Des procès bientôt diffusés à la télé ?
Qui n’a jamais été curieux d’assister à un véritable procès ? Eh bien, il sera très prochainement possible d’en visionner à la télévision via la chaîne France 3. Amatrice dans le domaine de la justice, la chaine a notamment diffusé les images de l’agression d’Yvan Colonna, France 3 devrait commencer son premier tournage au printemps.
Un concept autorisé par la loi ?
En France, il est strictement interdit depuis 1954, de photographier ou de filmer lors d’une audience. Si quelques exceptions ont été faites, notamment pour des grands procès qui nécessitent des archives historiques, on pense notamment au procès des attentats de janvier 2015 et celui des attentats du 13-Novembre, les Français ne sont pas tous amènes de connaître le déroulé d’un procès. C’est ce pourquoi, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a souhaité mettre en place ce système de procès filmés.
« Notre ambition, ce n’est pas la captation de procès médiatiques, déjà très couverts par la presse, mais de donner à voir la justice du quotidien, celle qui peut toucher chaque Français à un moment de sa vie » , explique la Chancellerie. Il s’agit de « faire entrer la justice dans le salon des Français, pas de verser dans la justice spectacle » , poursuit-elle. La Chancellerie a présenté ce mardi 29 mars, le cadre réglementaire de ces procès filmés.
Quels genres d’audiences France 3 va-t-elle filmer ?
Quels seront les procès concernés ? La Chancellerie a annoncé que toutes les audiences seront propices à une demande de tournage. Tribunal correctionnel, tribunal de commerce, celles fermées au public seront aussi accessibles, notamment celles qui concernent les affaires familiales comme les divorces par exemple. Il faut simplement que le projet soit « d’intérêt public d’ordre pédagogique, informatif, culturel ou scientifique » . Les diffuseurs devront ensuite faire une demande au ministère de la Justice qui donnera son accord.
Si l’audience est publique, les personnes présentes ne pourront pas refuser la captation du procès. En revanche si l’audience est privée, toutes les personnes présentes, devront signer un accord pour le droit à l’image. S’ils refusent, tous les « éléments d’identification » (témoignage, visage…) devront être cachés. En ce qui concerne, les mineurs, les personnes protégés et les forces de l’ordre, ils garderont leur anonymat. Cinq ans après la diffusion de l’émission, les images ne seront plus diffusables. France 3 risque de marquer un gros coup dans l’histoire de la télévision et pourra même rivaliser avec les géants de l’audimat.