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Bugatti : le tout dernier Bolide a quitté l’atelier… dans une configuration bien particulière

Publié par Killian Ravon le 01 Déc 2025 à 19:07

Le chapitre se referme pour l’un des projets les plus radicaux de Bugatti. Après plusieurs années de développement, de tests et d’allers-retours entre bureaux d’études et circuits. La production du Bolide vient officiellement de s’achever. Cette voiture de piste extrême. Née comme simple concept en 2020, aura demandé à la marque un niveau de mise au point rarement atteint.

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Hypercar bleue et noire lancée à pleine vitesse sur un circuit presque vide, vue de trois-quarts avant, avec les tribunes floues en arrière-plan.
Une hypercar taillée pour la piste, seule sur l’asphalte mais prête à faire parler les chronos.

En cette fin de cycle, Bugatti ne se contente pas d’annoncer la fin d’un programme technique. La marque met aussi en avant la philosophie qui a guidé ce modèle de série limitée. Jusqu’à un dernier exemplaire pensé comme un véritable clin d’œil à son histoire… Et à l’un de ses clients les plus fidèles.

La vidéo du jour à ne pas manquer
Bugatti Bolide noire et bleue photographiée de trois-quarts avant en extérieur lors du Chantilly Arts & Elegance 2024, posée sur la pelouse.
Le Bolide dans un cadre chic, loin des stands mais toujours prêt pour la piste.
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Un projet extrême né en 2020

À l’origine, le Bugatti Bolide n’est qu’une idée presque théorique. Montrer jusqu’où la marque peut aller en matière de performance sur circuit. Tout en respectant ses propres standards de qualité. Le projet démarre en 2020 sous forme de concept, avant de prendre une tournure plus concrète à partir d’août 2021. Lorsque la voiture commence à être transformée en véhicule proche de la série.

La mission confiée aux ingénieurs est claire, mais vertigineuse. Il s’agit de donner vie à une hypercar de piste totalement extrême. Sans pour autant la couper de la famille Bugatti déjà existante. En coulisses, la question n’est donc pas seulement de battre des chronos. Mais aussi de faire en sorte que le Bolide reste identifiable comme une Bugatti, dans ses proportions, dans son allure. Et même dans la manière dont il est construit.

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Ce double objectif explique pourquoi la marque a rapidement posé un cadre très strict autour du projet. Il ne suffisait pas que le Bolide soit rapide. Il devait aussi répondre aux critères internes de finition, de fiabilité. Et de cohérence de gamme, comme n’importe quel modèle destiné aux clients de Molsheim.

Bugatti Bolide noire et bleue vue de profil trois-quarts, exposée en plein air au Chantilly Arts & Elegance 2024 devant les spectateurs.
Un angle qui souligne les proportions extrêmes du Bolide et son énorme aileron arrière.

De l’étude technique aux premiers tours de roue

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C’est en 2021 que les choses sérieuses commencent vraiment. Le concept doit alors être « traduit » en structure techniquement réalisable. Sur le papier, tout semble possible. Dans la réalité, chaque ligne de carrosserie et chaque solution technique doivent être validées, adaptées, optimisées. De nombreux domaines avancent en parallèle : châssis, aérodynamique, moteur, production, sécurité.

Le directeur technique Emilio Scervo décrira plus tard cette phase initiale comme particulièrement complexe. Elle consiste à faire converger les contraintes de conception, de performance et de fabrication dans un même objet. Entre 2021 et 2022, l’équipe se concentre donc sur la définition de tous les points techniques clés. Afin de figer une architecture solide sur laquelle travailler.

Le design extérieur du Bolide est finalisé en 2022. Ce n’est qu’une fois cette silhouette arrêtée que la construction proprement dite peut démarrer, au début de 2023. Dans l’ombre des communiqués officiels. Un travail minutieux se met en place pour transformer ce dessin spectaculaire en voiture de course utilisable sur circuit par de vrais clients. Et non plus seulement par des pilotes de développement.

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Validation sur piste et obsession du détail

Une fois les premiers exemplaires assemblés, une étape essentielle commence : celle des prototypes. Après des analyses approfondies et de nombreux réglages de détails. Les premiers Bolide de développement sont soumis à des tests en conditions réelles à partir de 2023. L’un des moments les plus marquants de cette phase est la présentation officielle lors des 24 Heures du Mans 2023.

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Sur le mythique Circuit de la Sarthe, le pilote d’essai Andy Wallace emmène le Bolide jusqu’à 350 km/h. Cette démonstration n’a rien d’un simple show. Elle sert surtout à valider les données de performance recueillies en amont. Et à préparer de nouvelles campagnes de tests.

Mais saviez-vous que cette apparition au Mans s’inscrit dans une démarche beaucoup plus large de validation. Presque scientifique, des capacités de l’auto sur différents circuits et dans différentes conditions ?

Entre l’été 2023 et le début de 2024, les séances de roulage s’enchaînent. L’équipe de Bugatti travaille avec des processus millimétrés, où le temps de piste, les relevés de données et les débriefings sont parfaitement synchronisés. Chaque journée se termine par une phase d’analyse, puis, pendant la nuit, des ajustements sont réalisés pour optimiser la session suivante. Ce fonctionnement en boucle courte permet de gagner en réactivité… et de pousser le Bolide au plus près de ses limites sans compromis sur la sécurité.

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Bugatti Bolide 2024 noire et bleue en situation dynamique sur circuit, captée de trois-quarts avant avec fond de tribunes flou.
Le Bolide dans son élément naturel : les longues lignes droites et les freinages appuyés.

Comment rester fidèle à l’ADN Bugatti

Au-delà des chiffres et des temps au tour, un autre défi traverse tout le programme : faire du Bolide une Bugatti à part entière, et pas seulement une machine de chronos. En interne, la marque se dote de critères qui dépassent largement les simples performances brutes. Ces critères englobent les proportions générales de la voiture, l’ergonomie de l’habitacle, la qualité perçue et l’apparence de l’intérieur.

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Dans l’univers de la voiture de piste, il est courant de privilégier la fonction pure à la forme. Bugatti, au contraire, veut que le Bolide s’inscrive clairement dans sa lignée esthétique et technologique. Cela concerne autant la manière dont le pilote s’installe à bord que le soin apporté aux matériaux, jusqu’aux commandes et aux surfaces visibles.

Parallèlement au développement technique, la marque définit aussi très tôt la qualité de production attendue. Le président Christophe Piochon souligne que fabriquer une auto destinée exclusivement au circuit selon les standards d’une voiture de route a demandé un énorme travail de coordination entre ingénieurs, fournisseurs et atelier.

Alors que, dans le sport automobile, l’interchangeabilité des pièces et les cycles de vie très courts priment souvent, le Bolide – fort de ses 1600 ch – devait au contraire offrir durabilité et exécution irréprochable, comme n’importe quel autre modèle de la marque.

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Cette exigence explique pourquoi la mécanique et les composants ont été pensés pour encaisser des charges extrêmes tout en conservant la réputation de fiabilité associée au moteur W16. Là où une voiture exclusivement développée pour la course peut accepter une usure rapide au nom de la performance, Bugatti doit trouver un équilibre entre ces impératifs et les attentes d’une clientèle habituée à des véhicules d’exception utilisables année après année.

Bugatti Bolide exposée au MYLE Festival 2025, vue de trois-quarts avant, entourée de visiteurs dans un environnement d’événement automobile.
Quand une série ultra-limitée se laisse approcher par le public, le temps d’un festival.

De la piste à l’atelier : une série limitée très encadrée

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Avec la fin de la production, ce sont 40 Bolide au total qui auront été assemblés, couvrant toutes les grandes étapes du développement de 2021 à 2025. Chaque exemplaire porte ainsi, à sa manière, la trace d’un moment précis dans l’évolution du projet, qu’il s’agisse d’une configuration plus proche des prototypes initiaux ou d’une version affinée par les derniers retours des ingénieurs.

La coordination entre les différents métiers reste centrale jusqu’au bout. L’atelier de Molsheim doit composer avec des contraintes très spécifiques : une supercar exclusivement taillée pour le circuit, mais construite avec les mêmes process que des modèles routiers de très haut niveau. Les fournisseurs sont associés très tôt pour garantir la cohérence des matériaux, la répétabilité des pièces et la compatibilité avec les standards de contrôle qualité internes.

Ce souci du détail se retrouve dans la façon dont chaque voiture est livrée. Bien que le Bolide soit pensé pour la piste, la remise se déroule dans un cadre extrêmement codifié, où l’on retrouve la relation privilégiée entre la marque et ses clients. C’est aussi ce lien, parfois tissé sur plusieurs décennies, qui permet à Bugatti de concevoir des configurations très personnalisées, en lien avec le garage ou l’histoire d’un collectionneur.

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Un dernier exemplaire taillé pour un seul homme

C’est précisément le cas du tout dernier Bolide assemblé, qui marque la conclusion officielle du programme. Ce qu’on sait de cet ultime exemplaire, c’est qu’il a été pensé comme une pièce sur mesure pour un client de longue date. La voiture ne se contente pas d’arborer une livrée singulière : elle raconte aussi quelque chose de la relation entre ce propriétaire et la marque.

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La palette de teintes choisies s’inspire directement des voitures de course Bugatti historiques, mais aussi des propres autos du client. Parmi elles, une Bugatti Veyron Grand Sport dans une configuration très proche sert de point de référence. À l’extérieur, la combinaison de couleurs Black Blue et de Special Blue Lyonnais prolonge cette filiation visuelle. À l’intérieur, un Alcantara bleu vient renforcer ce dialogue entre passé sportif et goût très personnel pour certaines nuances.

La remise du véhicule à Molsheim est célébrée en interne, comme un moment à part. Au-delà de la photo souvenir, il s’agit surtout d’entretenir une relation construite sur plusieurs années, souvent marquée par d’autres livraisons, d’autres visites, d’autres projets. Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que ce dernier Bolide joue autant le rôle d’aboutissement technique que de symbole de fidélité entre la maison et un client.

Bugatti Bolide 2025 noire vue de trois-quarts avant, exposée en intérieur à un salon, avec éclairages de stand et sol brillant.
Un Bolide noir profond, prêt à quitter le stand pour rejoindre les garages privés les plus exclusifs.
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Que retenir ?

Car cette ultime voiture de piste incarne deux choses à la fois. D’un côté, elle clôt un programme démarré en 2020, passé par des phases de conception, des validations à 350 km/h sur le Mans et des mois de tests intensifs. De l’autre, elle fait le lien entre la culture historique des voitures de course Bugatti et un modèle moderne W16 réservé aux circuits.

Autrement dit, ce n’est pas seulement la fin de la production d’une hypercar radicale : c’est aussi la livraison, dans une livrée bleue très personnelle, d’un dernier Bolide conçu comme un hommage vivant à l’histoire de la marque et à l’un de ses plus fidèles propriétaires.

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