Un père cache ses enfants de 6 et 9 ans en forêt pendant 3 ans par peur du Covid, ils portaient encore des couches
Un père obsédé par le Covid a élevé ses enfants de 6 et 9 ans à l’écart du monde : ils vivaient cachés, sans école ni papiers.
Deux enfants, âgés de 6 et 9 ans, ont été retrouvés par hasard dans une ferme isolée du Piémont, en Italie. Ils n’avaient jamais été enregistrés à l’état civil, n’avaient jamais été scolarisés et n’avaient eu aucun contact avec les services de santé. Une vie en marge, dictée par les peurs de leur père.
Ce père, un Néerlandais de 54 ans installé dans la région depuis trois ans, aurait choisi de les élever loin de toute influence extérieure. L’homme avait transformé une vieille bâtisse en refuge autonome, à l’écart de tout. Située au bout d’un chemin forestier, la ferme était entièrement indépendante en énergie et en eau. Selon les autorités, cet isolement extrême découlerait d’une profonde méfiance envers une société. Depuis la pandémie de Covid-19, le père la considère comme trop dangereuse.
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Une découverte inattendue dans la forêt
Les enfants, Sven et Liam, ont été découverts après les inondations d’avril, lors d’une opération de secours menée à Lauriano. À leur arrivée, les secours ont trouvé deux enfants incapables de lire, d’écrire ou même de communiquer correctement. Ils portaient encore des couches.
Le père affirme pourtant leur avoir tout offert : ordinateurs portables, instruments de musique, jouets et promenades à cheval. Une « éducation alternative », selon lui, qu’il ne considère en rien comme de la maltraitance.
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Une adaptation difficile pour des enfants privés de vie sociale
Mais les autorités italiennes ne partagent pas cet avis. Une enquête est en cours et les enfants ont été placés dans un premier temps dans une famille d’accueil temporaire. Séparés en raison de comportements agressifs l’un envers l’autre, ils ont ensuite été confiés à une structure protégée. En plus, aucun d’eux n’avait jamais vu de médecin.
À Lauriano, un village de 1 400 habitants, la stupeur est générale. Personne ne savait qu’il y avait des enfants dans la ferme. La maire, Mara Baccolla, ne l’avait croisé qu’une seule fois : « Je ne l’avais rencontré qu’une seule fois, lorsqu’il s’était installé ici à Lauriano, et il était arrivé seul. »