TV : cette chaîne tire sa révérence, une autre chaîne débarque bientôt
Sur la TNT, Chérie 25 vit sans doute ses dernières semaines sous cette identité. La chaîne du Groupe NRJ est en passe d’être cédée. Avec un changement d’habillage, de ligne éditoriale et de cible à la clé. L’opération demeure conditionnée à l’agrément de l’ARCOM, mais dans les coulisses, tout s’organise déjà pour préparer la transition.
La perspective de cette vente n’arrive pas par hasard. Après la décision de l’ARCOM d’arrêter NRJ12, le groupe présidé par Jean-Paul Baudecroux a engagé une réévaluation de son empreinte hertzienne. Garder une seule antenne n’avait plus de sens au regard de sa stratégie médias et de ses priorités d’investissement. Résultat, la fréquence 25 pourrait bientôt changer de mains et d’ADN.
Pourquoi NRJ se retire du jeu hertzien
Pour NRJ, conserver une place sur la TNT n’est plus un impératif si cette présence ne cadre pas avec son modèle. Le groupe s’est historiquement illustré sur la radio et le digital. Où il maîtrise ses coûts, son ton et sa relation aux audiences. Entre obligations de grille, contraintes réglementaires et bataille des droits, la télévision gratuite demande d’autres investissements. D’autres cycles et une patience que tous les acteurs ne souhaitent plus assumer.
En se séparant de Chérie 25, le groupe acte une forme de recentrage. C’est un choix industriel avant d’être symbolique. Cela n’efface pas l’histoire de la marque « Chérie », mais cela reconnaît qu’à l’heure des plateformes, l’agilité éditoriale ne se joue pas forcément sur un canal hertzien.
Ce que prépare vraiment RMC
En face, le pôle télé de RMC avance ses pions. Déjà propriétaire de RMC Découverte et RMC Story, l’éditeur revendique un savoir-faire dans le divertissement gratuit. Les deux chaînes ont enregistré des hausses d’audience la saison passée, un signal qui conforte ses arbitrages. L’arrivée d’une troisième fréquence voisine ouvrirait la voie à un bouquet unifié, immédiatement identifiable sur la télécommande.
Ce projet ne se limite pas à caler une nouvelle chaîne entre les deux existantes. Il s’agit de créer un écosystème éditorial cohérent où chaque antenne occupe un territoire clair, avec une promesse lisible et complémentaire. Dans une télévision de flux où l’attention se gagne minute par minute, la puissance de marque et la proximité des canaux comptent autant que la qualité des programmes.
Une cible assumée : les moins de 50 ans
Le cap est posé par Régis Ravanas, directeur général de RMC/BFM : le groupe veut être très puissant sur les moins de 50 ans. Cette cible, clé pour les annonceurs, consomme la télé différemment, zappe vite, picore des contenus et navigue entre le linéaire et les services à la demande. Pour la retenir, il faut des formats identifiables au premier coup d’œil et des grilles capables de créer des rendez-vous récurrents.
L’autre paramètre est la complémentarité. Aujourd’hui, RMC Découverte et RMC Story portent une coloration plutôt masculine avec l’aventure, la mécanique, l’histoire populaire, les docs de société et le factuel musclé. La nouvelle antenne aura, elle, une sensibilité plus féminine, et c’est un choix stratégique. Le groupe veut couvrir le spectre complet des moins de 50 ans sans empiler des clones de programmes.
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Une promesse éditoriale orientée « life »
Ce recentrage suppose une offre magazines, docu-réalités, séries feel good et formats de vie quotidienne capables de fédérer au-delà des niches. Ce n’est pas une révolution de plateau, mais un ajustement fin du cahier des charges. La chaîne qui succédera à Chérie 25 doit parler aux envies, aux rythmes et aux références d’un public féminin large, sans renoncer à la qualité ni à l’accessibilité.
L’objectif n’est pas de multiplier les programmes racoleurs, mais d’installer une tonalité grand public, positive, utile et incarnée, tout en restant compatible avec l’économie d’une chaîne gratuite. C’est précisément là que le savoir-faire accumulé par RMC sur le factuel et le divertissement peut jouer à plein.
Le rôle décisif de l’ARCOM
Reste la clé de voûte : l’agrément de l’ARCOM. Tant que le feu vert n’est pas officiellement allumé, on parle d’un projet, même si tout montre que la mécanique est avancée. La régulation veille à la concentration des médias, à la pluralité et au respect des engagements pris par les éditeurs. Une reprise s’accompagne toujours d’un périmètre de conditions, qu’il s’agisse de l’identité de la chaîne, des genres de programmes, des horaires ou de la publicité.
C’est pourquoi le discours reste prudent : le transfert doit être validé, et l’ambition sera ajustée au cadre fixé par le régulateur. Mais l’intention est claire : capitaliser sur la proximité des fréquences et sur la force d’une marque-ombrelle.
Trois canaux, une seule boussole
Si l’opération aboutit, la télécommande des téléspectateurs deviendra l’alliée du projet. Le groupe vise un triptyque bien rangé sur le 23, le 24 et le 25. Cette contiguïté est tout sauf anecdotique : elle facilite le zapping interne et augmente la probabilité qu’un téléspectateur reste dans l’univers RMC lorsqu’il cherche « autre chose » sans quitter le bouquet.
Dans une bataille d’attention où la notoriété spontanée et la répétition font la différence, afficher la même marque d’une case à l’autre vaut presque campagne média. L’utilisateur sait où il met les pieds : un label, trois déclinaisons, trois promesses complémentaires.
Ce que cela change pour toi, téléspectateur
Concrètement, tu ne devrais pas avoir grand-chose à faire. La chaîne actuelle occupe déjà la case 25 ; elle se relookera et réorganisera sa grille. Le changement se verra dans l’habillage, la ligne éditoriale et les visages à l’antenne. L’idée est de clarifier l’offre : RMC Découverte pour l’exploration et les docs spectaculaires, RMC Story pour l’info de société et les récits vrais, et la nouvelle venue pour le quotidien, les histoires de vie et les magazines plus féminins.
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Il ne s’agit pas d’effacer ce qui fonctionnait, mais d’assembler un puzzle cohérent où chaque chaîne trouve sa singularité sans cannibaliser les autres. Cette architecture a une vertu : elle simplifie le choix. Quand on sait ce qu’on vient chercher, on y retourne.
Une stratégie calibrée pour le marché publicitaire
Cette bascule répond aussi à une logique publicitaire. Les moins de 50 ans restent une cible premium, et un positionnement féminin permet de séduire des secteurs clés : beauté, santé-bien-être, foyer, culture-loisirs, retail. Avec trois antennes profilées, RMC peut vendre de la puissance et du ciblage sous la même bannière, une proposition qui parle aux agences comme aux annonceurs.
La progression d’audience de RMC Découverte et RMC Story la saison dernière sert d’argument. Elle montre que le groupe sait créer de l’attraction dans le gratuit, là où la concurrence est devenue féroce avec les plateformes et la VOD. Ajouter une troisième jambe, c’est consolider le tabouret.
Et la marque « Chérie » dans tout ça ?
La marque Chérie ne disparaît pas de l’imaginaire collectif, mais elle laisse la place sur la TNT. Sa douceur, son héritage et son public avaient leur cohérence, seulement l’équation industrielle a changé côté NRJ. Ce retrait acté, le champ est libre pour un habillage résolument RMC, avec ses codes, sa voix et son rythme.
Il ne faut pas y voir un reniement, plutôt un passage de relais : d’un côté, un groupe qui optimise son portefeuille médias ; de l’autre, un éditeur qui densifie une galaxie de chaînes déjà bien identifiées.
Ce qu’a dit le patron de RMC/BFM
Lors de sa conférence de rentrée, Régis Ravanas a posé la philosophie du projet : investir dans le divertissement, consolider ce qui a progressé et parler plus fort aux jeunes adultes. Il a aussi insisté sur la nécessité de différencier les antennes pour couvrir des territoires distincts. La future chaîne disposera d’un cahier des charges tourné vers la cible féminine, ce qui la rendra complémentaire des deux autres.
Entre les lignes, on lit une stratégie de marque unique déclinée, simple à mémoriser et efficace à l’heure du scroll permanent. Un nom court, un univers clair, un bénéfice évident : c’est la recette des bouquets qui performent.
Dernière ligne droite avant le changement de plaque
Les prochaines semaines seront donc consacrées aux ultimes étapes administratives et aux préparatifs de grille. Les dossiers sont sur la table de l’ARCOM, les scénarios de lancement sont prêts, et les équipes peaufinent le positionnement ainsi que le packaging éditorial. À l’écran, la transformation sera visible, mais pensée pour rester naturelle : on ne bouscule pas un public, on l’emmène.
Tout l’enjeu consiste à réussir la première impression : un habillage reconnaissable, une bande-annonce qui raconte la promesse et une soirée de lancement qui donne envie de revenir le lendemain. Dans ce genre d’exercice, la cohérence vaut de l’or.
Le nom qui s’affichera au numéro 25
Reste la question qui brûle les lèvres : comment s’appellera la chaîne issue de la reprise, une fois l’ARCOM passée ? Le pôle RMC veut un label fédérateur, immédiatement relié aux deux antennes sœurs, avec une tonalité lifestyle et féminine. La nouvelle identité qui doit remplacer Chérie 25 sur la TNT s’affichera, si tout est validé, sous un nom simple et aligné sur la marque-ombrelle : RMC Life.
- 29/08/2025 à 19:53La faute à qui ? Si personne ne s'était abonné aux chaine cryptées, on n'en serait pas la !Les gens ont contribué à ce qui se passe actuellement dans le PAF, et maintenant ils viennent se plaindre ! Vous trouvez pas que c'est un peu facile ?
- 29/08/2025 à 17:27on n'a pas fini de s'ennuyer pour être polie heureusement qu'il existe des programmes comme Netflix ou Disney même s'ils sont payants
- 29/08/2025 à 13:01Encore une daube qui s'annonce comme toujours.
4 commentaires