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La retraite à 66 ans avec le RN ? Cette déclaration de Jordan Bardella qui questionne

Publié par Killian Ravon le 26 Juin 2024 à 17:06

Les discussions autour des réformes des pensions ne cessent de secouer la scène politique française. Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, en a récemment fait les frais lors d’un débat houleux.

Sa proposition de fixer l’âge de départ à la retraite à 66 ans a suscité une avalanche de critiques et de confusions, tant parmi ses adversaires que dans son propre camp. Cet article analyse les tenants et aboutissants de cette proposition controversée et examine les contradictions flagrantes qui en découlent.

Jordan Bardella face à Attal

Un débat sous haute tension

Le 25 juin 2024, un débat télévisé sur TF1 a réuni trois figures politiques majeures : Jordan Bardella du RN, Gabriel Attal du camp présidentiel et Manuel Bompard de La France insoumise. Le sujet central était, une fois de plus, la réforme des pensions, une thématique sensible et brulante. Bardella a saisi l’occasion pour réitérer sa position sur les carrières longues.

Ceux ayant débuté le travail avant 20 ans pourraient partir à 60 ans, après 40 annuités. Cependant, la confusion s’est installée lorsqu’il a mentionné qu’une personne débutant son boulot à 24 ans devrait œuvrer jusqu’à 66 ans pour bénéficier d’une retraite pleine. Il a déclaré : « Quand vous avez commencé à travailler plus tard, il est normal que vous soyez amené à travailler plus tard ».

La vidéo du jour

Cette déclaration a immédiatement suscité l’indignation et l’incompréhension. Les critiques ont fusé de toutes parts. Un discours incohérent, des recommandations impraticables. Les opposants politiques ont saisi l’occasion pour attaquer vigoureusement le RN. Soulignant les contradictions et le manque de clarté de ses propositions.

Une proposition controversée

La proposition de Jordan Bardella de fixer l’âge de départ à la retraite à 66 ans pour ceux qui débutent à bosser à 24 ans est perçue comme un recul par rapport à la législation actuelle. Selon lui, cette mesure est justifiée par le fait que ceux qui commencent à œuvrer plus tard doivent également travailler plus longtemps. Il avance que ces lois permettraient de mieux gérer le déficit public et budgétaire. Des arguments qui peinent à convaincre ses détracteurs.

Le RN a toujours fustigé la réforme d’Emmanuel Macron. Elle fixe l’âge légal de départ à 64 ans. Pourtant, en proposant un âge à 66 ans, Bardella semble aller à l’encontre des principes qu’il défendait auparavant.

Cette incohérence n’a pas échappé à ses adversaires, qui l’accusent de vouloir faire pis que la modification actuellement en place. Marine Tondelier, cheffe des écologistes, a attaqué Bardella « vous ferez pire que la dernière réforme fixant l’âge légal à 64 ans ». Pour beaucoup, cette proposition révèle une arnaque sociale visant à berner les électeurs.

Les contradictions du RN mises à nu

Les membres du Rassemblement national ont tenté tant bien que mal de justifier les déclarations de leur chef de file. Sébastien Chenu, député du Nord, a énoncé que chacun aurait constamment la perspective de partir à 62 ans, mais avec une décote.

Laure Lavalette, porte-parole du parti, a ajouté qu’il serait toujours possible d’être retraité à 62 ans, mais sans bénéficier d’une retraite pleine. Ces déclarations contradictoires n’ont fait qu’accentuer à la confusion générale. Chenu a tenté de motiver la suggestion en affirmant : « Vous savez compter ! Notre proposition c’est 42 annuités et 62 ans ».

L’un des points les plus décriés concerne le manque de cohérence dans les idées du RN. Jordan Bardella avait auparavant moqué le concept d’un « âge pivot » de 62 ans, le qualifiant de « pipeau ». Pourtant, il a lui-même utilisé cette notion pour expliquer sa réforme.

Les recommandations du Rassemblement national sur les pensions ont révélé de nombreuses contradictions et une absence de clarté inquiétante. La confusion générée par les déclarations de Jordan Bardella et les tentatives maladroites de ses lieutenants pour les justifier n’ont fait qu’aggraver la situation. Cette réforme, qui vise à repousser l’âge de départ à la retraite à 66 ans pour certains travailleurs, est perçue comme un recul général majeur et une trahison des promesses initiales du mouvement.

Les débats autour des retraites continueront de susciter des passions et des polémiques. Surtout à l’approche des scrutins législatifs. Le RN devra clarifier ses positions et suggérer des mesures cohérentes et justes. Il doit convaincre les électeurs. Pour l’heure, la proposition de Jordan Bardella apparait comme une arnaque sociale qui risque de se retourner contre lui et son parti.