Besoin de plus de sommeil en hiver ? Voici pourquoi selon la science
Véritable question de santé publique, le sommeil doit faire l’objet d’une attention toute particulière en hiver.
Notre sommeil, influencé par les saisons ?
Dormir n’a plus la même saveur en hiver. Et ce ne sont pas les animaux hibernants qui diront le contraire. Chaque année, ils profitent de la saison froide pour s’abriter des gelées et profiter de quelques semaines de repos, loin des vagues de froid et des tempêtes de neige. D’autres continuent de fonctionner, même si leurs habitudes s’adaptent à la saison.
Chez les humains, la dynamique est différente. On se couvre et, malgré la nuit qui se rallonge, on continue de fonctionner comme à l’accoutumée. À une différence près : certains notent une légère difficulté à quitter le lit les matins d’hiver. Entre les températures qui baissent et le soleil qui tarde à se montrer, les arguments en faveur de la grasse matinée sont nombreux.
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Contre toute attente, ce n’est pas la flemme, mais bien un phénomène physiologique qui entraîne cette réticence à se réveiller. Selon une étude publiée dans la revue Frontiers in Neuroscience et reprise par The Guardian, notre rythme circadien pourrait être influencé par les saisons.
Des cycles qui s’allongent
Les chercheurs arrivent à cette conclusion après l’analyse des données de 300 patients au moment de leur passage à la Clinique du sommeil et de la chronomédecine de l’hôpital St. Hedwig de Berlin. Dans le cadre de leurs recherches, ils ne se concentrent pas sur la durée, mais sur les changements de phases du sommeil selon la saison. Résultat : c’est au niveau du sommeil paradoxal que l’on observe des évolutions.
Pour faire court, le sommeil est délimité par trois cycles de 60 à 120 minutes qui se répètent tout au long de la nuit. Le sommeil paradoxal y est décrit comme une « période durant laquelle l’activité cérébrale est proche de celle de la phase d’éveil ». C’est également la phase de sommeil la plus propice aux rêves et elle serait plus longues de trente minutes en hiver comparé à l’été.
Si les recherches doivent encore s’étendre aux personnes non-atteintes de troubles du sommeil, les résultats de l’étude peuvent aider à organiser notre temps durant l’hiver. En effet, malgré une saisonnalité « omniprésente chez tout être vivant », le Dr Dieter Kunz note que nos performances ne sont pas revues à la baisse durant l’hiver. « Les sociétés doivent adapter leurs habitudes de sommeil, notamment la durée et le moment, aux saisons, ou adapter les horaires d’école et de travail aux besoins saisonniers en matière de sommeil », indique le chercheur.