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Voici ce qui va se passer pour les Français si Macron démissionne

Publié par Elsa Fanjul

Le contexte politique qui ravive un scénario rare

L’ancien Premier ministre Édouard Philippe a surpris ce mardi 7 octobre en appelant Emmanuel Macron à organiser une élection présidentielle anticipée. Une proposition inédite depuis plusieurs décennies dans la Ve République, formulée dans un contexte de forte instabilité politique après la démission de Sébastien Lecornu.

Sur RTL, le maire du Havre a estimé qu’Emmanuel Macron “s’honorerait” en nommant un Premier ministre chargé des affaires courantes, avant d’organiser son départ. Il propose que le chef de l’État quitte l’Élysée dès le vote du budget, ouvrant la voie à un nouveau scrutin présidentiel.

Une déclaration qui relance les spéculations sur la fin de mandat prématurée du président et interroge : comment, juridiquement et politiquement, se déroulerait une telle élection ?

La suite après cette vidéo

Ce que prévoit la Constitution

En cas de démission du président de la République, la Constitution encadre strictement la procédure. L’article 7 précise que de nouvelles élections doivent se tenir “20 jours au moins et 35 jours au plus avant l’expiration des pouvoirs du président en exercice”.

Pendant cette période, c’est le président du Sénat qui assure l’intérim de la fonction présidentielle. En France, il s’agit actuellement de Gérard Larcher, qui deviendrait donc chef de l’État temporaire jusqu’à l’élection du successeur d’Emmanuel Macron.

Cette configuration s’est déjà produite à deux reprises dans l’histoire de la Ve République.

Deux précédents historiques sous la Ve République

Le premier cas remonte à 1969, lorsque Charles de Gaulle a quitté le pouvoir à la suite de l’échec du référendum sur la réforme du Sénat. Le président du Sénat de l’époque, Alain Poher, a alors assuré l’intérim avant l’élection de Georges Pompidou.

Cinq ans plus tard, en 1974, après la mort du président Georges Pompidou, Alain Poher a de nouveau occupé cette fonction provisoire. Une élection anticipée avait été organisée dans la foulée, remportée par Valéry Giscard d’Estaing.

Depuis, aucun président en exercice n’a quitté volontairement l’Élysée avant la fin de son mandat. La démarche proposée par Édouard Philippe serait donc un événement politique exceptionnel.

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Le calendrier d’une élection anticipée

Si Emmanuel Macron décidait effectivement de démissionner, le Conseil constitutionnel fixerait la date du scrutin. Le premier tour devrait avoir lieu entre 20 et 35 jours après la démission, conformément à la Constitution.

Ce délai extrêmement court obligerait à accélérer toutes les étapes :

  • dépôt des candidatures,
  • collecte des 500 parrainages,
  • préparation logistique du vote.

L’article 7 prévoit un assouplissement spécifique pour ces situations : les présentations de candidatures doivent être déposées au plus tard le troisième mardi précédant le premier tour, à 18 heures.

Et pour les électeurs ?

Pour les citoyens, les règles ne changent pas. Le code électoral fixe la date limite d’inscription sur les listes au sixième vendredi précédant le scrutin. Cette disposition garantit un délai suffisant pour organiser le vote, même en cas d’élection imprévue.

En clair, une présidentielle anticipée pourrait être organisée en à peine un mois, mais l’administration disposerait d’un calendrier resserré pour garantir la régularité du processus.

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Une hypothèse constitutionnelle… mais politiquement explosive

L’appel d’Édouard Philippe n’a rien d’illégal : la démission du président est un droit constitutionnel. Mais sur le plan politique, une telle décision bouleverserait totalement le paysage français.

Une dissolution de l’Assemblée nationale ne met pas fin au mandat présidentiel. En revanche, une démission l’interrompt immédiatement, entraînant la vacance du pouvoir et la mise en œuvre automatique de l’article 7.

Ce scénario créerait une campagne électorale express, où tous les partis devraient désigner leurs candidats en urgence.

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L’autre voie : la destitution

Une deuxième hypothèse, plus théorique, pourrait aussi aboutir à une élection anticipée : la destitution du président.

L’article 68 de la Constitution permet de révoquer le chef de l’État “en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat”.

C’est cette procédure que Jean-Luc Mélenchon et les députés insoumis souhaitent activer. Ils ont réclamé “l’examen immédiat d’une motion de destitution”. Mais en pratique, une telle initiative a très peu de chances d’aboutir : elle nécessite une majorité des deux tiers du Parlement réuni en Haute Cour.

Depuis 1958, aucune procédure de destitution n’a jamais été menée à son terme.

edouard philippe

Le cas d’une nouvelle candidature d’Emmanuel Macron

Certains observateurs s’interrogent : en cas de démission, Emmanuel Macron pourrait-il se représenter ?

La réponse est claire : non. L’ancienne Première ministre Élisabeth Borne avait confirmé au Sénat qu’un président ne peut pas “se faire élire une troisième fois consécutive”, même si l’un de ses mandats a pris fin de manière anticipée.

Autrement dit, une démission ne permettrait pas à Emmanuel Macron de contourner la règle des deux mandats consécutifs.

Un pari risqué pour Édouard Philippe

En appelant à une élection anticipée, Édouard Philippe se place comme une figure clé du débat politique à droite. Il apparaît comme celui qui souhaite “sortir de l’enlisement institutionnel”, tout en se préparant lui-même à une éventuelle candidature future.

Mais sa proposition pourrait être perçue comme une mise sous pression directe du président, au moment où l’exécutif tente de stabiliser la situation gouvernementale après plusieurs crises successives.

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Une hypothèse rare mais juridiquement possible

L’histoire montre que la Ve République a déjà connu des transitions rapides et imprévues, mais jamais dans un contexte politique comparable à celui d’aujourd’hui.

Si Emmanuel Macron venait à suivre la suggestion d’Édouard Philippe, une présidentielle anticipée serait organisée dans les 35 jours suivant sa démission, sous l’intérim du président du Sénat. Une procédure rare, encadrée, mais qui plongerait la France dans une séquence politique aussi inédite que décisive.

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11 commentaires

  • c
    coupel
    09/10/2025 à 18:14
    mariejosephcoupel@sf.fr macron pence a faire des voyage et prendre de largent au peutiepour remplire son portefeile
  • p
    paradis
    09/10/2025 à 10:54
    entre ceux qui souhaitent ardemment qu'il parte enfin, et ceux qui implorent qu'il reste quelle bouffonnerie.... oui, je pense qu'il est orgueilleux et souhaite foutre sa merde jusqu'au bout, mais aussi, je rejoint la personne qui dit remplacer un bouffon par un guignol quelle différence, avons nous un bon choix pour gouverner cette pauvre france???oui, je pense qu'elle doit être la risée de tous les pays, mon dieu!!!! ou allons nous??? surement droit dans le mur a cette allure... moi, j'aimerai bien un représentant des quatre coins de la france a gouverner... et pas un seul je ne sais pas c'est une idée??? mais au moins, chacun élirait son propre candidat... je ne sais pas si cela est de toute façon réalisable non plus, mais pour les futures générations: quel bordel!!!!!
  • D
    Domi3124
    08/10/2025 à 04:35
    Ci ce que propose Edouard Philippe venait a se confirmer , mais ne rêvons pas !! Une chose est sure , c'est que depuis le temps que dure cette mascarade , ont en aurais déjà fini de tout ce cinéma et de cette image pitoyable que renvoie notre pays au reste du monde !!

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