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À 5 ans, elle grimpe sur une « araignée » en or et dessine sur une toile à 200 000 €

Publié par Killian Ravon le 09 Sep 2025 à 19:23

La scène s’est jouée au tout début du mois de septembre dans la galerie Orler de Jesolo, sur la côte adriatique italienne. Une sortie culturelle ordinaire s’est transformée en incident embarrassant pour le lieu, pour un artiste et pour une famille de passage. Une fillette de 5 ans a profité d’un instant d’inattention pour s’approcher d’une toile vierge accrochée au mur, avant de tenter de dessiner dessus.

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Sculpture d’araignée en métal doré face à une grande toile blanche en relief, accrochée sur un mur bleu nuit dans une galerie d’art.

Le geste serait resté anecdotique s’il n’avait pas impliqué, en guise d’escabeau improvisé, une sculpture en or 24 carats représentant une araignée. Sous le poids de l’enfant, l’œuvre a cédé par endroits. Le personnel a réagi très vite, mais l’essentiel était déjà joué.

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Une visite qui dérape en quelques secondes

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D’après la presse italienne, l’enfant, originaire de Pologne, a échappé à la vigilance de sa mère durant la visite. La scène se déroule dans un espace d’exposition lumineux, silencieux, où l’on circule habituellement à distance des œuvres. L’enfant repère alors une grande toile blanche et veut s’en approcher pour y tracer des traits.

Pour atteindre la toile, elle grimpe sur une araignée en métal précieux. L’œuvre arachnéenne, dorée à l’or 24 carats, sert accidentellement de marchepied. Dans la manœuvre, l’une des pattes se fragilise puis se rompt. La toile au mur, elle, reçoit des marques de crayon.

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Le personnel intervient, mais le « mal est fait »

Alertés, les responsables sur place se précipitent. Les consignes sont appliquées, l’espace est sécurisé, la fillette est ramenée auprès de sa mère. Dans un premier temps, l’enjeu est de protéger les œuvres avoisinantes et d’éviter un effet domino. On isole la zone, on prend des photos, on prévient les artistes concernés.

À ce stade, deux dégâts sont identifiés. La sculpture-araignée perd une patte et présente des marques superficielles liées au contact. La toile blanche, elle, n’est plus parfaitement immaculée. Ce type d’incident reste rare, mais il rappelle la fragilité des expositions ouvertes au public, même quand les œuvres paraissent robustes.

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Intérieur de musée avec bancs et tableaux accrochés
Salle de musée et bancs face aux toiles — Crédit : Pixabay / Public Domain

Un rappel appuyé sur la sécurité en exposition

L’un des artistes impliqués souligne un principe simple: la prudence ne suffit pas toujours, il faut des dispositifs de prévention. Dans les espaces fréquentés, les œuvres les plus sensibles gagnent à être protégées par des vitrines, des barrières discrètes ou des capteurs. Ces solutions techniques, déjà largement utilisées dans les musées, sont parfois moins systématiques dans des galeries plus intimistes.

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Le dilemme est connu: préserver l’accessibilité et la proximité qui font le charme d’une galerie, tout en assurant une sécurité à la hauteur des valeurs en jeu. Ce cas illustre à quel point quelques secondes d’inattention peuvent suffire à créer une situation délicate.

Des réparations précises, longues et coûteuses

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Pour la sculpture, le protocole est clair. Il faudra ressouder la patte, polir l’ensemble, puis redorer à l’or 24 carats afin de retrouver l’éclat initial. Ce travail est l’affaire d’ateliers spécialisés, habitués à intervenir sur des pièces de grande valeur. Le moindre défaut de teinte, la moindre trace de chauffe peuvent altérer l’équilibre visuel.

Ces opérations exigent du temps et une expertise pointue. Avant toute intervention, un constat d’état précis sera dressé. Les restaurateurs devront harmoniser la dorure pour éviter toute démarcation visible entre l’ancien et le neuf. Leur objectif est de redonner à l’œuvre son intégrité matérielle et son intégrité esthétique.

Peinture montrant l’intérieur d’une galerie d’art bondée de tableaux
Vue d’une galerie de peinture au XVIIIe siècle (Giovanni Paolo Pannini) — Crédit : Wikimedia Commons / Domaine public
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Une toile « blanche » qui ne l’est plus

La toile au mur n’a pas été déchirée, mais elle a été marquée. Selon les observateurs, l’enfant voulait simplement dessiner. Ce qui, pour un visiteur très jeune, peut sembler un geste anodin, devient dans ce contexte une atteinte réelle à l’intention artistique de l’auteur, surtout quand la toile « blanche » fait partie intégrante de la démarche.

Il appartiendra au propriétaire de l’œuvre et à l’artiste de décider s’il faut restaurer, remplacer la toile, ou conserver une trace visible. En pratique, on opte le plus souvent pour une remise en état au plus près de la présentation initiale, particulièrement quand la valeur et la réputation de l’artiste sont élevées.

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Une personne sur un banc dans un musée. Photo by Daniel_Nebreda

Une affaire qui fait jaser à Jesolo

À Jesolo, l’épisode n’est pas passé inaperçu. Les habitants, les vacanciers, les amateurs d’art s’interrogent. Fallait-il davantage de signalétique autour des pièces les plus fragiles? Une surveillance plus rapprochée aurait-elle changé l’issue? Ce type de débat surgit à chaque incident, avec, en toile de fond, l’équilibre entre l’expérience du public et la protection du patrimoine.

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Du côté de la famille, on évoque une maladresse d’enfant plutôt qu’un acte volontaire. Les galeries le savent: les visites en famille sont précieuses pour l’éducation artistique, mais demandent une vigilance constante. Les équipes d’accueil, elles, redoublent d’efforts pour rappeler avec tact quelques règles simples.

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Banc dans un musée. Photo by Peggy_Marco

Ce que dit la presse italienne

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Le Corriere della Sera rapporte que l’enfant a « filé » quelques instants, le temps de rejoindre la toile blanche et de se hisser à sa hauteur. Les détails concordent: l’intervention a été rapide, l’araignée a souffert, la toile a reçu des marques, et tout a été arrêté avant que d’autres pièces ne soient concernées.

Ce récit, largement repris en Italie, met en scène une galeriste face à un imprévu typique d’un lieu vivant. On accueille des vernissages, des groupes, des familles, et l’on doit composer avec des comportements parfois spontanés. Le public est varié, son attention fluctuante, surtout quand il s’agit de très jeunes visiteurs.

Pourquoi cette histoire choque autant

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Ce qui frappe, au-delà de l’anecdote, c’est la valeur des pièces et la nature des dégâts. Une patte cassée sur une sculpture en or, des traces laissées sur une toile d’artiste, cela convoque à la fois des questions d’argent, d’authenticité et de restauration. Cela oblige à penser le risque dans les lieux d’art, même pour des gestes qui ne sont pas malveillants.

L’épisode rappelle enfin que l’art contemporain joue parfois sur des équilibres subtils. Une toile volontairement monochrome ou blanche n’est pas « vide » à remplir, c’est une proposition qui a son sens, son histoire, sa signature. Y poser un trait, même enfantin, c’est dénaturer l’œuvre.

La scène aurait pu tourner bien plus mal

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Les responsables l’admettent: la configuration de l’espace a permis d’éviter le pire. Il y avait, à proximité, d’autres œuvres de grande valeur. Dans un mouvement de panique, une chute ou une collision auraient pu créer un enchaînement de dégâts, parfois irréversibles. Ici, l’intervention rapide et la chance ont limité l’addition.

Cet épisode servira sans doute de retour d’expérience. Les galeries ajustent régulièrement la scénographie et l’accrochage. On revoit les flux, on déplace certaines pièces, on ajoute un capteur, on avance ou on recule un cordon. Tout cela se fait souvent dans la discrétion, pour préserver l’esthétique du lieu.

Galerie d’art moderne avec œuvres accrochées et mezzanine
Intérieur lumineux d’un musée d’art — Crédit : John Benson / Wikimedia Commons (CC BY)
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La révélation sur les œuvres et leurs valeurs

C’est là que l’affaire prend tout son relief. La toile blanche sur laquelle l’enfant a voulu dessiner est signée Enrico Castellani et estimée à près de 200 000 euros. Quant à l’araignée qui a servi de marchepied, il s’agit de « l’Athéna d’or » de Carlo Pecorelli, une pièce dorée à l’or 24 carats dont une patte s’est rompue. L’artiste explique que la sculpture devra être réparée, soudée, polie, puis récouverte d’une dorure neuve par une entreprise spécialisée. Et détail qui fait frémir: tout près se trouvait également une œuvre d’Alighiero Boetti, dont la valeur totale avoisine un demi-million d’euros. Autrement dit, à Jesolo, en quelques secondes, un simple élan d’enfant a frôlé un désastre à plusieurs centaines de milliers d’euros.

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