Affaire Bétharram : François Bayrou poussé à la démission par Emmanuel Macron ?
Empêtré dans le scandale Bétharram, François Bayrou pourrait faire ses adieux à Matignon plus tôt que prévu.
François Bayrou et le scandale Bétharram
Il fait les choux gras de la presse. À peine a-t-il pris ses quartiers à Matignon que François Bayrou est ramené à une affaire qu’il aurait préféré laisser derrière lui. L’affaire Bétharram, dont les prémices ont scandalisé l’opinion publique, alors même qu’il occupait le poste de ministre de l’Éducation. Violences physiques, se*uelles… les récits des victimes présumées et des témoins laissent sans voix.
D’ailleurs, si l’un d’eux assure avoir alerté le ministre de l’époque sur les faits, celui-ci nie catégoriquement en avoir été informé. Son inaction supposée surprend d’autant plus que ses propres enfants étaient scolarisés à Bétharram sur cette période. Sa fille, Hélène Perlant, rapporte même des violences physiques perpétrées par un certain abbé Lartiguet lors d’un camp d’été, dans les années 1980. Elle avait alors 14 ans.
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Là encore, les proches du religieux affirment avoir prévenu François Bayrou… qui continue de nier. Si l’on en croit l’actuel Premier ministre, ni lui, ni sa femme n’ont vu ou su quoi que ce soit. Une défense qui met à mal la crédibilité de l’homme politique et fait plonger sa cote de popularité.
Son poste de Premier ministre compromis ?
Le scandale ne passe évidemment pas inaperçu auprès d’Emmanuel Macron. Et s’il se garde de bien de commenter publiquement les accusations qui visent le locataire de Matignon, la dynamique serait tout autre à l’abri des regards. Grandement agacé par celui qui était jusqu’alors son allié, Emmanuel Macron s’efforce toutefois de maintenir les apparences. « Je sais que j’ai confiance en lui, et demain je sais qu’il répondra à toutes les questions qui lui seront posées », confiait-il lors de son passage sur TF1, ce mardi 13 mai.
En effet, François Bayrou s’apprêtait à se présenter devant les parlementaires et à répondre à leurs questions, sous serment. Un exercice prévu pour mercredi et dont il s’est tiré non sans quelques difficultés. Accusant les témoins « d’affabuler », il dénonce une cabale politique. Non, il n’a jamais été mis au courant des violences et ne pouvait donc pas intervenir !
Malgré une ligne de défense bien ancrée, le Premier ministre serait définitivement sorti des bonnes grâces du président. Dans les colonnes de Politico, un conseillé habitué à fréquenter l’Élysée annonce même la démission du premier. « Si ça s’emballe médiatiquement, [Emmanuel Macron] pourra dire : ‘Le Premier ministre doit pouvoir se défendre correctement, je lui ai demandé de me remettre sa démission… », analyse-t-il. Alors démissionnera ? Démissionnera pas ? Il se pourrait que l’on obtienne une réponse dans les jours ou semaines à venir.
