Hausse d’impôts : Cette annonce inattendue d’Emmanuel Macron
Préoccupé par l’état des finances publiques du pays, Michel Barnier a fait de ce sujet une priorité après sa nomination au poste de Premier ministre. Pour remplir les caisses, le locataire de Matignon a annoncé une hausse d’impôts pour certains Français. Emmanuel Macron vient de réagir à cette annonce, découvrez ce qu’il en pense.
Des finances publiques très dégradées
La France fait face à une dégradation de ses comptes publics puisque le déficit public français risque de dépasser 6% du PIB en 2024, contre 5,1% attendus, selon le ministre du Budget. « La situation de nos finances publiques est grave », a alerté ce mercredi Laurent Saint-Martin devant la commission des Finances de l’Assemblée.
La France a d’ailleurs été épinglée par l’Union européenne sur l’état de ses finances publiques. La dette publique françaises est estimée à plus de 3 200 milliards d’euros, soit 112% du PIB. D’ici septembre, la France doit donc présenter un plan afin de redresser sa situation financière.
L’objectif de Michel Barnier est de ramener le déficit public à 5% du PIB en 2025 puis « sous le plafond des 3 % » en 2029. « Le premier remède à la dette, c’est la réduction des dépenses. En 2025, les deux tiers de l’effort de redressement viendra donc de la réduction des dépenses. Réduire les dépenses, c’est renoncer à l’argent magique, à l’illusion du tout gratuit, à la tentation de tout subventionner », a déclaré le Premier ministre.
Outre la réduction des dépenses, le locataire de Matignon a aussi annoncé une hausse d’impôts.
Qui sont les Français concernés par la hausse d’impôts ?
Lors de son discours de politique générale, durant lequel Gabriel Attal a été recadré, Michel Barnier avait annoncé qu’une « contribution exceptionnelle » allait être demandée aux « Français les plus fortunés ». Mais qui sont ces Français les plus fortunés ? On en sait plus.
Ce jeudi 3 octobre, de nouveaux éléments ont été dévoilés par le gouvernement au sujet de cette hausse d’impôts prévue en 2025. Le ministre du Budget, Laurent-Saint-Martin, a donné des précisions sur France 2 au sujet des personnes concernées. Cette hausse ne concernera que « 0,3 % » des ménages.
Les contribuables concernés sont donc les ménages sans enfant qui perçoivent « à peu près » 500 000 euros par an. Ce qui correspond à des revenus soit de 40 000 euros par mois pour une personne seule ou 20 000 euros par personne pour un couple.
Environ 75 000 personnes en France devront donc payer davantage au fisc l’année prochaine. Pour l’heure, le montant de cet effort n’a pas été précisé, mais le gouvernement pencherait vers un triplement de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus.
D’autres augmentations de taxe à prévoir
Si les foyers les plus modestes et ceux de la classe moyenne sont finalement épargnés par cette hausse d’impôts, les grandes entreprises ne vont pas y échapper. Michel Barnier souhaiterait également une « participation exceptionnelle » sur les bénéfices des grandes et très grandes entreprises qui réalisent des profits importants.
Le gouvernement envisage aussi une hausse de la fiscalité sur les transports polluants, une augmentation des taxes sur l’énergie ou encore sur les paris sportifs, mais également un changement de fiscalité pour la location AirBnb.
L’ensemble de ces mesures sera présentée par le ministre du Budget le jeudi 10 octobre. Les débats autour de cette hausse d’impôts auront ensuite lieu à l’Assemblée nationale du 21 au 25 octobre. Le vote est quant à lui prévu le mardi 29 octobre.
Mais jusqu’à quand les plus riches paieront-ils plus ? Depuis le début, le Premier ministre et le ministre du Budget assurent que ces hausses sont temporaires. « Ce sera exceptionnel, temporaire. Ce ne sera pas une hausse pour plusieurs années », a indiqué Laurent Saint-Martin sur RTL ce mercredi 2 octobre.
Une hausse d’impôts approuvée par Emmanuel Macron ?
Avant l’arrivée de Michel Barnier à Matignon, la question d’une hausse d’impôts a déjà été étudiée. Face à la dégradation des comptes publics, les Français craignaient qu’Emmanuel Macron annonce une hausse d’impôts, mais cette option n’a pas été retenue par le chef de l’État.
« La ligne est simple et a été réaffirmée : on garde le cap (plein emploi, réindustrialisation, réarmement de nos services publics) et on ferme tout de suite l’hypothèse de dire qu’on va régler ce choc conjoncturel par plus d’impôts, maladie française. Ça enlèverait de la confiance. On garde la confiance des ménages, des entreprises, de nos partenaires », assurait-il en avril.
Alors que le président était fermement opposé à toute hausse d’impôts, comment a-t-il réagi à l’annonce de Michel Barnier ? Emmanuel Macron a finalement approuvé cette décision. En déplacement à Berlin ce mercredi 2 octobre, il a estimé qu’une « taxation exceptionnelle » serait « bien comprise par les entreprises ».
Le chef de l’État a précisé que cette taxation devait être « limitée ». Par ailleurs, face aux finances publiques catastrophiques de la France, « la solution ne doit pas être un ajustement de court terme en coupant des dépenses sociales », a estimé Emmanuel Macron.