Crise majeure ? Le gouvernement vous explique comment survivre 72 h avec un kit d’urgence
Un guide de survie officiel est désormais mis à disposition du grand publi. Pour apprendre à faire face aux situations les plus extrêmes.
Mis en ligne par les autorités, ce manuel explique comment se préparer. Comment réagir pendant une crise. Et ce qu’il vaut mieux éviter de faire dans les moments de panique. Sans dramatiser, il rappelle surtout qu’en cas de coup dur, quelques réflexes simples peuvent tout changer.
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Un manuel officiel pour apprendre à encaisser les chocs
Ce nouveau document a été élaboré par le Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale. Il ne s’agit pas d’un simple dépliant, mais d’un manuel de 27 pages, intitulé « Tous Responsables ». Accessible sur les sites Internet des ministères concernés. Sa vocation est claire : donner à chacun des repères pour traverser des situations redoutées sans être totalement pris au dépourvu.
Pendant un temps, il a même été envisagé que ce livret soit envoyé par courrier à chaque foyer. Finalement, les autorités ont choisi le format numérique, plus rapide à diffuser et plus facilement actualisable. Mais l’idée de départ reste la même. Que chaque Français puisse s’appuyer sur un document unique au moment où tout se dérègle autour de lui.
Ce manuel s’inspire de guides déjà utilisés dans certains pays d’Europe du Nord. Il a toutefois été adapté aux réalités françaises, qu’il s’agisse du territoire, des risques identifiés ou de l’organisation des secours. L’objectif n’est pas de faire peur, mais de rappeler que face à des catastrophes majeures, la première ligne de défense. Ce sont aussi les gestes de chacun.
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Des scénarios qui vont bien au-delà de la simple tempête
Dans ses premières pages, « Tous Responsables » rappelle l’éventail des situations pour lesquelles il a été pensé. Le texte n’écarte pas la possibilité d’un conflit armé. Ce qui peut surprendre. Mais ce n’est pas le seul cas de figure envisagé. Le manuel évoque également des crises majeures d’origine naturelle. Comme les inondations, les incendies ou les séismes. Qui peuvent brutalement mettre à l’arrêt une ville entière ou isoler des habitants pendant plusieurs heures.
Le document ne se limite pas aux phénomènes climatiques ou géologiques. Il mentionne aussi explicitement le risque d’évènement sanitaire, comme une pandémie. Avec tout ce que cela implique en termes de saturation des hôpitaux. De confinement ou de rupture de certaines habitudes du quotidien. Là encore, le message sous-jacent est que l’on peut mieux vivre ce type de période. Lorsqu’on a, au minimum, anticipé quelques éléments de base.
Le manuel inclut enfin tout un volet sur les catastrophes énergétiques, industrielles ou même commerciales. Cela englobe les pannes massives, les accidents sur des sites sensibles, mais aussi des perturbations majeures dans la chaîne d’approvisionnement. Autrement dit, il ne s’agit pas seulement d’apprendre à réagir quand on voit l’eau monter ou la fumée envahir un quartier. Mais aussi quand la lumière s’éteint, que les stations-service sont à sec. Ou que l’accès à certains services essentiels devient compliqué.
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« Bien préparés » : l’art d’anticiper au calme
Pour éviter d’improviser au dernier moment. Le manuel consacre un premier volet aux réflexes à adopter avant que la situation ne dégénère. Cette partie, intitulée « Bien préparés », insiste sur l’importance de s’organiser quand tout va encore à peu près bien. L’idée est simple : ce qui est fait avant n’est plus à gérer en pleine urgence.
Le document recommande ainsi de constituer chez soi un kit de survie permettant de tenir 72 heures. Trois jours, c’est le laps de temps pendant lequel les secours peuvent être débordés. Les routes impraticables ou certains services momentanément indisponibles. Plutôt que de compter sur l’improvisation, il invite chaque foyer à réfléchir à ce dont il aurait concrètement besoin pour manger, boire, se soigner et rester au chaud durant cette période.
Parmi les éléments cités, on trouve une trousse de premiers secours, des médicaments usuels, un réchaud, des aliments à longue conservation, ainsi que six bouteilles d’eau potable par personne. Des vêtements chauds sont également mentionnés, tout comme les documents d’identité et de l’argent liquide, au cas où les moyens de paiement habituels ne fonctionneraient plus. Ces détails, que beaucoup découvrent seulement au moment d’une crise, sont ici mis noir sur blanc.
Plus surprenant, le guide suggère de glisser aussi des livres ou des jeux dans ce kit de survie. Ce n’est pas anecdotique : en situation de tension, l’ennui, le stress et la promiscuité peuvent peser autant que le manque de ressources matérielles. Prévoir de quoi occuper les enfants, ou simplement de quoi déconnecter quelques minutes, fait partie des conseils formulés par les auteurs.
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Pendant la crise : rester « bien protégés »
Une fois la situation déclarée, le manuel bascule dans son deuxième volet, « Bien protégés ». Ici, il n’est plus question d’anticipation mais de gestes à adopter pendant l’événement lui-même, alors que la marge de manœuvre se réduit. Les consignes varient évidemment selon le type de danger rencontré.
En cas de inondations, le document rappelle l’importance de rester à l’abri, plutôt que de tenter de se déplacer coûte que coûte. Le même principe vaut pour les incendies, avec une recommandation concrète : protéger sa bouche et son nez avec un linge humide pour limiter l’inhalation de fumées. Ces gestes peuvent paraître élémentaires, mais c’est justement dans la panique qu’ils sont souvent oubliés.
Le guide aborde aussi des scénarios plus rares mais plus inquiétants, comme l’accident nucléaire. Dans ce cas précisément, il est indiqué qu’il peut être nécessaire de prendre de l’iode, en suivant les instructions des autorités. Là encore, l’idée est de permettre à chacun de comprendre ce que signifie concrètement ce type de consigne, plutôt que de la découvrir à la dernière minute sans savoir comment s’y conformer.
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Autre point clé du manuel : le signal d’alerte. En cas d’événement grave nécessitant une mise à l’abri, il est prévu l’émission d’un signal sonore spécifique, composé de trois séquences d’1 minute 41 chacune. Ce code sonore est pensé pour être immédiatement identifiable. Le texte précise qu’il sera complété par une notification envoyée sur les téléphones portables des habitants concernés, histoire de multiplier les chances que le message soit bien reçu.
Un quotidien à réorganiser sous pression
Au-delà de ces consignes très précises, le manuel donne un fil conducteur : dans une crise majeure, il vaut mieux limiter les déplacements, s’informer via les canaux officiels et éviter de saturer les services d’urgence pour des questions non vitales. Sans entrer dans les détails opérationnels, le document incite chacun à se demander comment il gérerait la fermeture d’une école, l’impossibilité de prendre un transport ou l’interruption momentanée d’un service public.
Il rappelle implicitement que l’on ne vit pas une catastrophe comme une coupure de courant ordinaire. Le confort, la santé et la sécurité sont au centre des préoccupations, mais ils passent aussi par une organisation familiale minimale. Qui récupère les enfants ? Où se retrouver si les réseaux de communication sont perturbés ? Ce sont ce type de questions que le livret pousse à se poser à froid, bien en amont.
Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que le manuel n’en reste pas à ces conseils d’abri et de stocks. Il va plus loin en abordant une dimension de plus en plus présente dans nos vies : le risque numérique. Et c’est là que la dernière partie prend tout son sens.
« Tous engagés » : la cybersécurité et l’appel à l’engagement citoyen
La troisième section, « Tous engagés », change de registre. Elle ne parle plus seulement de phénomènes visibles comme les séismes ou les flammes, mais de menaces plus discrètes, liées au numérique. Le manuel détaille plusieurs recommandations pour mieux se protéger des cyberattaques, appelées à se multiplier en période de tension.
Parmi ces conseils, on retrouve le renforcement des mots de passe, la réalisation de mises à jour régulières de ses appareils et la prudence face aux contenus partagés en ligne. Le texte insiste notamment sur la nécessité de vérifier ses sources avant de relayer une image sur les réseaux sociaux, afin de ne pas contribuer à la diffusion de fausses informations ou de contenus manipulés. En pleine crise, ce tri de l’information devient déterminant.
Mais saviez-vous que ce document ne s’arrête pas à la seule protection individuelle ? Dans ses dernières pages, le guide recense aussi les principaux sites de recrutement des forces de défense, de la police et de la gendarmerie. Il renvoie également vers d’autres services dans lesquels chacun peut s’engager à titre volontaire. L’idée est claire : en cas de période troublée, la résilience ne repose pas uniquement sur les institutions, mais aussi sur ceux qui choisissent de s’impliquer.
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Que retenir ?
C’est donc là que se trouve la véritable révélation de « Tous Responsables » : ce guide de survie ne se contente pas de dire comment se cacher, stocker de l’eau ou respirer derrière un linge humide.
Il propose aussi aux citoyens de devenir acteurs, que ce soit en sécurisant leurs usages numériques, en relayant une information fiable ou même en rejoignant les dispositifs d’engagement prévus par l’État. Une manière de rappeler qu’en temps de crise, se protéger soi-même, c’est déjà commencer à protéger les autres.