Icône menu hamburger Icône loupe de recherche
  1. TDN >
  2. Faits divers

Canicule : un agent de propreté succombe à l’épuisement après une journée en plein soleil !

Publié par Killian Ravon le 08 Juil 2025 à 8:30

Les vagues de chaleur qui traversent actuellement l’Europe ne sont pas sans conséquences pour les travailleurs exposés au grand air. Entre records de températures et conditions de travail éprouvantes, certains agents de la propreté urbaine se trouvent en première ligne face à une menace jusqu’ici trop bien souvent sous-estimée.

La suite après cette publicité
Agent de propreté urbaine en uniforme réfléchissant assis au sol, visiblement épuisé par la chaleur, à côté de son balai et de son chariot de nettoyage sous un soleil de plomb.

Les services municipaux se retrouvent confrontés à une situation inédite : comment protéger les employés chargés de l’entretien des rues quand le mercure dépasse allègrement les 40 °C ? Dans ce contexte, le cas tragique d’une utilisatrice du service de ramassage des déchets à Barcelone illustre à quel point l’urgence climatique oblige à repenser nos protocoles et nos horaires.

Une vague de chaleur sans précédent

La suite après cette publicité

Depuis plusieurs jours, la péninsule ibérique subit une canicule d’une intensité rare pour la saison estivale. Les relevés officiels indiquent des températures dépassant les 42 °C en Catalogne à l’heure la plus chaude de la journée. À Paris, 82 départements sont placés en alerte orange canicule, tandis que les autorités espagnoles multiplient les recommandations pour limiter les risques liés à la chaleur intense.

La suite après cette vidéo

La succession de journées étouffantes a déjà provoqué des incidents variés : chutes dans la rue, coups de chaleur chez les populations vulnérables, interruptions de chantier. Mais c’est sur les agents de nettoiement que pèse un risque particulier, mêlant effort physique et exposition prolongée aux radiations solaires. Loin d’être anecdotiques, ces conditions peuvent devenir rapidement dangereuses pour la santé.

La suite après cette publicité
Mirage sur une route asphaltée provoqué par la chaleur.
Un mirage de chaleur visible au ras du bitume : l’air semble onduler sous l’effet de la canicule. Brocken Inaglory / Wikimedia Commons (CC-BY-SA-3.0)

Des risques accentués pour la santé

Une exposition prolongée à des températures extrêmes compromet la capacité du corps à réguler sa température interne. Les symptômes d’un coup de chaleur vont de la confusion et des nausées à un effondrement brutal. Les agents de voirie sont particulièrement exposés : ils soulèvent des charges, manipulent des équipements, tout cela souvent sous un soleil implacable.

La suite après cette publicité

Sans pause suffisante, la déshydratation s’installe, les crampes surviennent et la pression sur le système cardiovasculaire devient dangereuse. En l’absence de protocoles stricts, chaque tronçon de rue parcouru peut devenir un véritable chemin de croix. Pourtant, bien que de nombreux salariés signalent leur mal-être, les plannings sont rarement ajustés.

Les agents de voirie exposés en première ligne

Sur le terrain, les équipes de nettoyage sont souvent réduites : une seule personne peut être amenée à couvrir un secteur étendu, avec pour seules protections un gilet réfléchissant, une paire de gants et parfois un chapeau basique. Les tournées de déchets se font généralement sans repos entre midi et 16 h, moment où la chaleur est la plus éprouvante.

La suite après cette publicité

À Barcelone, une femme de 51 ans a travaillé sans interruption de 14 h 30 à 21 h 30, sous un soleil implacable. Malgré un appel à la vigilance de ses collègues et plusieurs gorgées d’eau offertes par son supérieur, aucun changement d’horaire ni alternance n’a été mis en place. L’organisation des flux de travail restait inchangée, contraignant l’employée à continuer sa tournée sans réelle marge de manœuvre.

Camion de nettoyage des rues sous un fort ensoleillement.
: Un camion de nettoyage urbain opère en plein jour, avec l’asphalte scintillant sous la chaleur. richardfoulon / Pixabay

À lire aussi

Des protocoles insuffisants face à l’urgence

La suite après cette publicité

Malgré l’alerte lancée par la CGT locale, les procédures internes se sont révélées inadaptées. Le simple conseil de boire de l’eau, bien que nécessaire, ne suffit pas à prévenir un coup de chaleur. Les services médicaux d’urgence ont dû être appelés trop tardivement, et l’état de l’agente s’est dégradé chez elle, alors qu’elle rentrait pour dîner et se reposer.

Le manque de repos effectif, l’absence de plages horaires protégées et l’insuffisance des points d’eau fraîche illustrent un vide réglementaire manifeste. Si des dispositions existent pour limiter la durée de travail sous fortes chaleurs, elles peinent à être appliquées en pratique, faute de suivi rigoureux et d’un réel pilotage de terrain.

@laulevy

Travail et canicule : que dit la loi ? Qu’elles sont les obligations de l’employeur en cas de fortes chaleurs ? #droitdutravail #canicule #apprendresurtiktok #travail

♬ son original – Laurène ✨

La suite après cette publicité

La parole aux syndicats et aux spécialistes

Les représentants syndicaux insistent sur la nécessité d’adapter les conditions de travail en temps de crise climatique. Pour la CGT locale, chaque nouvel épisode caniculaire doit s’accompagner d’un plan d’action clair. Horaires fractionnés, accès à des pauses fraîches, et mise à disposition de boissons isotoniques.

Des médecins du travail rappellent que le coup de chaleur est une urgence médicale, comparable à un infarctus. Les symptômes doivent déclencher l’arrêt immédiat de l’activité et une prise en charge hospitalière. Or, dans de nombreuses communes, le message peine à être entendu ou relayé auprès des équipes sur le terrain.

La suite après cette publicité
Panneau avertissant du danger des branches après sécheresse et chaleur.
Un panneau avertit des risques liés à la sécheresse et aux vagues de chaleur successives. Trio3D / Wikimedia Commons (CC-BY-SA-4.0)

Les initiatives municipales en question

Contactée par le média Metropoli, la mairie de Barcelone indique réfléchir à un réaménagement des horaires de travail des agents exposés. L’idée serait de morceler les plages d’activité et de garantir une pause entre midi et 16 h. Période jugée la plus dangereuse.

La suite après cette publicité

Toutefois, la mise en place effective de ces mesures nécessite du temps et une coordination forte entre les services municipaux. Et les entreprises délégataires. Les plannings doivent être repensés, les recrutements ajustés et les moyens logistiques renforcés. Tant que ces changements ne sont pas actés, les agents restent vulnérables.

summer, heat wave, climate, change, heat, sweat, heatstroke, sunstroke, nature, heat-related illness, health, create ai
Individu en difficulté sous une forte chaleur. Photo by cloud_purple

Les défis d’une adaptation rapide

À lire aussi

La suite après cette publicité

Pour les collectivités, le défi est double : répondre à l’urgence sanitaire tout en assurant la continuité du service public. Le nettoyage des rues ne peut être interrompu, surtout en période de fort trafic piétonnier et touristique. Pourtant, la sécurité des travailleurs doit primer sur la cadence des tournées.

Certains spécialistes préconisent l’achat de véhicules autonomes et le recours à des robots de ramassage, mais ces solutions demeurent coûteuses et longues à déployer. À court terme, l’essentiel repose sur la gestion humaine : formations, suivi météo quotidien, ajustement des missions en temps réel.

Réparations d’une portion de chaussée déformée par la chaleur.
Des ouvriers s’affairent à réparer l’asphalte fissuré et ondulé par une vague de chaleur extrême. SounderBruce / Wikimedia Commons (CC-BY-SA-4.0)
La suite après cette publicité

Un appel à la vigilance collective

La canicule nous rappelle que l’environnement évolue rapidement et que les activités traditionnelles doivent s’adapter. Les citoyens, parfois témoins de la détresse des agents, peuvent également jouer un rôle. Signaler un collègue en difficulté, offrir un verre d’eau ou contacter les services municipaux.

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos montrent des agents épuisés, haletants, cherchant à trouver un coin d’ombre. Ces images, relayées massivement, ont fini par alerter l’opinion publique et faire bouger les lignes. Mais l’urgence impose d’aller plus loin. Faire de la sécurité au travail une réelle priorité, quels que soient les aléas climatiques.

La suite après cette publicité

L’accident mortel sous une forte canicule

Ce samedi 28 juin, une agent de nettoyage des rues de Barcelone, âgée de 51 ans, n’a pas survécu à une journée de ramassage des déchets entamée à 14 h 30 et prolongée jusqu’à 21 h 30. Sous une température dépassant les 40 °C, elle a ressenti un malaise en fin d’après-midi. Son supérieur, informé de son état, lui avait simplement conseillé de boire une bouteille d’eau froide avant de poursuivre sa tournée.

La suite après cette publicité

De retour chez elle pour dîner, l’agente s’est effondrée et est décédée quelques instants plus tard. Malgré l’intervention rapide des services d’urgence. Une autopsie a été ordonnée pour confirmer que la cause de la mort est directement liée à l’épuisement dû à la chaleur. Officialisant ainsi le premier cas mortel d’un agent de propreté durant cette canicule exceptionnelle.

Ce drame tragique marque un tournant : il rappelle que la lutte contre la sécurité et la santé des travailleurs exposés à la canicule n’est plus une option. Mais une responsabilité collective et prioritaire.