En commandant un jus de fruit à leur fille, ces parents n’imaginaient pas qu’elle allait sombrer dans un véritable enfer !
En août 2019, cette petite fille a fait les frais de l’erreur capitale d’un restaurant réputé de Pornic. En ingérant un jus de fruits, elle ressent une sensation intense de brûlure, se met à hurler. Son destin bascule. Retour sur cette histoire dramatique. Découvrez le témoignage de ses parents dans la vidéo ci-dessous :
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Une histoire hors du commun qui a bouleversé la vie de cette petite fille
Cette famille parisienne se rend à Pornic pour l’été. Ils décident de déjeuner dans un restaurant réputé de la ville, « la Fontaine aux Bretons » , qu’ils connaissent déjà, avec la petite Elisabeth, âgée de 22 mois et Alexandra, sa soeur de 6 ans. Arrivés sur place, les parents commandent un jus de fruits pour la cadette de la famille et c’est le drame. Le jus en question était de la soude caustique, un produit extrêmement toxique utilisé pour déboucher les canalisations, pour nettoyer ou neutraliser les acides.
Comme le racontent ses parents : « elle s’est mise à hurler comme jamais, mon épouse, ne comprenant pas ce qui se passait, a pris le verre pour goûter également » , le père porte alors, lui-aussi, le verre à ses lèvres et ressent une sensation de brûlure intense. La petite fille est conduite en urgence au CHU de Nantes et plongée dans un coma artificiel. Dans les 24 heures suivant l’ingurgitation de ce liquide toxique, son pronostic vital est engagé. L’intégralité de sa bouche, sa langue, son palais, ses lèvres et son oesophage sont brûlés. Après 11 jours en réanimation, elle est conduite le 14 aout à l’hôpital Necker, un hôpital parisien spécialisé dans la pédiatrie.
Le quotidien de cette jeune fille a complètement été bouleversé par ce simple incident. En effet, « Toutes les 2-3 semaines, Elisabeth va à l’hôpital pour faire des dilatations, ils passent des ballonnets et ils les gonflent pour essayer de réécarter les tissus, en espérant qu’ils soient plus larges, on en est à 15-16 interventions et ils n’ont pas pu traiter tout l’oesophage » car « ce n’est pas une brûlure comme on peut avoir qui se cicatrise. La soude caustique mange les tissus. Elle les mange en profondeur jusqu’à 24h après l’ingestion » raconte les parents.
Un quotidien totalement ébranlé par cet accident
Depuis cet incident, Elisabeth et ses parents vivent un quotidien difficile. Au début, « c’en était à un point où elle n’arrivait même pas à avaler sa salive, raconte son papa, chaque 5-10 minutes, elle devait cracher dans un verre » et « la nuit elle pouvait se réveiller 15, 20, 30 fois, elle s’asseyait, elle s’étouffait avec la salive, ça a duré des mois et des mois » raconte sa mère.
Ne pouvant plus manger par la bouche, elle s’est fait greffer un bouton à l’abdomen pour être alimentée par une pompe : « elle peut s’emmêler dans la pompe, elle peut se retourner sur le fil, du coup ça fait une occlusion, il se passe toujours quelque chose la nuit » . Depuis l’accident, ses parents sont à bout de force, doivent se relayer pour surveiller le sommeil de leur fille adorée mais subissent ce quotidien éreintant.
Depuis cette fameuse virée au restaurant, la petite Elisabeth a subi 17 opérations, « l’hospitalisation dure 3-4 jours, ça se passe toujours sous anesthésie générale, elle est sous perfusion, elle ne peut pas bouger, il faut qu’on reste jour et nuit à côté d’elle, qu’on gère son alimentation » , les parents s’organisent aussi pour veiller sur leur plus grande fille, Alexandra. La petite Elisabeth est aussi à bout de force, « à la dernière opération, mardi, elle a pleuré, elle a pleuré, elle sanglotait : »Je veux manger par la bouche, je veux manger par la bouche ! » .
Une affaire est en cours pour comprendre les circonstances de l’accident
Malgré les liens affectifs qu’ils entretenaient avec le restaurant, les parents d’Elisabeth ont porté plainte dès août 2019, pour blessures involontaires dues à un manquement aux consignes de sécurité. Depuis, la famille peine à savoir où en est l’enquête, qui est « confidentielle » . Pour le père, Arnaud Kob, c’est complètement insensé sachant « qu’on sait déjà le produit qui était dans le verre, on sait déjà qu’ils mettaient ce produit dans les bouteilles de jus de raisin et que c’était une habitude, qu’ils retiraient l’étiquette ou qu’ils mettaient une croix rouge dessus. Là, visiblement, sur l’étiquette il n’y avait pas de croix rouge » .
Il continue : « cette bouteille est passée de l’endroit où on fait la plonge à la cuisine, de la cuisine au frigo et du frigo au verre de ma fille, donc il y a eu plusieurs personnes qui ont fait transiter cette bouteille. il y a eu quelques fautes qui ont été commises. Ça ne suffit pas pour mettre quelqu’un en examen » …
Du côté du propriétaire, Alexandre Gérard, il y a beaucoup de remords et de culpabilité : « Ça fait un an jour pour jour que je pense à cette petite, que je pense aux conséquences que ça a pour elle, aux conséquences que ça a pour sa famille et à la façon dont ça perturbe considérablement leur vie ». En effet, « à la suite de cet accident, j’ai diligenté avec les responsables du site une enquête interne pour tenter de comprendre ce qui s’était passé » et a pris des initiatives strictes pour éviter ce genre de fautes : « Nous avons contacté le fabricant de produit pour qu’il en change la couleur car il a la même couleur et la même viscosité que nos jus de fruits » .
« On se demande combien de temps ce restaurant va encore prospérer alors que notre vie s’est pratiquement arrêtée » , affirme Olga, désemparée devant cette injustice. Elisabeth est une petite fille courageuse, pleine de vie, qui peut compter sur l’amour et la bienveillance de ses parents. L’enfant devrait subir prochainement une grosse opération lui permettant de remplacer son oesophage.
Source / © : France 3 régions.
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