Troisième Guerre mondiale imminente : C’est « inévitable »
Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa troisième année, le climat géopolitique en Europe se tend encore davantage. Sur fond de tensions militaires et de déclarations de plus en plus alarmistes, une phrase en particulier a fait bondir les chancelleries : selon Alexander Grushko, vice-ministre russe des Affaires étrangères, un conflit armé entre la Russie et l’Europe serait désormais « inévitable ».
L’Europe accusée de préparer la guerre
La déclaration d’Alexander Grushko intervient lors du Conseil ministériel de l’OSCE, tenu à Vienne le 4 décembre 2025. Devant les représentants des États membres, le vice-ministre russe a affirmé qu’un affrontement armé entre la Russie et l’Europe était désormais « inévitable », tout en accusant frontalement l’Europe et l’Ouest de « préparer délibérément » leur société, leur économie et leurs forces armées à une guerre contre Moscou.
Pour justifier ces accusations, Alexander Grushko affirme que les pays européens auraient désormais désigné la Russie comme « menace à long terme », une formulation qu’il présente comme la preuve d’une stratégie occidentale. Selon lui, cette posture serait même accompagnée de ce qu’il appelle des « intentions absurdes attribuées à la Russie », comme si l’Europe cherchait à se convaincre d’une attaque imminente venant du Kremlin.
La Russie présente également cette situation comme un échec des mécanismes diplomatiques. Alexander Grushko souligne notamment que le « dialogue structuré » de l’OSCE, censé permettre la désescalade militaire, aurait d’abord été gelé puis relancé sans la participation de Moscou ni de Minsk. Pour lui, cet isolement volontaire marquerait une « profonde crise » au sein de l’organisation, qui n’arriverait plus à jouer son rôle historique de médiateur entre Est et Ouest.
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L’OTAN en vigilance renforcée
Si Moscou accuse l’Europe de préparer la guerre, l’Alliance atlantique met en avant un tout autre discours : celui de la réaction, pas de la provocation. Le 3 décembre, le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a rappelé que les pays membres doivent maintenir une « vigilance inébranlable » face au comportement jugé « de plus en plus imprévisible et imprudent » de la Russie.
Lors de cette prise de parole, il a donné un chiffre qui a circulé largement : selon lui, Moscou consacre désormais près de 40 % de son budget national à la défense. Pour l’Otan, cet effort financier massif confirme une militarisation accélérée du pays depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022. Mark Rutte insiste donc sur la nécessité, pour les alliés, de réagir proportionnellement et de renforcer leurs propres capacités.
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Cette vigilance passe aussi par un effort économique. L’Alliance veut pousser ses membres à atteindre un objectif d’investissement de 5 % du PIB dans la défense d’ici 2035. Pour le secrétaire général, il ne s’agit pas simplement de chiffres, mais d’une transformation structurelle : rendre l’Otan plus adaptable, capable de dissuader toute agression et de défendre chaque « centimètre de territoire allié ».
Des mesures concrètes face aux menaces croissantes
Au-delà des discours alarmistes, certains pays européens commencent à prendre des mesures très concrètes pour renforcer leur sécurité. L’exemple le plus récent est celui d’un accord militaire signé le 4 décembre 2025, présenté comme une réponse directe aux risques liés aux activités sous-marines russes dans l’Atlantique Nord. Cet accord marque une nouvelle étape dans la coopération de défense en Europe du Nord, dans un domaine où les enjeux sont particulièrement sensibles : la protection des infrastructures numériques critiques.
L’une des principales préoccupations concerne les câbles sous-marins, qui assurent plus de 95 % des communications Internet mondiales. Plusieurs capitales occidentales affirment avoir observé une présence accrue de navires russes à proximité de ces installations au cours des derniers mois. Dans ce contexte, la création d’une flotte navale commune vise à assurer une surveillance renforcée et une réaction rapide en cas de menace sur ces infrastructures stratégiques, dont la vulnérabilité est devenue un sujet majeur depuis le début du conflit en Ukraine en 2022.
Les responsables politiques impliqués ont qualifié cet accord d’ »historique », estimant qu’il répond à une situation de « profonde instabilité globale ». Au-delà du symbole, l’initiative illustre une réalité : l’Europe ne se contente plus d’augmenter ses budgets militaires, elle met désormais en place des dispositifs opérationnels ciblés. Cette coopération accrue dans le Grand Nord montre clairement que la région devient l’un des théâtres prioritaires de la dissuasion vis-à-vis de Moscou, alors que les tensions diplomatiques ne cessent de s’intensifier.