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On la garde tous dans le salon… pourtant cette plante verte dégrade l’air de la maison sans qu’on s’en rende compte

Publié par Killian Ravon le 10 Déc 2025 à 6:11

La scène est presque cliché : un grand pot bien vert posé près du canapé, censé apporter calme, nature. Et air plus sain alors que les fenêtres restent closes avec l’arrivée du froid. En plein automne 2025, beaucoup misent encore sur les plantes pour compenser le manque d’aération.

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Ficus benjamina en grand pot clair dans un salon lumineux, près d’une fenêtre, illustrant une plante verte star des intérieurs.
Un ficus bien installé dans le salon : décor canon, mais une influence sur l’air intérieur à ne pas sous-estimer.

Pourtant, l’une des stars de nos intérieurs cache un rôle bien moins flatteur qu’on ne l’imagine. Certaines feuilles, loin d’être nos alliées, peuvent participer à la pollution de l’air intérieur… Jusqu’à rendre l’ambiance du salon moins saine qu’on ne le pense.

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Alors, comment profiter de la verdure sans transformer son séjour en faux cocon naturel ? Et surtout, quelle est cette plante d’intérieur à éviter dans le salon ?

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Sansevière en pot posée près d’une fenêtre dans un intérieur lumineux, illustrant une plante robuste pour améliorer l’air du salon.
Une sansevière, alliée idéale pour verdir le salon sans trop de contraintes.
Crédit : Pixabay / barbos2514

Pourquoi nos plantes vertes ne sont pas toujours nos alliées

Depuis quelques années, les plantes se sont imposées comme des accessoires de décoration à part entière. Elles sont partout sur les réseaux, dans les magazines, sur les étagères des salons et même dans les chambres. On les présente souvent comme des solutions naturelles capables de purifier l’air. Presque comme de petits purificateurs silencieux posés dans un coin de la pièce. L’idée rassure, surtout quand l’extérieur est froid, humide et peu engageant, comme en novembre.

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Cette image idyllique masque pourtant une réalité plus nuancée. La plupart des plantes ne sont pas des machines miracles capables de « nettoyer » un logement. Leur action sur la qualité de l’air reste limitée, surtout lorsque l’on vit dans des pièces peu ventilées. Remplies de meubles, de textiles, de peintures. Et de produits ménagers qui émettent eux-mêmes des polluants. À force de croire à ce mythe, certains en viennent même à fermer encore plus les fenêtres. Persuadés que leurs pots de verdure suffisent à compenser.

Ce que l’on sait moins, c’est que certaines de ces plantes très décoratives sont aussi capables de relâcher leurs propres substances dans l’atmosphère. Une plante peut donc, dans certains cas, participer à la dégradation de l’air intérieur au lieu de l’améliorer. De quoi revoir un peu le rôle qu’on leur attribue dans la maison, surtout quand on y passe de longues heures.

Pot de spathiphyllum aux fleurs blanches dans une pièce éclairée, symbole d’une plante d’intérieur décorative appréciée pour son feuillage.
Le spathiphyllum, souvent surnommé fleur de lune, apporte une touche élégante à la maison.
Crédit : Pixabay
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Quand la nature fabrique ses propres polluants

Les plantes n’émettent pas seulement de l’oxygène. Comme nous, elles respirent, transpirent, se défendent et s’adaptent. En faisant tout cela, elles libèrent dans l’air des composés organiques volatils. Ces petites molécules, mieux connues sous l’abréviation COV, servent de signaux entre végétaux, de protection contre certains insectes ou encore de réponse au stress lié à la chaleur, au manque de lumière ou à une humidité excessive.

Dans un jardin ou en pleine nature, ces émissions se diluent facilement. Mais dans un salon ou une chambre bien isolés, surtout en automne et en hiver, l’air tourne en circuit quasi fermé. On ouvre moins les fenêtres, on chauffe davantage, on ajoute parfois des bougies parfumées ou des produits d’entretien. Les COV issus des plantes s’ajoutent alors à ceux provenant des meubles, des peintures ou des détergents, et finissent par s’accumuler.

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À petites doses, on ne ressent pas toujours l’effet de ces molécules. Pourtant, leur présence, répétée jour après jour, peut favoriser irritations de la gorge, picotements dans les yeux, maux de tête ou fatigue diffuse. Chez les personnes sensibles, les enfants ou les seniors, ces désagréments peuvent être plus marqués. Quand le logement est très peu ventilé, le mélange devient encore plus problématique et l’on se retrouve dans un intérieur moins sain qu’il n’y paraît.

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Plantes dépolluantes : que peut-on vraiment en attendre ?

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Pour ajouter à la confusion, certaines étiquettes ou fiches de jardinerie promettent des plantes « magiques », capables d’absorber le formaldéhyde, le benzène ou d’autres polluants présents dans nos logements. Ces fameux végétaux « dépolluants » ont largement été mis en avant, parfois en s’appuyant sur des études menées en laboratoire, dans des conditions très contrôlées et sans rapport avec un salon ordinaire.

Dans la réalité d’un appartement ou d’une maison, ces plantes peuvent certes piéger une partie des polluants, mais leur action reste modeste. Elles ne remplaceront jamais une fenêtre ouverte quelques minutes par jour. Même les espèces réputées les plus efficaces, comme la sansevière, le spathiphyllum ou le chlorophytum, ne suffisent pas à elles seules à assainir un intérieur très chargé en produits chimiques ou mal aéré.

Cela ne veut pas dire qu’il faut renoncer à ces plantes dépolluantes, mais plutôt les considérer comme un complément. Installées dans de bonnes conditions de lumière et d’arrosage, associées à une aération régulière, elles peuvent participer à un environnement plus agréable. En revanche, les présenter comme un bouclier absolu contre la pollution intérieure relève clairement du discours marketing.

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Chlorophytum comosum suspendu au-dessus d’un sol clair, ses longues feuilles retombant en cascade dans un intérieur contemporain.
Le chlorophytum, la « plante araignée » qui supporte bien la vie en appartement.
Crédit : Pixabay / ArcturianKimona

Comment bien choisir les plantes de son salon

Pour profiter de la présence de végétaux sans transformer la pièce en source supplémentaire de COV, il est utile de sélectionner ses espèces avec un peu plus de discernement. Certaines plantes sont connues pour émettre moins de substances dans l’air, surtout lorsqu’elles ne sont pas soumises à un stress important. D’autres, au contraire, peuvent être plus problématiques à cause de leur sève ou de leurs feuilles irritantes.

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Les personnes allergiques ou sujettes aux bronchites doivent redoubler de prudence. Certaines plantes d’intérieur peuvent favoriser des réactions allergiques, allant du simple éternuement à de véritables gênes respiratoires. C’est le cas de quelques variétés très populaires qui produisent un latex ou des composés irritants au moindre contact ou lors de la taille. Lorsque la pièce est peu ventilée, ces irritants peuvent rester plus longtemps en suspension.

Par ailleurs, l’air de la maison ne se charge pas uniquement à cause des plantes elles-mêmes. Les substrats, les engrais très chimiques ou les produits utilisés pour faire briller les feuilles peuvent eux aussi libérer leur lot de substances indésirables. Choisir des terreaux simples, limiter les traitements et éviter les sprays parfumés sur les végétaux permet déjà de réduire une partie de cette charge invisible. Tout cela doit s’accompagner d’un réflexe essentiel : garder l’habitude d’ouvrir les fenêtres, même quand il fait froid.

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Groupe de plantes vertes en pots alignées sur un meuble dans un salon moderne, illustrant la tendance jungle urbaine en 2025.
Quand la déco tourne à la mini jungle, mieux vaut garder le réflexe d’aérer.
Crédit : Pixabay
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Les bons gestes pour un intérieur vraiment plus sain

Installer quelques pots sur une étagère ne suffira jamais à rendre un logement sain si l’air ne se renouvelle pas. En automne et en hiver, alors que l’on a tendance à tout calfeutrer, une aération courte mais régulière est indispensable. Cinq à dix minutes le matin et le soir, fenêtres grandes ouvertes, permettent d’évacuer une bonne partie des polluants accumulés durant la nuit et la journée, sans pour autant faire chuter la température durablement.

Un autre moment clé est celui de l’arrosage. Les sols humides peuvent eux aussi relâcher des COV ou favoriser des odeurs désagréables, surtout si le substrat est de mauvaise qualité. Aérer un peu plus juste après avoir arrosé ses plantes limite cette accumulation. Nettoyer les feuilles, enlever la poussière et les résidus secs contribue également à un air plus respirable, tout en aidant la plante à mieux capter la lumière.

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Enfin, vouloir absolument créer une mini jungle peut parfois se retourner contre nous. Des pots trop serrés, collés les uns aux autres, maintiennent un taux d’humidité élevé et un air peu circulant, surtout dans les petites pièces. Mieux vaut répartir les végétaux dans plusieurs coins de la maison, conserver une certaine distance entre eux et éviter de transformer une seule pièce en serre improvisée, particulièrement en novembre, lorsque les fenêtres demeurent souvent closes.

Plante grimpante en pot posée près d’une fenêtre, aux feuilles vertes brillantes, illustrant une alternative décorative au ficus de salon.
Certaines plantes grimpantes offrent une belle présence sans encombrer le sol du salon.
Crédit : Pixabay

Et cette plante à éviter dans le salon, c’est…

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Reste la question qui intrigue : parmi toutes ces stars de la déco, quelle est cette plante si présente dans nos intérieurs qu’on la remarque à peine, alors qu’elle peut aggraver la pollution de l’air intérieur ? Il s’agit d’un grand classique des magasins de décoration, souvent vendu comme un petit arbre d’appartement, capable d’apporter un look élégant à peu de frais et avec relativement peu d’entretien.

Cette plante, c’est le ficus benjamina. Pendant longtemps, il a été considéré comme l’un des végétaux emblématiques du salon, avec son feuillage dense, sa silhouette élégante et sa capacité à s’adapter à différents formats, du petit pot au véritable arbre d’intérieur. Pourtant, il est aussi réputé pour être l’un des pires « pollueurs naturels » parmi les plantes de maison. Ses feuilles et sa transpiration libèrent en continu des COV, dont certains composés loin d’être anodins pour la santé.

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La ventilation est nécessaire

Lorsque le logement est peu ventilé, notamment en automne et en hiver, ces substances ont tendance à s’accumuler. On parle notamment de formaldéhyde et d’autres composés irritants, qui viennent s’ajouter à ceux déjà présents dans l’air. Résultat : au lieu d’absorber les polluants, ce fameux arbre de salon peut au contraire en augmenter la concentration. Chez les personnes sensibles, il est aussi connu pour provoquer des irritations et des troubles respiratoires, en particulier si l’on reste longtemps dans la même pièce.

Faut-il pour autant bannir totalement le ficus des maisons ? Pas nécessairement. On peut choisir de le placer dans une pièce bien ventilée, éviter de le positionner juste à côté du canapé ou du lit, ou encore le remplacer progressivement par des espèces moins problématiques. Des plantes comme le pothos, le spathiphyllum, le chlorophytum ou encore l’areca offrent une alternative plus douce, à condition, là encore, de ne jamais oublier la base : ouvrir les fenêtres et laisser l’air circuler.

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Que retenir ?

Le monde végétal n’est pas peuplé que d’alliés parfaits ni de faux amis absolus. Il demande surtout de prendre quelques précautions et de renoncer à l’idée qu’un simple pot vert pourra, à lui seul, régler tous les problèmes de qualité de l’air.

Et si, cet hiver, la vraie touche de verdure consistait à combiner quelques plantes bien choisies, un peu de sobriété décorative et le réflexe simple d’aérer chaque jour, pour que le salon reste un lieu où l’on respire vraiment ?

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