Affaire Norman Thavaud : Le youtubeur dans la tourmente après de nouvelles révélations
Classée sans suite par la justice, l’affaire Norman Thavaud connaît un regain à la lumière de nouvelles preuves dévoilées par Mediapart.
Le dossier Norman Thavaud consulté par Mediapart
Les plaignantes ne comptent pas en rester là. Une détermination qui désarçonne Norman Thavaud, qui pensait s’en tirer à bon compte après un classement sans suite de son affaire. Un an après la décision de justice, Mediapart revient avec des éléments issus du dossier de 1 400 pages constitué durant les investigations. Des lignes et des lignes au travers desquelles l’influenceur aux millions d’abonnés reconnaît « des erreurs et des fautes […] sur le plan moral« . Des aveux partiels qui remettent une pièce dans la machine et provoquent la colère des victimes présumées.
Dans cette affaire, quatre femmes avaient déposé plainte contre le YouTubeur. Trois d’entre elles étaient mineures au moment des faits reprochés, qui prennent la forme de pressions et de manipulations dont le vidéaste aurait fait preuve en profitant de sa notoriété. Ainsi, il aurait obtenu photos dénudées et faveurs sexuelles.
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Malgré les preuves, l’affaire avait finalement été classée sans suite. Un dénouement frustrant pour les plaignantes, mais qui s’inscrit dans un fonctionnement quasi systématique. En effet, le 3 avril 2024, l’Institut des politiques publiques établissait que 86 % des affaires de violences sexuelles étaient classées sans suite. On atteint même les 94 % lorsqu’il s’agit d’affaires de vi*l.
« J’étais dans une période de frénésie de drague »
Dans ses colonnes, Mediapart dévoile quelques-unes des réponses de Norman Thavaud lors de ses auditions. Ainsi, à la question : « Plusieurs témoignages de jeunes femmes mentionnent que vous leur avez sollicité des photos dénudées, des nudes, des ‘dédiboobs’, et autres… Plusieurs mentionnent que si elles ne répondaient pas à vos demandes, vous les menaciez de les supprimer de vos contacts. Qu’en pensez-vous ? », il répond : « Non, je ne suis pas d’accord avec ça. C’est terrible de dire ça ».
Or, ce même dossier contient la retranscription de messages explicites. Interrogées à leur tour, les plaignantes assurent que l’influenceur avait connaissance de leur âge. Ce qui ne le dissuadait en rien de leur demander d’en « montrer un peu plus ». Si elles ne cédaient pas, il se prêtait au jeu des menaces et du harcèlement.
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Alors même qu’il continue de nier les faits, le père de famille reconnaît : « J’étais à ce moment-là dans une période de ‘frénésie de drague’, marquée par une absence totale de recul et de discernement sur mon exposition soudaine à la notoriété, dont je n’avais pas mesuré l’impact ». Concernant l’âge des victimes présumées qu’il prétendait ne pas connaître, il ajoute : « J’aurais dû couper court tout de suite dès lors que la personne en face n’avait pas la majorité ».
Aujourd’hui, une question se pose : pourquoi la justice a-t-elle fait le choix d’ignorer ces déclarations ? Fortes de ces nouveaux éléments, les jeunes femmes envisagent de faire rouvrir le dossier. Contrairement à ce que pense Norman Thavaud, l’affaire est loin d’être derrière lui.
(Mediapart):Corruption de mineures et viols: Norman, ex-star de YouTube, une affaire classée? : #Mediapart a eu accès aux plus de 1 400 pages de l’enquête judiciaire visant #Norman Thavaud, .. https://t.co/yzNKS4AUxj
— Titrespresse.com (@titrespresse) June 24, 2025