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Connaissez-vous la post-masculinité ?

Publié par Mélaine le 16 Fév 2019 à 6:24

Ah la masculinité ! Tout un programme ! Nous vous en parlions la semaine dernière dans cet article et le moins que l’on puisse dire, c’est que certains commentaires ont été virulents. Notamment de la part de certains hommes qui se sont amusés, sur Facebook, à rappeler que nous faisions de nos garçons des petites choses fragiles. Vous n’y êtes pas du tout. Preuve en est ce nouveau concept de la post-masculinité qui fait du bien !

 

Masculinité : oui les hommes évoluent !

Aaaaah la vision de la masculinité monolithique et conquérante. Celle que certains aiment encore à mettre en avant. Un homme, un vrai. Avec du poil, de la barbe, qui ne pleure pas, ne montre pas ses émotions. Un mâle qui regarde le foot en buvant une bière. Il y a fort à parier que vous voyiez de quoi je parle.

 

L’homme avec tout ses attributs de mâle qui s’assume.

 

Et bien non, messieurs. Vous vous plantez totalement lorsque vous vous mettez en avant de telle sorte. La masculinité, ce n’est pas ça. Ce n’est plus ça. Cet homme qui ne montre rien, reste froid, n’est là que pour protéger sa famille, c’est aussi l’homme qui a rendu tant (trop) de femmes malheureuses. Et aujourd’hui, oui, vous pouvez vous assumer comme un homme, masculin, avec une masculinité plurielle, ouverte et positive. 

 

La vidéo du jour

Et heureusement !

 

Une masculinité plurielle qui s’assume

C’en est fini de l’homme bourru. Bienvenue dans une masculinité qui s’explore. Et elle a un nom : la post-masculinité. L’homme de cette ère, c’est celui qui se cherche, se recherche, se comprend et s’assume, avec ses qualités et ses défauts. Celui qui écoute ses émotions et sait les partager.

 

C’est l’amant qui apprend à donner du plaisir. C’est celui qui aime ses enfants et ne s’en cache pas. Celui qui est complice avec ses proches et qui, oui, osons le dire, parfois : pleure. (Oh drame !)

 

Adieu mâle Alpha. L’homme post-masculinité se balade sur un curseur. Il oscille entre masculinité et féminité. Et, parfois, il a du mal à l’assumer. Mais il y travaille. Il renie les conventions machistes et les blagues de cul lourdingues qui ne font rire personne.

 

Olivia Gazalé, auteure de Le mythe de la virilité, un piège pour les deux sexes (à lire et à trouver aux éditions Robert Laffont) résume parfaitement cette nouvelle ère :

 

« La libre réappropriation par chacun de son identité, de ses aspirations, de son corps et de son allure, hors des injonctions normatives, représenterait une émancipation et une libération pour de très nombreux hommes qui ne se retrouvent pas, ou plus, dans le virilisme. La refondation des masculinités offrirait à ces hommes la possibilité historique de sortir du piège. À la différence de la virilité, modèle unique et monolithique, les masculinités, elles, sont multiples, comme le sont aussi les féminités, et toutes devraient avoir la même légitimité sociale. »

 

La masculinité effondre les mythes

Il est mort, ce mythe. D’après une enquête Ipsos de mars 2018, 66% des hommes pensent que le mouvement de libération des femmes à travers le fameux #metoo aura été une bonne chose.

 

L’occasion de revenir sur un mythe, sur des préjugés, comme l’explique Olivia Gazalé :

 

« En Occident, c’est à partir de l’antiquité gréco-­latine que va se théoriser le mythe de la virilité, lequel est fondé sur un postulat de base : la supériorité du masculin sur le féminin. Là où la femme est définie comme faible, fragile, peureuse, entièrement gouvernée par ses entrailles, l’homme, à l’inverse, est perçu comme vigoureux, actif, puissant et dominateur. La force de cette conceptualisation est telle que la supériorité du masculin sur le féminin finira par passer pour une évidence naturelle, alors qu’elle est entièrement construite. »

 

Une nouvelle définition de la masculinité

Comment donc, aujourd’hui, définir cette nouvelle masculinité ? Il est trop tôt pour y répondre. Et c’est tant mieux. Parce que mettre des mots sur cela, ce serait créer un nouveau carcan, cristalliser une nouvelle forme de masculinité.

 

Et pourtant, les chiffres parlent. Voyez plutôt ces affiches signées Ipsos.

post masculinité post masculinité post masculinité

 

Et nous, les femmes, nous aimerions vous dire quelque chose. Et non, je ne parle pas au nom de toutes. N’allez pas croire que nous aimons un type d’homme. Nous sommes, nous aussi, plurielles dans notre, nos, féminité.s. Mais, au nom de toute une génération, je vous le dis : un homme qui avoue et reconnait ses torts et ses faiblesses, c’est beau. C’est magnifique. Et cela rappelle que, contrairement aux schémas que nous aussi nous avons subi, un homme a des sentiments ! (Eh oui, autant que nous.) 

 

Hommes : que vous soyez frêles, costauds, avec un petit ventre, vous êtes un homme. Vous voir pleurer, ça nous émeut. Vous entendre reconnaître que vous avez peur, ça nous rassure. Vous voir vous inquiéter de vos trois cheveux blancs et de vos petites ridules, ça ne retire en rien de votre virilité. Ça nous touche ! Vous voir vous émouvoir lorsque vous prenez conscience de la chance que vous avez d’avoir votre petite famille à vos côtés, ça nous rend chose.

 

Et, sexuellement, qu’on se le dise : un homme qui tâtonne, reconnaît qu’il ne sait pas toujours où aller, explore, nous demande notre avis, pense à notre plaisir plutôt que de faire sa petite affaire, c’est génial. Nous recommandons, à ceux qui en doutent, un classique de la chanson française : 95 fois sur cent, de Brassens. Sans modération.

 

 

N’ayez jamais honte de l’homme que vous êtes, jamais ! Votre masculinité nous émouvra, toujours.