Cet homme a appris sa condamnation à mort d’une façon aussi atroce qu’inédite
Le procès est virtuel, la sentence est bien réelle ! Ce lundi 4 mai, un Nigérian est condamné à mort par pendaison via l’application Zoom. Et rapidement, les associations de défense des droits de l’homme montent au créneau pour dénoncer un procédé à la fois « cruel et inhumain » tout en interrogeant le dispositif.
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Zoom : un procès virtuel et une condamnation à mort
En 2018, un Nigérian du nom d’Olalekan Hameed est incarcéré après avoir été suspecté du meurtre de la mère de son employeur. Et ce lundi 4 mai, compte tenu de la situation sanitaire exceptionnelle, son procès se déroulait sur l’application Zoom. D’un côté, le juge au tribunal de grande instance de Lagos à Ikeja, de l’autre, les avocats chez eux et enfin, l’accusé dans sa prison de sécurité maximale de KiriKiri.
Et après presque trois heures d’audience, la sentence tombe avec la peine de mort par pendaison. « Que le Seigneur ait pitié de votre âme. C’est le jugement virtuel du tribunal. » Un véritable choc lorsque l’on sait que la dernière exécution a eu lieu en 2016 et que c’est un procédé qui reste tout de même extrêmement rare au Nigéria. Alors évidemment, les associations des droits de l’homme sont immédiatement montées au créneau pour dénoncer un dispositif « cruel et inhumain. »
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Une remise en cause du dispositif
Condamner un prisonnier à la peine de mort via l’application Zoom soulève un certain nombre de questions éthiques. Et bien évidemment, du côté des associations, c’est d’abord la pendaison qui est remise en cause et qualifiée « d’archaïque, intrinsèquement cruelle et inhumaine, elle devrait être abolie. » Mais ce qui interroge surtout, c’est la validité de la procédure. Et c’est le directeur d’Amnesty International Nigeria, Osai Ojigho, qui pose cette question fondamentale.
« Pouvons-nous dire que justice a été rendue dans ce cas ? Le public a-t-il eu accès à cette session ? Ça vaut la peine d’explorer si les processus qui ont conduit à la séance virtuelle ont suivi le principe de la justice naturelle et d’une affaire équitable. »
Source : Capital