Incroyable ! des paralysés remarchent grâce à une stimulation électrique
Un bon de géant dans le domaine de la science. En Suisse, des paraplégiques ont été traités par stimulation électriques et ont pu remarcher. Un espoir pour tous les paralysés.
Paralysés : recréer une stimulation
Une recherche de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne et de l’Hôpital Universitaire de Lausanne a fait parler d’elle mardi dernier a travers des articles. Des études américaines avaient précédemment montré la possibilité de faire quelques pas avec une stimulation électrique continue.
Mais jusque là, « personne n’avait démontré » la possibilité de bouger ou même de marcher après cette stimulation, explique Jocelyne Bloch, neurochirurgienne au CHUV.
Et pourtant, trois hommes ont tenté l’expérience. 16 électrodes connectées à un stimulateur (placé sous la peau, dans l’abdomen) pendant plusieurs mois ont eu les résultats escomptés. Celui de reprendre le contrôle de leurs muscles paralysés. Un spécialiste américain, Chet Moritz, a expliqué que « deux de ces participants étaient même capables de marcher (…) en utilisant un déambulateur à roulettes pour l’équilibre et la sécurité ».
Ce que cela veut dire ? Que grâce aux électrodes, « le cerveau et la moelle épinière ont rétabli des connections naturelles ».
Trois paralysés ont pu remarcher !
Ils sont trois à avoir tenté l’expérience. David M., 28 ans, paralysé depuis 2010, Gert-Jan Oskam, 35 ans, paralysé depuis 2011 et Sebastian Tobler, 47 ans, paralysé depuis 2013.
Tous trois ont reçu une stimulation épidurale au niveau lombaire. Ce qu’il leur fallait en plus : un entraînement intensif avec harnais et un moral de battant.
Résultat ? Jocelyne Bloch l’explique : « au bout de trois à cinq mois d’entraînement sous stimulation apparaît une certaine récupération neurologique. La stimulation cible le niveau médullaire qui commande les muscles des membres inférieurs activés durant la marche. Cette stimulation facilite la commande du cerveau ».
Dans un premier temps, la stimulation permet d’activer les muscles et, ainsi, augmente l’endurance lors des exercices. Dans un second temps, une récupération neurologique : certains mouvements redeviennent possibles sans aucune stimulation.
Et nous ne vous parlons pas de deux pas (ce qui est déjà énorme, bien entendu !). Madame Bloch précise que « le meilleur a fait plus de 2 kilomètres avec stimulation en laboratoire après plusieurs mois d’entraînement. Il est actuellement toujours capable de le faire ».
La prochaine étape sera de tester cette neurotechnologie très tôt après le traumatisme. 4 à 5 semaines tout au plus, afin de voir les résultats sur un corps qui n’a pas subi l’atrophie.
Un pas de géant et un espoir pour tous. Souhaitons tout le courage du monde à ces hommes et à ces femmes : ne lâchez rien !