. À ce stade, Paris n’a pas encore arrêté sa position. Les transporteurs français attendent donc un signal politique clair : un geste significatif sur les péages pourrait booster les commandes de camions électriques et accélérer la bascule de flottes déjà engagées en milieu urbain vers des usages plus longue distance.

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Ce choix national ne se fera pas en vase clos. Il devra concilier décarbonation, compétitivité des entreprises, équilibre économique des concessions autoroutières et acceptabilité pour les autres usagers. France, Allemagne, Italie, Espagne… chaque pays arbitre entre incitation et recettes, avec en ligne de mire des objectifs européens très ambitieux. Mais saviez-vous qu’en parallèle, des pays voisins appliquent déjà réductions ou exonérations ? Cette pression concurrentielle pourrait aussi peser dans la balance.

Volvo FM Full Electric photographié aux Pays-Bas, camion zéro émission prêt pour la distribution régionale et nationale.
Un Volvo FM Full Electric en service, preuve que l’électrique dépasse le seul dernier kilomètre.
Crédit : Joost J. Bakker / Wikimedia Commons (CC BY-SA).
Châssis et cabine Renault Trucks E-Tech D Wide sortant d’usine, 100 % électrique, destiné au transport frigorifique.
En Normandie, E-Tech D Wide illustre la relocalisation de valeur dans la chaîne électrique.
Crédit : Rundvald / Wikimedia Commons (CC BY-SA).
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Objectif 2030 : la marche encore très haute

La route reste longue. L’UE vise 35 % de poids lourds électriques sur ses routes d’ici 2030, alors qu’on est autour de 3,5 % aujourd’hui. Le temps presse, et les infrastructures de recharge haute puissance doivent encore s’étendre pour soutenir des trajets longue distance. Dans ce contexte, la gratuité des péages jusqu’en 2031 agit comme un accélérateur ciblé : elle récompense les pionniers, rassure les hésitants et donne de l’air aux précurseurs industriels.

Reste la révélation principale, que beaucoup ignorent : malgré le feu vert européen, la gratuité ne sera effective en France que si l’État la décide. La balle est donc dans le camp du gouvernement : exonération ou réduction, il faudra trancher. Et ce choix pèsera directement sur la vitesse de l’électrification des flottes de camions françaises dès 2026… puis jusqu’au 30 juin 2031.

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