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Le procès Goldman : l’histoire du frère de Jean‑Jacques Goldman se retrouve sur grand écran

Publié par Killian Ravon le 29 Juil 2025 à 20:30

Ce nouveau long métrage signé Cédric Kahn propose une immersion saisissante dans le procès de Pierre Goldman, demi‑frère discret de la star Jean‑Jacques Goldman.

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Pierre Goldman en noir et blanc à gauche et Jean‑Jacques Goldman jouant de la guitare en concert à droite.
À gauche, Pierre Goldman lors d’une manifestation de soutien à sa défense ; à droite, Jean‑Jacques Goldman en concert au Zénith de Paris (mai 2002).

Par son intensité et sa mise en scène épurée, Le procès Goldman capte l’attention bien au‑delà du simple biopic familial.

Un huis clos judiciaire au cœur de l’intrigue

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Les premières séquences plantent un décor à la fois sobre et tendu. La salle d’audience devient un personnage à part entière où chaque regard compte et où le moindre geste pèse. L’ambiance sonore, maîtrisée et tout en retenue, renforce l’idée d’une joute verbale exceptionnelle. Le rythme s’installe sans s’essouffler grâce à un montage précis qui concentre l’attention sur l’essentiel. Au travers de cet espace clos, le spectateur ressent l’étau qui se resserre autour de l’accusé et de ceux qui l’entourent.

Le traitement visuel mise sur des teintes chaudes et un éclairage naturel. Les contrastes jouent subtilement entre l’ombre et la lumière pour souligner l’enjeu moral du jugement. Chaque plan fait ressortir la tension, du banc de la défense aux visages du public. Le choix de cadrages serrés amplifie la sensation d’oppression, tandis que les plans larges offrent un souffle lorsque l’émotion doit se libérer.

Façade du Tribunal cantonal de Lausanne.
Façade du Tribunal cantonal de Lausanne, symbole de l’audience judiciaire.
Crédit : SLPix
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Une plongée dans le procès de Pierre Goldman

Le scénario se concentre sur les faits de novembre 1975, date du second procès de Pierre Goldman. Militant d’extrême gauche et figure intellectuelle reconnue pour son action anti‑raciste, il fait face à des charges de grand banditisme. Condamné à perpétuité pour quatre braquages armés ayant causé la mort de deux pharmaciennes, il reconnaît les vols tout en niant fermement les tirs mortels.

Cette reconstitution repose sur des archives judiciaires et sur les témoignages d’époque. L’approche factuelle évite la surenchère dramatique pour privilégier la véracité des débats. Les échanges entre la défense et l’accusation illustrent la complexité d’un procès où le politique et le criminel se mêlent. Les enjeux de l’affaire résonnent encore aujourd’hui, tant sur le plan sociétal que sur la question de la responsabilité individuelle dans un contexte de lutte politique.

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Façade extérieure du Palais de justice de Bruxelles.
Palais de justice de Bruxelles, architecture monumentale reflétant le pouvoir judiciaire.
Crédit : Kolm‑Jany

Le regard singulier de Cédric Kahn

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Cédric Kahn, réalisateur d’œuvres marquantes comme La Prière et L’ennui, choisit ici une mise en scène épurée. Son ambition n’est pas de faire un biopic classique mais de rendre palpable l’intensité d’un procès hors norme. Il privilégie la parole à l’action pour que chaque intervention contribue à la dramaturgie.

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Le réalisateur s’attache à capter la dimension humaine derrière les rôles judiciaires. Les avocats, le président du tribunal et même les membres du jury gagnent en épaisseur. Kahn tient à restituer la réalité de ces débats comme un terrain de vérité où la parole se joue dans l’enceinte du palais de justice.

Jean-Jacques Goldman @marie astier
Jean-Jacques Goldman lors d’un concert. @marie astier
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Des interprétations à la hauteur

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Le rôle de Pierre Goldman échoit à Arieh Worthalter, César du meilleur acteur en 2023 pour ce même personnage. Son jeu sobre et précis offre une incarnation profonde du militant accusé. Worthalter parvient à laisser transparaître la détermination et le trouble qui habitent son personnage.

En parallèle, Ulysse Dutilloy incarne brièvement Jean‑Jacques Goldman dans le public. Sa présence discrète, presque furtive, souligne le lien familial sans jamais centrer l’attention sur lui. Les seconds rôles complètent efficacement la galerie de portraits, que ce soit l’avocat général, l’avocat de la défense ou des témoins clés, tous servis par une direction d’acteurs rigoureuse.

Une mise en scène épurée

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Les décors se limitent à l’essentiel. Bancs de bois, tables austères et hauts panneaux de chêne constituent le cadre judiciaire. L’absence de musique soulève l’attention sur les seuls mots prononcés. Lorsqu’une musique d’ambiance intervient, elle reste discrète, presque imperceptible, pour ne jamais rompre la tension.

La caméra circule avec une fluidité minimale, privilégiant quelques travellings lents pour accompagner les personnages. Les changements de décor se font par de légères transitions, permettant de ne jamais rompre l’atmosphère du huis clos. L’ensemble insiste sur la proximité et la claustration, plongeant le spectateur dans une expérience immersive.

Fête des 70 ans de Goldman
Fête des 70 ans de Goldman.

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@ina.fr

Aujourd’hui sort au cinéma “Le Procès Goldman”, film de Cédric Kahn sur l’affaire judiciaire qui a secoué la France des années 1970. Mais qui est Pierre Goldman, protagoniste au centre de ce procès resté dans les annales ?

♬ son original – INA – INA

Réception contrastée au sein de la famille

La famille de Pierre Goldman a eu l’occasion de découvrir le film en avant‑première. Plusieurs membres ont salué la qualité de la reconstitution et la justesse du propos. Ils ont particulièrement apprécié le traitement respectueux de la mémoire de leur proche.

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En revanche, Christiane Succab‑Goldman, veuve de Pierre Goldman, a exprimé quelques réserves. Elle déplore certains choix de mise en scène jugés fictifs, estimant que quelques scènes s’éloignent de la réalité du procès. Toutefois, elle ne remet pas en cause l’ensemble de l’œuvre et reconnaît son pouvoir de captation.

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Une disponibilité en streaming multiples

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Depuis le 27 juillet 2025, Le procès Goldman est accessible en vidéo à la demande sur Netflix. Les abonnés de MyCanal et de Prime Video peuvent également le visionner, selon les options de leur abonnement. Cette large diffusion favorise une audience diversifiée, allant des passionnés de cinéma historique aux amateurs de drames judiciaires.

La sortie simultanée sur plusieurs plateformes permet une exposition renforcée auprès du grand public. Les campagnes de promotion digitales et les partenariats médias ont amplifié la visibilité du film durant la période estivale.

jean-jacques goldman @ Lionel Hahn
Jean-Jacques Goldman lors d’un concert. @ Lionel Hahn
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Pourquoi ce film résonne aujourd’hui

Au moment où les débats sur la justice et la mémoire collective occupent l’espace public, Le procès Goldman apparaît plus actuel que jamais. Il questionne la responsabilité individuelle dans un contexte de luttes politiques. Il soulève également la question de la reconstruction de soi lorsqu’on est traversé par des convictions fortes.

La performance d’Arieh Worthalter rappelle que le cinéma peut être un vecteur puissant de réflexion sociale. La sobriété de la mise en scène permet de concentrer le propos et de ne jamais perdre de vue l’essentiel : la parole face à la peine encourue.

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Alors que le film offre une plongée fascinante dans la mécanique judiciaire, la plus grande surprise réside dans l’absence d’implication de Jean‑Jacques Goldman. Fidèle à sa discrétion légendaire, le chanteur n’a pas été sollicité et n’a jamais donné son avis publiquement. Le procès Goldman, s’il évoque la fratrie célèbre, ne s’attarde pas sur la célébrité du frère aîné mais restaure la voix unique et tragique de Pierre Goldman dans toute sa complexité.

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