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« Jacques a dit… suce ! » : Violée à répétition à l’âge de 8 ans, Charlie témoigne de l’enfer qu’elle a vécu en foyer (vidéo)

Publié par Romane TARDY le 24 Avr 2022 à 20:17

Charlie Vincent a vécu une enfance très difficile. Placée en pouponnière puis en foyer de l’enfance, elle a été violée dès l’âge de 8 ans à répétition par un groupes d’adolescents. Aujourd’hui, elle tient à prévenir sur les violences sexuelles et nous a donc accordé une interview exclusive à retrouver ci-dessous.

Une enfance rythmée de viols…

Dès son plus jeune âge, Charlie est placée en pouponnière car ses parents « toxicos » ne sont pas en capacité de s’occuper d’elle. Elle a ensuite à trois ans rejoint un foyer de l’enfance jusqu’à ses 18 ans. Elle explique y avoir « appris à survivre » .

A l’âge de 8 ans, Charlie a participé à un jeu qui au premier abord apparait enfantin : Jacques a dit. Entourée de cinq garçons, elle s’est retrouvé prise au piège car le jeu a complètement dérivé en prenant une tournure sexuelle : « Jacques a dit assis, Jacques a dit debout, Jacques a dit mange une pomme, Jacques a dit suce ! » . Les adolescents de 15 ans l’ont dès le lendemain violée et ainsi a commencé son enfer qui a duré deux ans.

La vidéo du jour

C’est un de ses amis qui l’a sauvé en balançant devant tout le monde ce qui lui arrivait : « Charlie se fait baiser tous les soirs » . Après cette révélation, elle s’est sentie très mal, « honteuse, sale, dégueulasse » . Le regard des autres enfants étaient très durs à supporter, elle était vue comme une « p*ute qui avait fait des dégueulasseries à 8 ans avec des ados de 15 ans » .

L’éducateur a d’ailleurs tout fait pour qu’elle se taise : « Il m’a mis une fessée cul nul, avec un chausson en bois alsacien, pour que je sois sûre que ce soit moi la coupable. Car c’était impensable qu’un truc aussi proportionnellement fou arrive dans son établissement. Il réfutait en bloc » .

Il y a finalement eu un procès auquel Charlie n’a pas eu le droit d’assister. Le violeur principal, « Voldemort » dans son livre, a été placé en maison de redressement avec cinq ans de sursis et les deux autres ont simplement changé d’établissements. Des décisions qui l’ont évidemment choqué. Pour Charlie, il faut clairement que les sanctions contre les violences sexuelles évoluent et soit autant que possible « à la hauteur du préjudice » .

Une jeune femme brisée

Ce traumatisme a évidemment laissé des séquelles. Charlie a notamment été victime de trichotillomanie, c’est-à-dire qu’elle s’arrachait les cheveux. Dépression, insomnie et tentatives de suicide l’ont aussi hanté. Elle avait l’impression d’avoir une partie d’elle qui était « morte » . Toutefois, elle avait un autre côté qui lui a permis d’avancer et notamment de faire des études.

 
 
 
 
 
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Sa confiance en la gent masculine a été totalement ébranlée, elle ne voyait en eux que des « prédateurs » . Heureusement, elle a fini par faire la bonne rencontre à 17 ans auprès d’un jeune homme, qu’elle nomme « tête de savon » dans son livre, qui l’a aimée de façon « pure » . « Il m’a empêché de devenir une tueuse en série d’hommes » .

Un livre pour partager son histoire

Pour retracer cette histoire, elle a écrit un livre nommé Jacques a dit… suce !. Elle y parle de viols, de suicide, de maltraitances pour que « les choses se sachent » .

 

 
 
 
 
 
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Elle veut faire passer le message de ne pas rester prisonnier de ces drames et de ne pas avoir honte de ce qui s’est passé. « Souvent quand tu as été violée, tu as tendance à te dire que y a une pancarte au-dessus de ta gueu*le avec marquée viol, c’est pas le cas » . Elles appellent à ne pas se cacher, ne pas se mettre de côté : « Soyez libres ! » , a insisté Charlie.

L’autrice a aujourd’hui plein de nouveaux projets. Elle a participé à l’écriture d’une série Netflix qui sera tournée cet été. Dans cette production, des agresseurs et des victimes doivent cohabiter et « on voit comment ça se passe » .

Vous pouvez aussi retrouver Charlie sur Instagram ou soutenir l’association Les maux, les mots pour le dire.