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« Je me suis vu mourir » : Arnaud Gallais, victime d’un double inceste se confie sur ce traumatisme (vidéo)

Publié par Gabrielle Nourry le 14 Nov 2021 à 14:41

Arnaud Gallais a été victime d’un double inceste par ses cousins et par son oncle, alors qu’il était âgé de 8 à 12 ans. Devenu aujourd’hui un acteur majeur de la protection de l’enfance, il a co-fondé le collectif Prévenir et Protéger. Ce collectif réunit plusieurs associations, il a pour objectif de prévenir les violences faites aux femmes et enfants, ainsi que de protéger les victimes.

Au cours d’une interview touchante, Arnaud Gallais s’est confié au sujet de ses agressions sexuelles. Il raconte comment ses révélations l’ont exclu de sa famille et comment ce passé continue de vivre en lui, une fois adulte.

Découvrez son interview exclusive pour le Tribunal Du Net dans la vidéo ci-dessous.

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Arnaud Gallais se confie sur le double inceste dont il a été victime

Aujourd’hui âgé de 40 ans, Arnaud Gallais est directeur général de l’association Enfant Présent, et co-fondateur du collectif Prévenir et Protéger; il est un acteur important de la protection de l’enfance. Il a été victime d’inceste par un grand oncle, prêtre missionnaire en Afrique, qui dormait dans sa chambre lors de ses passages en France.

Ayant une enfance difficile, le jeune garçon fait de l’énurésie : il est victime de maltraitante avec un père violent physiquement et verbalement. Lorsque qu’Arnaud faisait pipi au lit, son grand oncle lui demandait alors « de le rejoindre dans son lit » . Le prêtre missionnaire fait passer ses gestes pour de l’éducation sexuelle, lui expliquant comment son corps fonctionne.

Arnaud Gallais a également été victime d’une agression sexuelle à l’âge de 12 ans par deux de ses cousins, « au cours d’un moment banal en famille » . Agés à l’époque de 13 et 15 ans, Arnaud répète une pièce de théâtre en famille, où il incarne une femme. Son cousin de 15 ans lui « saute dessus » : « il s’est mis sur moi et m’a mis son sexe dans la bouche » , se remémore Arnaud.

Des troubles physiques et psychiques qui durent

Arnaud a caché ce qui se passait pendant plusieurs années, se sentant coupable de ce qu’il subissait. Un jour, il voit un reportage à la télévision sur des prêtres auteurs de violences sexuelles. Arnaud Gallais réalise alors que c’est ce qu’il a vécu et parle de ses agressions à ses parents. Alors qu’il s’attend à être soutenu, la réaction de sa famille est terrible. Sa famille minimise les faits et Arnaud se retrouve exclu, alors que ses agresseurs continuent d’être invités aux réunions familiales. « C’est le mécanisme de l’agresseur de faire porter une forme de responsabilité à la victime » , explique-t-il.

Arnaud Gallais prend la décision de consulter un psychiatre plusieurs années après les faits, à l’âge de 19 ans. Les violences subies déclenchent un état de dissociation traumatique qui « permet de vivre et de survivre à l’impossible » . Subir des agressions sexuelles a des graves conséquences sur le développement d’un enfant. Arnaud explique avoir notamment du mal à établir des liens de confiance avec des personnes. Suite à ces évènements, il passe par des phases de dépression ou encore d’addiction… Il a également plusieurs problèmes de santé : des problèmes cardiaques ainsi qu’une déficience respiratoire.

Arnaud Gallais, un acteur de la protection de l’enfance

Dès 8 ans, Arnaud Gallais se fait une promesse d’enfant : « je me suis toujours dit que mes agresseurs n’auraient jamais gain de cause » . Désormais adulte, il s’est promis de toujours affronter ses agresseurs et tous les agresseurs afin de protéger les enfants. Pour cette raison, Arnaud est devenu un acteur important de la protection de l’enfance, indiquant que son « combat sera jusqu’à son dernier souffle » .

On estime que 165 000 enfants sont victimes de viol et tentative de viol chaque année en France. Si l’on regarde les chiffres du ministère de l’Intérieur, on recense un peu plus de 7 000 plaintes pour viols sur mineurs en 2019. Mais peu d’agressions aboutissent à des plaintes. Parmi les adultes, seuls 10% des viols font l’objet d’une plainte. « Combien ne déposent pas plainte ? » , questionne Arnaud Gallais, qui estime qu’il y a une sous-évaluation des chiffres.

Arnaud a voulu faire passer un message aux victimes qui n’osent pas parler de ce qu’elles ont vécu. Il est primordial selon lui d’identifier une personne de confiance à qui se confier. « Ce que je dirais à ces personnes, c’est qu’on vous croit » , indique Arnaud Gallais, il ajoute que les témoignages sont « importants pour aider d’autres personnes et d’autres enfants » .

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