Vous ne savez pas quoi faire de vos vieilles casseroles ? La Poste a la solution
Depuis des années, on se demande quoi faire de ces poêles et casseroles usagées qui s’entassent au fond des placards. À l’automne 2025, une nouvelle filière de collecte se met discrètement en place, en commençant par la Normandie.
Sans changer ses habitudes du quotidien. Il devient possible de recycler les poêles et autres ustensiles en métal. Au lieu de les jeter avec les ordures ménagères.

Crédit : Pixabay.
Des poêles usées qui s’accumulent dans les placards
Dans beaucoup de cuisines. Il existe une zone un peu honteuse du placard où s’alignent poêles rayées, casseroles gondolées et couvercles orphelins. Ces ustensiles de cuisine ne servent plus vraiment. Mais on hésite à les mettre à la poubelle. Faute de savoir où les déposer. Certains finissent dans les bacs classiques, d’autres restent là, « au cas où », parfois pendant des années.
Cette situation n’a pourtant rien d’anecdotique. Ces objets sont fabriqués en ustensiles en métal robustes, souvent en inox ou en aluminium. Qui pourraient être valorisés plutôt que de terminer à l’incinérateur ou en décharge. Mais jusqu’ici, le bon geste était rarement évident pour le grand public. C’est précisément ce flou qui est visé par l’opération lancée en novembre 2025. Avec une première mise en place en Normandie.
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Une opération de collecte inédite pour les ustensiles de cuisine
Depuis le 12 novembre 2025, une soixantaine de sites a été ouverte à la collecte dans les cinq départements normands. Calvados, Manche, Orne, Seine-Maritime et Eure. Les habitants sont invités à y déposer leurs poêles, casseroles, moules, woks ou couvercles dont ils ne veulent plus. Qu’ils soient vraiment en fin de vie ou simplement devenus inutiles. L’idée est simple : transformer un geste de tri encore rare en réflexe du quotidien.
Cette campagne régionale s’inscrit dans un dispositif beaucoup plus large. Au total, 1 600 points de collecte dédiés sont déployés sur tout le territoire français. L’ambition est clairement annoncée par la marque à l’origine de l’initiative : récupérer 20 millions d’ustensiles d’ici 2027. Pour beaucoup de foyers, c’est la première fois qu’une filière spécifique s’intéresse à ces objets pourtant omniprésents dans la vie domestique.
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Quels ustensiles sont acceptés, lesquels sont refusés ?
Pour que la collecte fonctionne, il est important de respecter quelques règles simples. Sont acceptés les poêles, casseroles, couvercles, moules et woks en métal, inox ou aluminium, sans distinction de marque. Que l’on cuisine avec du matériel haut de gamme ou avec une vieille casserole récupérée, peu importe : tant qu’il s’agit d’un ustensile en métal destiné à la cuisson, il a sa place dans ces bacs.
En revanche, certains objets ne doivent pas y être déposés. Les couteaux, fouets, louches, couverts, mais aussi les plats et couvercles en verre, grès ou céramique sont exclus de la collecte. Ce détail que peu de gens connaissent peut faire la différence entre un tri efficace et un flux de déchets difficile à traiter. Concrètement, si l’ustensile ne ressemble ni à une poêle, ni à une casserole, ni à un couvercle métallique, mieux vaut s’abstenir et vérifier son circuit de recyclage par ailleurs.
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De l’aluminium usagé à une vraie économie d’énergie
Derrière cette opération se cache surtout un enjeu énergétique. Selon le communiqué de la marque impliquée, le recyclage de l’aluminium permet d’économiser plus de 90 % d’énergie par rapport à la production d’aluminium vierge. Autrement dit, fondre de vieilles poêles pour fabriquer de nouveaux produits consomme beaucoup moins de ressources que repartir de la matière première brute. Cette économie d’énergie considérable donne tout son sens à la collecte.
L’aluminium récolté ne part pas n’importe où. Toujours selon le communiqué, il sera valorisé grâce à des procédés maîtrisés par des partenaires industriels français. Là encore, l’objectif est clair : transformer ces ustensiles de cuisine en fin de vie en une ressource utile, au lieu de les considérer comme de simples déchets. Pour les particuliers, le geste reste très simple, mais derrière ce geste se joue une véritable réorganisation de la filière autour de l’aluminium.
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Comment trouver le bon point de dépôt près de chez soi ?
Pour aider les habitants à s’y retrouver, une carte interactive a été mise en place. Elle recense plus de 60 points de collecte répartis à travers la Normandie, offrant un premier maillage régional. Il suffit de repérer le site le plus proche pour savoir où emmener ses ustensiles. C’est un moyen concret de visualiser la nouvelle filière, qui ne se limite pas à un seul département mais couvre déjà l’ensemble de la région.
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Au-delà de cette carte dédiée aux poêles et casseroles, l’ADEME propose aussi son propre outil numérique. Cette fois, la carte distingue deux volets, « bon état » et « mauvais état », pour orienter chaque objet vers la bonne structure.
En indiquant son adresse, on est redirigé vers des structures de collecte comme des recycleries, capables de prendre en charge les appareils qui peuvent encore servir ou, au contraire, ceux qui doivent être démontés ou recyclés. C’est une façon de pousser plus loin la logique du tri, en tenant compte de l’état réel de l’objet.
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Une collecte discrète… dans un endroit où l’on ne pense pas
Reste une question que beaucoup se posent : où se trouvent exactement ces bacs de collecte ? C’est là que l’opération révèle un détail que peu de gens connaissent. La campagne est portée par la marque Tefal, spécialiste des ustensiles de cuisson, en partenariat avec La Poste. Les 1 600 points de collecte annoncés ne sont pas installés au hasard, mais précisément dans le réseau postal.
Selon les informations relayées par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, ces bacs ne se trouvent toutefois pas dans les bureaux de poste ouverts au public. Ils sont placés dans les zones Carré Pro, des espaces habituellement réservés aux professionnels. Cette localisation explique pourquoi la collecte peut passer relativement inaperçue pour le grand public, alors même que les volumes visés sont très importants.
À terme, Tefal ambitionne ainsi de récupérer 20 millions d’ustensiles d’ici 2027, en s’appuyant sur ce maillage national discret mais dense.
Concrètement, cela signifie que ce nouveau réflexe ne se prendra pas forcément au guichet classique, mais plutôt au moment où l’on accède à ces espaces dédiés aux pros. Pour autant, le message reste le même : plutôt que de laisser dormir ses poêles rayées et casseroles abîmées au fond d’un placard, elles peuvent désormais rejoindre une filière de recyclage bien identifiée.
La prochaine fois que l’on croisera une zone Carré Pro dans un établissement postal, il vaudra peut-être la peine de se demander si une vieille poêle ne mérite pas de faire le voyage avec nous.