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« Je savais que c’était lui » : la randonneuse qui a trouvé le crâne d’Emile sort du silence

Publié par Elodie Gros-Désir le 09 Avr 2024 à 17:59
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Plus d’une semaine après la découverte du crâne du petit Émile, la randonneuse s’est confiée aux journalistes de BFMTV. Elle a notamment expliqué pourquoi elle avait décidé de le prendre avec elle et affirme être encore sous le choc de sa terrible trouvaille.

La randonneuse fait une découverte inattendue

Son témoignage était très attendu. Alors, dix jours après que les ossements d’Émile ont été découverts, Manon (prénom modifié) a consenti à prendre la parole. Elle a ainsi accepté de répondre aux questions de BFMTV, livrant un témoignage poignant à ses interlocuteurs.

Ce jour-là, la dynamique sexagénaire se résout à sortir. Ce malgré la flemme. « C’est un temps à rester sous la couette, avec beaucoup de vent », se souvient-elle. Malgré tout, elle enfile son pantalon de randonné, ses chaussures, prépare un pique-nique et s’en va.

Si elle n’a pas de montre, Manon sait exactement l’heure qu’il est. Il est midi, assure-t-elle en expliquant qu’elle entend à ce moment-là « le clocher de l’église romane ». Une fois dehors, elle change de parcours et opte pour un chemin plat, parallèle à une pente. « Ce chemin, ça fait longtemps que je ne l’avais pris. […] Je ne sais plus, depuis un mois, un mois et demi », raconte-t-elle, précisant au passage qu’il s’agissait d’un chemin « fréquenté, mais surtout en été ».

Décès du petit Émile : la randonneuse s'exprime

« Je savais que c’était lui »

Après plusieurs minutes de marche, elle tombe sur ce qu’elle surnomme aujourd’hui « la chose ». Car le nommer lui procure encore de fortes émotions. « Je le trouve au milieu du chemin », raconte-t-elle. Elle souligne d’ailleurs qu’il était impossible de le rater. « Il est blanc, tout propre. Il n’y a que les dents du haut », se rappelle la randonneuse.

Elle ne sait pas comment ni pourquoi, mais elle sait immédiatement qu’il s’agit d’Émile. « Je savais que c’était lui », affirme-t-elle, les larmes aux yeux. C’est pourquoi quand elle découvre le crâne, elle fait face à un flot d’émotions : « je pleure, puis je me calme ». Elle doit prendre une décision. Et celle qui se définit comme une « érudite moderne », n’a pas de téléphone portable.

Alors, elle opte pour la solution qui lui paraît la plus censée : elle décide de l’emporter avec elle. « J’aurais pu le laisser, mais après, le temps d’y retourner, il n’aurait plus été là. C’est pour ça que je l’ai ramassé, je sais que les jours de temps comme ça, si on attend, la montagne n’est plus la même ».

Pourquoi a-t-elle déplacé le crâne ?

Manon, qui a repris ses esprits, trouve rapidement une solution pour transporter le crâne. Pour le prendre, elle se sert de deux sacs plastiques qu’elle trouve dans son sac à dos. D’ordinaire, elle s’en sert pour que ses pieds restent au sec quand elle traverse des flaques ou qu’elle est amenée à marcher dans la neige.

Après avoir réussi à la prendre sans le toucher, elle repart chez elle. Plus tard, quand les gendarmes lui demandent s’il est possible que son ADN se trouve dans les sacs, elle répondra qu’elle ne sait pas.

Elle entreprend alors de repartir en sens inverse. Elle se presse. Et une fois sur place, elle dépose le crâne d’Émile sur la terrasse, appelle les gendarmes et se prépare un café en attendant qu’ils la rejoignent. Elle restera neuf heures en audition, en comptant le moment où elle les a emmenés à l’endroit de la découverte.

« Que Dieu leur donne la paix »

Une fois au commissariat, Manon sera interrogée de longues heures. On lui pose des questions sur le déroulement de la découverte, sa personnalité et ce qu’elle sait de l’affaire. Ses appareils électroniques seront perquisitionnés le lendemain. Ils lui seront rendus une semaine plus tard.

Manon qui n’a pas été placée en garde à vue, confie être une fervente croyante. Ce qui l’aide beaucoup à traverser cette période difficile. En racontant son histoire, elle a tout de même les larmes aux yeux. D’ailleurs, elle n’est pas retournée se promener depuis.

Toutefois, la sexagénaire ne peut s’empêcher de penser à la famille du petit Émile. « Que peut-on dire à des gens qui ont perdu leur enfant ? Qu’ils trouvent la paix… Que Dieu leur donne la paix ».

Source : BFM TV