Âge et cancer : des chercheurs découvrent un facteur clé dans la formation des tumeurs
La plupart des personnes atteintes de cancer sont âgées. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. Des chercheurs ont récemment identifié un facteur d’influence supplémentaire et majeur.

L’âge est l’un des principaux facteurs de risque du cancer : plus une personne vieillit, plus elle est susceptible de développer un cancer. Chaque année, environ 400 000 personnes reçoivent un diagnostic de cancer en France. Près de deux cancers sur trois sont diagnostiqués chez une personne de plus de 75 ans. Une nouvelle étude met en lumière un facteur clé expliquant cette tendance.

Un facteur déterminant pour le cancer chez les personnes âgées : un système immunitaire vieillissant
Le développement d’une tumeur à partir de cellules saines prend souvent plusieurs années, ce qui explique pourquoi la majorité des patients atteints de cancer sont âgés. Les scientifiques estiment que le vieillissement favorise l’accumulation de cellules présentant des dommages génétiques, ce qui entraîne une croissance cellulaire incontrôlée et la formation de tumeurs.

Jusqu’à présent, on supposait que les cancers et les métastases progressaient plus lentement chez les personnes âgées en raison d’un métabolisme plus faible, les rendant ainsi moins agressifs. Toutefois, la rapidité d’évolution d’un cancer ne dépend pas directement de l’âge, mais varie d’un individu à l’autre. De plus en plus d’études suggèrent que le vieillissement entraîne des erreurs plus fréquentes dans la division cellulaire, favorisant ainsi l’apparition du cancer.

Un système immunitaire rajeuni pourrait freiner la progression des tumeurs
Des chercheurs de la Mount Sinai Medical School à New York ont identifié un autre facteur clé : un système immunitaire vieillissant est moins efficace pour freiner la croissance des tumeurs. Leur étude, publiée dans la revue Science, a analysé des souris de différents âges. Les résultats montrent que chez les souris plus âgées, les cancers du poumon, du côlon et du pancréas progressaient plus rapidement que chez les jeunes. Les scientifiques pensent qu’un système immunitaire vieillissant provoque davantage d’inflammations, ce qui favoriserait la croissance tumorale.

Des expériences menées avec des transplantations de moelle osseuse ont également révélé qu’un système immunitaire rajeuni peut ralentir la croissance tumorale. Lorsque de jeunes souris recevaient le système immunitaire de souris plus âgées, elles développaient davantage de cellules cancéreuses. À l’inverse, lorsque des cellules immunitaires jeunes étaient transplantées chez des souris âgées, la progression des tumeurs ralentissait.