1er septembre : ce médicament ne sera plus remboursé (700 000 Français visés)
L’Assurance Maladie ne fera pas marche arrière. L’institution confirme qu’elle maintient le durcissement des règles de remboursement de ce traitement emblématique, utilisé chaque semaine par des milliers de patients.
La mesure entre en vigueur au 1er septembre, avec des conséquences très concrètes pour environ 700 000 Français.
Un traitement au prix élevé, devenu vital pour des patients
La boîte coûte environ 80 euros, un montant qui pèse lourd dans le budget de nombreux malades chroniques. Pour ceux qui en dépendent, arrêter brutalement désorganise tout l’organisme. Sans ce traitement, on observe une hausse de la glycémie, un risque accru de complications cardiovasculaires, mais aussi une prise de poids. Pour ces patients diabétiques, ce médicament n’est pas accessoire, il structure l’équilibre du quotidien.
Une famille de médicaments au cœur de la régulation de la glycémie
Ce traitement fait partie de la famille des analogues du GLP-1. Le GLP-1 est une hormone naturelle qui participe à la régulation de la glycémie. Les analogues reproduisent cette action et aident les personnes diabétiques à stabiliser leur sucre sanguin. Ce mécanisme, strictement autorisé dans le cadre d’une AMM pour le diabète, a toutefois un effet connu qui dépasse ce périmètre.
Un effet minceur réel… mais non reconnu en France
Parce qu’ils réduisent l’appétit et apportent rapidement une sensation de satiété, ces traitements peuvent entraîner une perte de poids. Les données évoquent une diminution de 3 à 5 kilos en six à douze mois. En France, cet effet “minceur” n’est pas un motif de prescription reconnu par les autorités. Les médecins ne sont pas autorisés à le prescrire pour maigrir. Malgré cela, l’Assurance Maladie et l’ANSM constatent que des mésusages existent et exposent à des effets graves.
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Pourquoi l’Assurance Maladie serre la vis
Le phénomène de détournement a fini par peser sur la disponibilité du traitement pour les personnes qui en ont réellement besoin. Pour garantir l’accès aux patients diabétiques et endiguer les prescriptions hors AMM, la CNAM a décidé de renforcer les contrôles. L’objectif est clair : recentrer l’usage sur l’indication validée et sécuriser le parcours de soin.
Un formulaire devenu la clé du remboursement
Début 2025, la CNAM a mis en place un formulaire obligatoire à joindre à l’ordonnance. Ce justificatif certifie que la prescription respecte l’AMM. À la pharmacie, il doit être présenté au pharmacien pour permettre la prise en charge. Sans ce document, la règle est simple : pas de remboursement. Cette paperasse n’est pas anecdotique, elle conditionne désormais l’accès financier au traitement.
Un calendrier serré, avec une date butoir incontournable
Depuis le 1er juin, la prise en charge n’est plus possible sans justificatif. Une tolérance avait été accordée jusqu’au 31 août : les assurés pouvaient encore obtenir un remboursement a posteriori après avance de frais. Cette soupape s’arrête net. Au 1er septembre, la phrase est sans ambiguïté : « Le justificatif sera indispensable à la prise en charge du médicament et aucun remboursement a posteriori ne sera plus effectué », prévient la CNAM. Concrètement, il faudra arriver avec le formulaire en main.
Ce que cela change au comptoir de la pharmacie
La scène va devenir récurrente. Un patient se présente pour renouveler son traitement. Le pharmacien vérifie l’ordonnance… et demande le justificatif. Sans ce document, la boîte à 80 euros ne sera pas remboursée. Le patient pourra certes l’acheter, mais il n’y aura aucun rattrapage ensuite. La présence du formulaire devient donc un réflexe aussi indispensable que la carte Vitale.
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Un rappel de la règle pour les prescripteurs
Du côté des médecins, la ligne est tout aussi claire. Prescrire ce médicament dans une indication perte de poids n’est pas autorisé en France. Les prescriptions doivent être justifiées par l’AMM et accompagnées du formulaire CNAM remis au patient. La mesure ne brime pas l’accès des diabétiques à leur traitement, elle vise à endiguer les mésusages qui créent des tensions et augmentent les risques.
Entre nécessité thérapeutique et dérives d’usage
Ce durcissement illustre une tension bien connue : quand un médicament a un bénéfice tangible au-delà de son indication, la tentation de le détourner est forte. Ici, l’Assurance Maladie et l’ANSM mettent en avant des effets graves potentiels liés aux usages inadaptés, tout en rappelant la nécessité de préserver l’accès des patients diabétiques. L’encadrement par formulaire est la réponse administrative choisie pour filtrer les usages et sécuriser l’approvisionnement.
Un impact massif sur des centaines de milliers de patients
Avec environ 700 000 Français concernés, la mesure ne touche pas une niche. Elle redessine le quotidien de suivi du diabète pour un public large. Le geste administratif devient un passage obligé à chaque délivrance. Dans un contexte de prix élevé, chaque oubli se traduira par une dépense immédiate. Les patients devront donc anticiper, et les cabinets s’organiser pour que le justificatif circule avec l’ordonnance.
Rappel des dates clés à retenir
La trajectoire est limpide. 1er juin : fin du remboursement sans justificatif. Jusqu’au 31 août : tolérance avec remboursement a posteriori en cas d’avance de frais. À partir du 1er septembre : justificatif obligatoire à l’officine et fin de tout rattrapage. Cette frise suffit à comprendre que la mécanique administrative fait désormais partie intégrante du parcours de soin.
Et maintenant, la question que tout le monde se pose
Quel est ce médicament qui cristallise l’attention, dont le prix avoisine 80 euros la boîte, qui stabilise la glycémie, fait maigrir de 3 à 5 kg en 6 à 12 mois chez certains, mais dont l’usage minceur n’est pas reconnu en France et qui, faute de formulaire, ne sera plus remboursé dès le 1er septembre ? Il s’agit du sémaglutide, plus connu sous son nom commercial Ozempic®. Et ce dispositif s’applique également à d’autres antidiabétiques de la même famille : Trulicity® (dulaglutide), Victoza® (liraglutide) et Byetta® (exénatide).
- 03/09/2025 à 20:29Il y a toujours des fraudeurs
- 03/09/2025 à 09:14Et pourquoi devoir fournir ce document puisque la sécu à mis le système "parcours de soins" en fonction, le pharmacien y a aussi accès.
- 02/09/2025 à 15:41Ce n'est pas normal de se faire prescrire un médicament pour une autre utilisation. De même se faire prescrire un arrêt de travail pour maladie et ensuite partir en vacances..
3 commentaires