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« Dans son taxi, il m’a forcée à faire une fellation » : Effondrée, une victime de viol raconte avoir vu son agresseur sortir libre du tribunal (vidéo)

Publié par Fanny Jacob le 01 Juil 2022 à 6:06

Les personnes victimes d’agressions sexuelles vivent avec un terrible fardeau. En plus de ressentir de la colère, de la honte et de la peur, elles sont souvent incomprises par la justice. Actuellement, de nombreux violeurs sévissent en France sans être condamnés. Par ailleurs, la culture du viol est, aujourd’hui, très ancrée dans notre pays.

« Votre femme, vous la violez quand vous voulez » , avait notamment lancé un gynécologue accusé par une quinzaine de patientes. Ainsi, il n’est pas rare que des violeurs soient relâchés dans la nature, avec peu ou pas de détention. Karine, victime de viol, aurait subi de plein fouet cette injustice. Dans Morandini Live, en larmes, elle évoque ce jour où elle aurait vu son agresseur sortir du tribunal, totalement libre. Un témoignage glaçant et bouleversant.

Une victime de viol voit son agresseur sortir libre du tribunal

Chez Morandini, Karine, victime d’un viol, a accepté de témoigner à visage découvert à la télévision. Alors que des témoignages similaires se multiplient sur le territoire, cette dernière est venue pour dénoncer le système judiciaire en France. « Je l’ai vu repartir hier du tribunal avec sa petite famille » , a-t-elle déclaré, effondrée, en parlant de son agresseur. Un échec pour cette femme qui ne demandait, finalement, que la justice. « La présidente a dit que, nous, les parties civiles, n’avions pas dû comprendre cette peine. Mais oui, effectivement, je ne comprends pas que ce soit possible » , ajoute-t-elle.

« Il est dangereux, c’est un prédateur sexuel » , a justifié Karine dans Morandini Live. « Il était chauffeur de taxi, il nous a abordé avec son taxi, ce n’est pas possible. On ne peut pas dire, parce qu’il n’a pas commis de viol depuis qu’il a été placé sous contrôle judiciaire, parce qu’il a un enfant, que sa situation n’est pas stable, que c’est bon tout va bien » , a-t-elle repris, excédée.

Un poignant témoignage : « il a passé ses doigts partout »

La victime de viol, Karine, a également tenu à rappeler la gravité des faits. Celle-ci a donc délivré son propre témoignage sur le viol qu’elle aurait subi. « Je rentrais du travail un soir, au restaurant que je fermais. Il devait être minuit, j’ai été abordée par un chauffeur de taxi qui me disait que c’était dangereux de se promener toute seule le soir. Il proposait une course gratuite pour me ramener chez moi » , a-t-elle dit. « Et une fois en bas de chez moi, dans son taxi, il m’a forcée à faire une fellation, et il a passé ses doigts partout. Et pour lui, tout ça, c’était normal. Après, il m’a demandé mon numéro de téléphone, et il m’a laissée. Il dit qu’il ne comprend pas, car pour lui, tout ça était consenti » , a-t-elle raconté, en pleurs.

Pour rappel, les faits de viol sont passibles de 20 ans d’emprisonnement. Néanmoins, la majeure partie des accusés écopent d’une peine moindre ou d’un aménagement après avoir passé quelques années en prison. Par ailleurs, nous ne comptons même plus le nombre de victimes qui ne sont pas prises au sérieux, qui n’osent pas parler ou dont le dossier est classé « sans suite« .

Karine, victime de viol, regrette la décision de la justice

« On nous a dit que le procureur doutait de ses capacités à faire appel ou pas, par rapport au dossier. Mais je suis désolée, je n’ai pas du tout cette vision-là des choses. Ce n’est pas parce qu’il a une gamine qu’il ne doit pas aller en prison » , regrette ainsi Karine. « Je suis obligée de faire confiance à la justice, je n’ai qu’elle. Sinon, je fais quoi ? Je vais où il habite, et je me fais justice ?  Ça fait 25 ans qu’on m’élève en me disant que la justice de ce pays est juste, donc oui, j’ai confiance en la justice, mais hier, elle nous a trahies. Et j’espère qu’elle va réparer ça » .

D’après l’avocate de l’accusé, l’agresseur de Karine serait ressorti libre du tribunal. Il aurait été condamné pour son acte à 6 ans de prison dont 4 ans avec sursis probatoire. Les deux années restantes peuvent également être aménagées, car l’accusé dépendrait d’une ancienne loi judiciaire par rapport à la date des faits. « On ne sait pas encore aujourd’hui s’il aura un bracelet électronique » , a-t-elle également déclaré.