Icône menu hamburger Icône loupe de recherche
  1. TDN >
  2. Faits divers

« J’étouffe ! » : les enregistrements poignants de l’arrestation de Cédric Chouviat dévoilés !

Publié par Salomee le 23 Juin 2020 à 17:48

Le Monde et Médiapart ont eu accès aux enregistrements du téléphone de la victime, Cédric Chouviat, mort 2 jours après une altercation violente avec les forces de l’ordre. Le 3 janvier 2020, ce contrôle routier a tourné au drame. Depuis cette date, les enquêteurs ne réussissaient pas à comprendre réellement le déroulement des faits. Les vidéos capturées ne montraient pas l’intégralité de la scène, des éléments manquaient.

Dernièrement, ils ont eu accès à neuf vidéos tournées par Cédric Chouviat lui-même ainsi que 3 vidéos prises par une des policières présente sur les lieux de l’arrestation. À côté, un témoin affirme que les policiers ont effectué un plaquage ventral ainsi qu’une clé d’étranglement, les deux techniques au centre du débat. Retour sur ces enregistrements éclairant les faits. 

À lire aussi : Voiture renversée, gaz lacrymogènes, jets de projectiles : les images glaçantes des tensions en marge la manifestation aux Invalides (vidéo)

Une scène reconstituée grâce aux nouveaux enregistrements

La vidéo du jour

Les raisons du contrôle routier demeurent encore floues. Or, les faits commencent à être reconstitués après l’écoute des derniers enregistrements audios de Cédric Chouviat et d’une policière présente sur les lieux.

En à peine 11 minutes, Cédric Chouviat est plaqué au sol et maintenu par les forces de l’ordre. Sur ce temps concis, à trois reprises, l’arrestation semble se terminer. Mais un mot de trop et c’est reparti.

Les militaires en charge de l’analyse du ton de la conversation relatent que « l’échange est relativement correct, même si nous pouvons ressentir une forme de “provocation” ou de “défiance” dans les paroles de la personne contrôlée » . Au bout d’une conversation relancée à trois reprises, les policiers tentent d’immobiliser l’homme, qui perdra la vie suite à cette interpellation violente.

En effet, les avocats de la famille Chouviat tentent d’alerter l’opinion sur « l’emballement répressif en France » qui « est un facteur de déshumanisation, y compris et malheureusement pour ceux qui devraient inspirer confiance et sécurité aux citoyens français » . De l’autre côté, les avocats, de deux des policiers placés en garde à vue, affirment que les cris d’alerte et d’agonie de la victime n’ont pas été entendus par leurs clients.

Ce mercredi 17 juin 2020, c’est donc 4 policiers qui ont été placés en garde à vue car soupçonnés d’homicide involontaire. 

La conversation décryptée

Dans les vidéos, Cédric Chouviat commence par affirmer : « je suis très correct, voilà, comme ça vous kiffez mettre des amendes aux gens, c’est votre travail. » en les traitant de « guignols » ou encore de « clowns » . Il continue : « allez les provinciaux, mettez toutes les amendes que vous voulez, vous kiffez faire ça«  puis rajoute « franchement, vous avez vu vos têtes » . 

En partant, les policiers demandent à Cédric de nettoyer sa plaque d’immatriculation, ce qui relance instantanément la conversation, déjà bien échauffée. Cédric rétorque alors : « ouais et alors vous croyez que je vais me mettre à quatre pattes je vais vous sucer la bite aussi » . Il lâche ensuite aux policiers : « eh mais sans votre uniforme (…), vous imaginez sans votre uniforme dans la rue vous êtes rien du tout (…). Est-ce que vous croyez vraiment que j’ai peur de vous (…) ? Vous croyez vraiment que j’ai peur de vous mais un mec comme… qui me casse la tête je lui arrache la tête dans la rue. » .

La conversation s’envenime alors peu à peu… Les policiers demandent à l’interpellé si il s’agit de menaces, ce à quoi Cédric répond : « mais nan, y a aucune menace si vous avez pas votre truc vous faites rien du tout, rien, mais regardez votre tête » . 

Un mot de trop et la situation dégénère vraiment. Les policiers croient avoir entendu « fils de pute » sortir de la bouche du conducteur arrêté. Or, sur les enregistrements, aucune insulte n’est percevable. Par contre, Cédric Chouviat balance à 8 reprises : « pauvres types » . À 10 minutes de l’enregistrement, le routier tonne aux policiers de ne pas le toucher et les menace de porter plainte. 

Le dernier « guignol » lâché par Cédric est le mot de la fin. À ce moment, les policiers crient : « on ramène » . L’interpellation dure 22 secondes. Pendant ce court temps, on entend des claquements de menottes, des frottements. Le pire : les derniers mots de Cédric. Après un « arrête » , il lâche un« je m’arrête » pour enfin répéter 7 fois : « J’étouffe » . Il perd alors connaissance et est directement transporté à l’hôpital, lieu dans lequel il succombera 2 jours plus tard. 

À lire aussi : Un chauffeur routier sauve deux personnes d’un véhicule en flammes !