Ces traits de personnalité vous permettraient de vivre plus longtemps, selon une étude
On savait déjà que l’alimentation, le sport ou le sommeil influencent notre santé. Mais une récente étude internationale révèle qu’un facteur plus discret pourrait bien déterminer notre longévité : notre personnalité. Certaines dispositions psychologiques joueraient en effet un rôle majeur dans nos chances de vivre plus longtemps.
Habitudes de vie et psychologie : un cocktail déterminant pour la longévité
Depuis des décennies, les chercheurs en santé publique répètent que notre longévité dépend d’un ensemble de comportements bien connus. Manger équilibré, pratiquer une activité physique régulière, dormir suffisamment, limiter sa consommation d’alcool et, bien sûr, bannir la cigarette. Ces habitudes constituent une première barrière contre les maladies chroniques comme les affections cardiovasculaires, le diabète ou certains cancers.
Mais ce qui intrigue de plus en plus, c’est l’influence de notre psychologie sur la durée de notre vie. Peut-on vivre plus longtemps en étant optimiste ? Faut-il se discipliner pour mieux résister aux aléas de la santé ? Ces questions ont donné lieu à une vaste étude, dont les résultats viennent d’être publiés dans le Journal of Psychosomatic Research.
L’enquête a porté sur plus de 22 000 participants issus de différents pays. Chacun a répondu à des questionnaires mesurant les fameux « Big Five » de la personnalité. L’ouverture d’esprit, la conscience (ou conscienciosité), l’extraversion, l’agréabilité et le névrosisme. Les chercheurs ont ensuite suivi la mortalité des participants sur une période allant de 6 à 28 ans, afin de mettre en lumière d’éventuelles corrélations.
Les résultats sont fascinants. Les personnes présentant des traits marqués de conscience, d’ouverture et surtout d’extraversion semblent vivre plus longtemps que celles dominées par l’agréabilité ou le névrosisme. Un constat qui donne une nouvelle dimension au lien entre personnalité et santé.
Être organisé et actif : deux clés pour prolonger sa vie
L’un des traits de personnalité les plus protecteurs identifiés par les chercheurs est la conscience, également appelée conscienciosité. Ce terme, utilisé en psychologie, renvoie à des qualités comme l’organisation, la rigueur, la discipline et le sens des responsabilités. En clair, les personnes qui planifient leur quotidien, respectent leurs engagements et adoptent des comportements structurés mettent toutes les chances de leur côté pour préserver leur santé.
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Comment expliquer ce phénomène ? Les chercheurs avancent plusieurs théories. Les individus consciencieux auraient tendance à mieux suivre les recommandations médicales. Mais aussi à consulter régulièrement, à prendre leurs traitements correctement et à éviter les comportements à risque. Ils seraient aussi moins enclins à la procrastination. Ce qui leur permet de gérer efficacement le stress et de maintenir des routines bénéfiques, comme un sommeil régulier ou une alimentation équilibrée.
Mais c’est un autre trait qui se démarque particulièrement : l’extraversion. Les participants les plus extravertis présentaient un risque de décès réduit de 21 % par rapport aux autres. Ce profil correspond à des personnes sociables, dynamiques, engagées dans leurs relations et leurs activités. L’extraversion favoriserait un meilleur réseau social, une stimulation intellectuelle constante et un état d’esprit plus optimiste, autant de facteurs connus pour renforcer la résilience face aux maladies.
À l’inverse, les personnes dominées par le névrosisme apparaissent plus vulnérables. Ce trait regroupe les tendances à l’anxiété, à la colère, à l’insécurité ou à la déprime. Les chercheurs rappellent que le stress chronique, souvent associé à ces émotions négatives, fragilise le système immunitaire. Il perturbe le sommeil et augmente le risque de pathologies graves. Résultat : les névrosés chroniques pourraient voir leur espérance de vie réduite.
Pour le professeur Páraic O’Súilleabháin, psychologue et co-auteur de l’étude, ces résultats confirment une intuition de longue date. « La personnalité agit comme un ensemble de comportements et d’attitudes spécifiques, et ces caractéristiques individuelles ont un impact mesurable sur la longévité. » Autrement dit, ce que nous sommes intérieurement se reflète directement dans la durée de notre vie.
Une personnalité protectrice, mais pas un destin figé
Si l’étude impressionne par son ampleur et la clarté de ses résultats, les chercheurs tiennent à éviter les conclusions hâtives. Être organisé ou extraverti ne garantit pas de vivre centenaire. À l’inverse, être anxieux ou pessimiste ne condamne pas forcément à une mort prématurée. La personnalité n’est pas une fatalité, insistent les auteurs.
En réalité, la personnalité influence surtout nos choix de vie. Une personne consciencieuse aura plus de facilité à planifier ses repas, à intégrer une activité sportive dans son emploi du temps ou à respecter ses rendez-vous médicaux. Une personne extravertie bénéficiera d’un solide réseau de soutien social, un facteur important lorsqu’il s’agit de traverser une maladie ou une épreuve difficile.
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Mais il est possible de compenser certains traits moins favorables. Les individus sujets au névrosisme peuvent apprendre à mieux gérer leur anxiété grâce à la méditation, la thérapie cognitive ou la pratique régulière d’exercices physiques. De même, une personne introvertie peut cultiver des relations sociales de qualité, même limitées en nombre, et en tirer des bénéfices comparables à ceux des extravertis.
Des chercheurs américains, notamment ceux de l’Université de Californie à Riverside, ont par ailleurs démontré que la personnalité évolue tout au long de la vie. Loin d’être figée à l’âge adulte, elle peut s’assouplir, s’adapter et même se transformer grâce aux expériences ou aux pratiques de développement personnel.
Ces résultats ouvrent des perspectives intéressantes pour la santé publique. En plus des campagnes lambdas sur la nutrition ou le tabac, il serait possible de promouvoir des programmes de développement personnel visant à encourager des traits protecteurs, comme l’organisation, la rigueur ou la sociabilité. Un champ encore largement inexploré, mais porteur de promesses.
Vers une nouvelle approche de la longévité
Au-delà des chiffres, cette étude rappelle que notre santé est le produit d’une équation complexe où se mêlent biologie, environnement et psychologie. Si l’on ne choisit pas ses gènes ni toujours son environnement, il est en revanche possible d’agir sur certains aspects de sa personnalité et de son mode de vie.
Adopter des habitudes de vie saines reste bien sûr la priorité. Alimentation équilibrée, sommeil régulier, exercice physique et réduction des substances nocives. Mais cette recherche apporte un éclairage nouveau. Il faut apprendre à être organisé, à cultiver ses relations sociales et à limiter ses émotions négatives. Car ça pourrait être aussi important que manger des légumes ou courir trois fois par semaine.
En somme, l’étude publiée dans le Journal of Psychosomatic Research ne cherche pas à dresser une hiérarchie des personnalités. En revanche, elle souligne le rôle déterminant de nos comportements intérieurs. La longévité n’est pas seulement une affaire de gènes ou de médecine, mais aussi de psychologie.
Ainsi, la prochaine fois qu’on vous reprochera votre organisation ou votre activité, vous pourrez répondre que ces traits pourraient bien vous offrir quelques années de vie supplémentaires. Quant à ceux qui se reconnaissent dans le névrosisme, rien n’est perdu. Apprendre à mieux gérer ses émotions reste un chemin accessible.
