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Le glyphosate moins cancérogène que la charcuterie ou la viande ? Un nouveau rapport qui divise déjà beaucoup…

Publié par Jessy Wuylens le 14 Mai 2019 à 0:34

Le sujet glyphosate est décidément loin d’être bouclé. Souvent au coeur des polémiques, il se pourrait que les écologistes n’apprécient pas les dires de plusieurs sénateurs, qui annoncent qu’il n’y a aucune preuve que l’herbicide est cancérigène.

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La vente de glyphosate aux particuliers interdite en France

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La polémique dure depuis plusieurs années. Les écologistes et scientifiques mettent en garde sur la dangerosité du produit, qui serait cancérigène. L’ingrédient principal du produit « Roundup » de la firme américaine Monsanto, qui attaque les plantes. Alors que le produit est utilisé par les particuliers, les professionnels et sur les chemins de fer, le glyphosate est mis sur le devant de la scène en mars 2015, suspecté d’être cancérigène, d’après l’OMS (Centre international de recherche sur le cancer, branche de l’Organisation mondiale de la Santé). À partir de là, les rapports s’enchaînent et divisent : le glyphosate est-il cancérogène ? Depuis janvier dernier, la vente, la distribution et l’utilisation du « Roundup pro 360 » , produit de Monsanto, sont interdites en France. Emmanuel Macron a promis lors des présidentielles que le glyphosate devait disparaître d’ici 2021. À l’échelle de l’Europe, on s’accorde encore à dire que l’interdiction du glyphosate serait catastrophique d’un point de vue économique pour les entreprises.

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Le glyphosate moins cancérogène que la charcuterie ?

Alors que l’entreprise Monsanto est montrée du doigt par beaucoup d’écologistes, un rapport parlementaire sera déposé jeudi, affirmant que le glyphosate ne serait pas cancérigène. Parmi les sénateurs, on retrouve Pierre Médevielle, qui estime n’avoir « aucune preuve de cancérogénicité du glyphosate » . L’élu se défend cependant, en expliquant ne pas avoir fait un rapport sur le glyphosate, mais sur le manque de preuves et sur « les méthodes d’évaluation des agences » : « Le Centre international de recherche sur le cancer de Lyon l’a classé cancérogène probable en s’appuyant sur une étude farfelue qui a été retirée depuis d’ailleurs. Il y a d’autres études de l’Inra, du CNRS, de l’Anses, ce ne sont pas des tocards, ce sont des agences indépendantes. C’est certainement un des produits sur lequel il y a eu le plus de littérature ces dernières années, je vous garantis que nous avons une pile d’études qui ne parle pas de cancérogénicité » explique Pierre Médevielle à 20 minutes, avant d’ajouter que le produit serait moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge « qui ne sont pas interdites » .

Un rapport publié le 16 mai prochain

Alors que le rapport sera publié le 16 mai prochain, les réactions sont déjà très vives sur les réseaux sociaux. Le député européen José Bové qualifie le rapport de « révisionnisme environnemental. Quand certaines personnes affirment que le glyphosate n’est pas dangereux, c’est comme celles qui prétendent que le réchauffement climatique est un fantasme. Ce discours ne tient pas la route » explique le député à La dépêche du midi. Sur Twitter, Eric Andrieu, membre du Parlement européen, s’insurge : « En plein scandale de fichage généralisé, le sénateur proche d’Emmanuel Macron, Pierre Médevielle ne trouve rien de mieux à faire que de reprendre à la lettre l’argumentaire de Monsanto sur le glyphosate » . En effet, l’entreprise avait déjà affirmé que le glyphosate était moins dangereux pour la santé que la charcuterie ou la viande rouge.

Récemment, l’entreprise Monsanto a été condamné à 2 milliards de dollars de dommages-intérêts punitifs, et 55 millions de dollars en faveur d’un couple californien qui affirmait être atteint du cancer à cause d’une exposition à long terme au Roundup, le produit populaire de la firme.

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