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Piercing à la langue : ce que l’étude change vraiment pour votre santé bucco-dentaire

Publié par Killian Ravon le 14 Oct 2025 à 22:33

Depuis quelques années, le piercing à la langue fait un retour discret. Souvent porté pour l’esthétique ou pour l’affirmation de soi. Sauf que la bouche n’est pas un endroit comme un autre. Entre bactéries, muqueuses fragiles, émail exposé et mouvements constants de la langue, la zone est très sollicitée.

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Gros plan réaliste d’une bouche ouverte avec piercing à la langue examinée au miroir dentaire.

De nouvelles données viennent justement préciser l’impact bucco-dentaire de ce bijou pas comme les autres, et elles invitent à la prudence sans sombrer dans la dramatisation.

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Une zone vivante, des risques bien réels

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La cavité buccale est un écosystème vibrant. On y parle, on y mange, on y respire, on y avale, et l’on joue sans s’en rendre compte avec son bijou. Ce simple « tic » de faire rouler la barre ou la boule contre les dents crée un micro-traumatisme répété. À la longue, il peut favoriser l’usure de l’émail, des fêlures voire des éclats dentaires. Les gencives sont aussi en première ligne : le frottement d’un métal sur un bord gingival peut déclencher une récession localisée, exposant la racine et augmentant la sensibilité.

L’autre ennemi silencieux : l’inflammation

Percer la langue, c’est créer une plaie dans un milieu où la charge bactérienne est naturellement élevée. Tant que la cicatrisation n’est pas complète, le risque d’infection existe. Une inflammation qui traîne, un bourgeon charnu autour du trou, un écoulement, une haleine qui change, une douleur pulsatile : autant de signaux d’alerte à ne pas laisser passer. Même après cicatrisation, un bijou mal ajusté, un matériau mal toléré ou un geste d’hygiène insuffisant peuvent relancer l’irritation.

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Gros plan d’une langue percée avec bijou métallique.
Vue macro d’un piercing lingual fraîchement cicatrisé.
Crédit : Flickr user

Orthodontie, prothèses, aligneurs : attention aux interactions

Un appareil dentaire, un aligneur, une couronne ou un bridge n’aiment pas la proximité d’un bijou mobile. Le contact répété peut abîmer une céramique, marquer un composite, déloger un attache, voire gêner l’alignement en cours. Les praticiens recommandent donc d’anticiper : prévenir son orthodontiste avant un perçage, ou envisager un retrait temporaire si un traitement ou une intervention buccale est prévue.

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Métal, taille, position : le trio qui change tout

Tous les piercings ne se valent pas. Le matériau du bijou (acier chirurgical, titane, niobium), sa longueur, le diamètre des boules et surtout la position du canal translingual modifient le risque d’irriter la muqueuse ou de cogner sur les incisives et les molaires. Un bijou trop long qui ballote, une bille trop large, un perçage trop proche du bord… et les ennuis commencent. Un ajustement précis par un professionnel formé, puis un « downsizing » après la phase d’œdème, limitent nettement les complications.

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Hygiène quotidienne : les gestes qui font la différence

Après un perçage, la priorité est la cicatrisation : bains de solution saline douce, brossage méticuleux sans agresser, hydratation suffisante, éviter l’alcool et le tabac qui retardent la réparation tissulaire. À long terme, une brossette inter-dentaire, un grattage de langue doux et le fil dentaire complètent le brossage au dentifrice fluoré. L’idée n’est pas d’aseptiser, mais d’empêcher la plaque de s’accrocher autour du canal et des filets de salive.

Cicatrice sur la face supérieure de la langue après piercing.
Après retrait du bijou, une cicatrice discrète peut persister.
Crédit : ejhogbin / Flickr (CC BY 2.0).
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Les signaux à ne jamais ignorer

Toute fièvre, douleur qui s’intensifie, gonflement qui gêne la déglutition, saignement persistant, fourmillements ou perte de sensibilité sur la langue impose une évaluation rapide. Parfois, la meilleure décision est le retrait du bijou pour casser le cercle irritation-inflammation-surinfection. Un contrôle chez le dentiste permet aussi de dépister des débuts de récession gingivale ou de micro-fêlures invisibles à l’œil nu.

Sexe oral, sport, alimentation : trois situations à encadrer

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Dans la vraie vie, le piercing accompagne toutes les situations. Le sexe oral accroît le frottement et les chocs ; des protections et une communication claire évitent les blessures des muqueuses partenaires et les traumatismes dentaires. En sport, l’ajout d’un protège-dents diminue le risque de choc direct sur les incisives. Côté alimentation, le dur-croquant au tout début de la cicatrisation est l’ennemi n° 1 ; renouer progressivement avec les textures limite les fausses routes et les accrochages.

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Marque résiduelle d’un piercing sous la langue.
Le canal translingual laisse parfois une marque durable.
Crédit : ejhogbin / Flickr (CC BY 2.0).

Et la parole dans tout ça ?

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La langue guide l’articulation. Un bijou mal positionné peut perturber certains sons, fatiguer le muscle et modifier légèrement la prononciation le temps que le cerveau ajuste ses repères. En pratique, la plupart des porteurs s’adaptent, à condition que la barre soit à la bonne longueur et que la langue ne reste pas constamment en tension.

Ce que les dentistes recommandent concrètement

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Les chirurgiens-dentistes ne diabolisent pas tous les piercings buccaux. Ils insistent plutôt sur un choix éclairé : studio sérieux, hygiène rigoureuse, matériaux sûrs, suivi régulier, et surtout une vraie écoute des signaux du corps. Un contrôle annuel spécifique du site percé, en plus de la visite de routine, est une bonne habitude. Si vous portez un aligneur ou un appareil, demandez un avis personnalisé : mieux vaut adapter votre projet que réparer plus tard.

Perforation de la langue avec aiguille creuse et pinces.
Un perçage réalisé en studio avec matériel stérile.
Crédit : Wikimedia Commons (CC BY-SA).

Le vrai enjeu : préserver l’émail et la gencive sur le long terme

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L’émail ne repousse pas et la gencive recule vite quand elle est agressée. C’est là que se joue l’avenir d’un piercing à la langue « sans histoire ». Un réglage fin du bijou, l’abandon des gestes réflexes qui font cogner la bille contre les dents, une hygiène irréprochable et des contrôles réguliers évitent la pente glissante vers la sensibilité chronique, les déchaussements ou les restaurations coûteuses.

Miroir dentaire en acier posé sur fond neutre.
L’outil basique pour surveiller l’émail et les gencives.
Crédit : Wikimedia Commons (CC BY-SA).

Ce que révèle l’étude citée… et la donnée clé à retenir

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La dernière synthèse de la littérature met en évidence une sur-représentation des infections dans les semaines qui suivent le perçage, et confirme des complications mécaniques à plus long terme, notamment l’usure dentaire et la récession gingivale. La statistique qui fait réfléchir est tombée à la fin de l’analyse.

Les séries incluses convergent vers une fourchette d’infections allant d’environ 10 % à 30 % après un piercing lingual, un chiffre qui grimpe en cas de soins insuffisants ou de bijou inadapté. Autrement dit : le risque n’est pas anecdotique, mais il est maîtrisable si l’on coche toutes les bonnes cases de matériau, d’ajustement, d’hygiène et de suivi professionnel.

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