Dégenrer la devise présente sur le Panthéon ? Cette proposition d’Elisabeth Borne fait polémique
Pendant la conférence de presse consacrée à la rentrée scolaire, Elisabeth Borne a fait une annonce qui a fait l’effet d’une bombe.
En effet, la ministre de l’Éducation nationale a fait savoir qu’elle souhaitait dégenrer la devise du Panthéon où est inscrit : Aux grands Hommes, la patrie reconnaissante.
Elisabeth Borne prête à changer le Panthéon ?
Le débat autour de la devise gravée sur le fronton du Panthéon refait surface. Ce mercredi 27 août 2025, lors d’une conférence de presse consacrée à la rentrée scolaire, la ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne a ouvert la porte à une réflexion sur cette inscription vieille du XIXe siècle : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ».
Pour elle, ce symbole mérite d’évoluer. « Parce que la politique est aussi affaire de symboles, je pense que nous devrons ouvrir un débat sur la devise inscrite au fronton du Panthéon », a-t-elle confié.
La ministre a insisté sur la nécessité que ce texte reflète mieux la diversité des figures honorées : « Cette devise doit reconnaître explicitement la place de Marie Curie, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Simone Veil, Joséphine Baker, et de toutes celles qui les suivront ».
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À ce jour, seules sept femmes reposent dans le monument national, la dernière entrée étant Joséphine Baker en 2021. Mais pour Elisabeth Borne, ce manque de visibilité contribue à freiner les ambitions des jeunes filles.
« Nous pouvons ouvrir toutes les portes des filières scientifiques aux jeunes filles. Mais si en levant les yeux, elles ne voient pas la société reconnaître pleinement la place des femmes dans son Histoire, alors nous leur envoyons un message contradictoire », a-t-elle souligné.
Un changement symbolique
Derrière cette proposition symbolique se cache une volonté plus large : pousser les jeunes femmes vers les carrières scientifiques, encore très marquées par les stéréotypes.
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Elisabeth Borne a ainsi annoncé la mise en place d’un « plan Filles et maths » pour l’année 2026, avec un objectif clair : « 5000 filles supplémentaires doivent choisir la spécialité maths », a-t-elle précisé.
En complément, 60 nouvelles classes à horaires aménagés maths et sciences verront le jour au collège, « accueillant au minimum 50 % de filles », afin de rompre avec ce qu’elle appelle un « cercle vicieux ».
Sur le fond, la question divise déjà : certains y voient une mesure indispensable pour rendre hommage à toutes celles qui ont marqué l’Histoire, d’autres jugent le chantier secondaire face aux urgences sociales.
Dans les rues de Paris, les avis recueillis par France Télévisions témoignent de ce tiraillement : « Moi, je suis d’accord sur le principe qu’on reconnaisse qu’il y a des femmes d’exception autant qu’il y a des hommes d’exception », explique un passant.
A l’inverse, une jeune femme nuance : « Concrètement, je pense qu’il y a d’autres sujets avant celui-ci. Homme avec un grand H, ça comprend l’humanité de manière générale ».