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Cette autoroute du désert cache la plus longue ligne droite du monde

Publié par Killian Ravon le 20 Nov 2025 à 12:33

Imaginez une route où le volant reste droit pendant des heures, perdue entre sable et horizon. Cette autoroute existe bel et bien, quelque part au milieu des dunes, et elle réserve un record très particulier.

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Longue route asphaltée à deux voies traversant un désert plat, s’étirant vers l’horizon sous un ciel bleu légèrement nuageux.
Une route rectiligne qui semble filer vers l’infini, parfaite incarnation des trajets sans fin.

En attendant de lever le voile sur ce tronçon unique. Embarquons pour un tour du monde des routes les plus interminables. Avec ou sans virage, de l’Amérique aux confins du désert.

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Entre rubans d’asphalte infiniment rectilignes, routes mythiques qui traversent des continents entiers. Et trajets qui se transforment en piste d’atterrissage, ces axes routiers ont un point commun : ils redéfinissent notre rapport aux distances. Et l’une d’entre elles, bien cachée dans les sables, détient un record que peu d’automobilistes connaissent vraiment…

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Paysage désertique au coucher du soleil avec de grandes dunes orangées et un disque solaire rouge brillant au-dessus de l’horizon.
Un désert qui semble s’étirer à l’infini, comme certaines routes dont on ne voit jamais la fin.
Crédit : Javierblas / Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0).

Quand la route ne tourne jamais

Difficile d’imaginer plus monotone qu’une ligne droite qui ne finit pas. Le décor est toujours le même, le paysage change à peine, le régulateur de vitesse reste calé et le volant ne bouge presque pas. Pour certains conducteurs, c’est un rêve de confort. Pour d’autres, surtout ceux qui ont tendance à somnoler, c’est le scénario idéal pour s’endormir au volant.

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Dans un immense désert de la péninsule arabique, une autoroute file ainsi à travers le néant, direction la frontière d’un pays voisin. La limitation est fixée à 120 km/h, une vitesse de croisière élevée, mais le trajet semble encore plus lent tant la route ne propose aucun relief. À perte de vue, uniquement de l’asphalte, du sable et un horizon qui recule.

Ce genre de trajet peut paraître morose, presque hypnotique. Pourtant, même au milieu de nulle part, quelques haltes existent. Un hôtel isolé, une petite mosquée, un parc planté au milieu du désert… Autant de prétextes pour couper la monotonie et se dégourdir les jambes avant de reprendre cet immense ruban rectiligne.

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Des lignes infinies entre Mexique, Paraguay et États-Unis

Pour comprendre à quel point certaines routes peuvent être droites, il suffit de regarder du côté de l’Amérique. Au Mexique, un segment de la Carretera Transpeninsular s’étire sur 169 kilomètres entre El Médano et Las Barrancas, sans qu’aucun virage sérieux ne vienne casser la trajectoire. Cette portion fait office de record national, presque une règle tracée au crayon sur la carte.

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Plus au sud, le Paraguay abrite lui aussi un tronçon spectaculaire. Une route traverse le pays du nord au sud avec une portion rectiligne de 207 kilomètres. Un chiffre qui donne une idée de l’échelle de ces espaces, où l’on peut rouler pendant des heures en ayant l’impression de ne jamais vraiment progresser sur la carte.

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Aux États-Unis, ce sont les grandes plaines qui permettent ce genre de fantaisie. La route 46, dans le Dakota du Nord, n’est pas une autoroute, mais elle aligne tout de même 202 kilomètres de ligne droite entre Streeter et Walcott. Là-bas, l’État a d’ailleurs relevé récemment la vitesse maximale à 80 mph, soit environ 129 km/h. De quoi avaler ces dizaines de kilomètres sans fin un peu plus rapidement, mais au prix d’une attention encore plus soutenue.

Route rectiligne traversant un plateau désertique austral, vue depuis l’intérieur d’une voiture sous un ciel parfaitement dégagé.
Sur le Nullarbor, l’Eyre Highway donne l’impression de conduire vers l’horizon sans jamais le rattraper.
Crédit : Chuq / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0).

Cap sur l’Australie et sa route qui se transforme en piste

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Si vous aimez les grands espaces et le vide à perte de vue, l’Australie est un terrain de jeu idéal. Entre l’Australie-Occidentale et l’Australie-Méridionale, la Eyre Highway déroule près de 1 664 kilomètres d’asphalte. Cette route longe la réserve de Nuytsland Nature, frôle parfois la côte australienne et traverse des paysages d’une incroyable austérité.

L’un de ses segments est particulièrement célèbre : un tronçon d’environ 145 kilomètres absolument dépourvu de virage. La voiture semble glisser sur une trajectoire infinie, comme posée sur une règle géante. Mieux vaut prévoir une bonne playlist, quelques snacks et, si possible, un passager de conversation, histoire de ne pas perdre le fil dans ce décor répétitif.

Détail insolite que peu de voyageurs connaissent : certaines portions de cette route peuvent servir de piste d’atterrissage en cas d’urgence. La circulation est alors stoppée par des barrages, laissant la chaussée libre au Royal Flying Doctor Service, le service médical aérien. Le bitume se transforme alors temporairement en piste, preuve que ces routes rectilignes ont parfois une utilité bien plus vitale qu’un simple plaisir d’automobiliste.

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Panneau routier « 90 Mile Straight » encadré par deux voitures sur un bas-côté poussiéreux, avec la route qui s’enfonce dans le paysage.
La portion la plus droite d’Australie affiche fièrement ses 146,6 kilomètres de trajectoire sans courbe.
Crédit : Chuq / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0).

Les championnes des très longues distances

Dès que l’on accepte l’idée que les routes puissent tourner, le classement change totalement. La route panaméricaine domine largement la compétition des itinéraires routiers les plus longs de la planète. Avec 30 577 kilomètres, ce réseau traverse quatorze pays, du grand nord de l’Alaska jusqu’à Ushuaia, au sud de l’Argentine. Une sorte d’épine dorsale des Amériques, ponctuée de frontières, de climats extrêmes et de paysages contrastés.

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En deuxième position, on retrouve l’autoroute 1 en Australie, un gigantesque anneau routier de 14 484 kilomètres. Né en 1955 comme réseau national, cet axe relie presque toutes les capitales d’État et la plupart des grandes villes. Il longe les côtes, traverse des zones urbaines et désertiques, et forme un immense cercle qui fait le tour du continent.

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Pour compléter ce trio, direction la Russie et son réseau routier transcontinental. L’autoroute transsibérienne s’étend sur près de 11 000 kilomètres, reliant Saint-Pétersbourg à Vladivostok. Commencée en 1981, sa construction a duré plusieurs décennies, jusqu’à son achèvement en août 2015. Cette colonne vertébrale routière suit grosso modo le tracé du célèbre train du même nom, mais avec une expérience de voyage bien plus exigeante pour le conducteur.

Longue route bitumée bordée de reliefs arides, filant droit au milieu du désert avec des montagnes brumeuses à l’arrière-plan.
Longue route bitumée bordée de reliefs arides, filant droit au milieu du désert avec des montagnes brumeuses à l’arrière-plan.
Crédit : Angelica Jacobi / Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0).
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Quand la route laisse la place au train

Face à ces distances presque irréelles, une question revient naturellement : est-ce encore vraiment du voyage, ou juste une performance d’endurance au volant ? Traverser les États-Unis en voiture, parcourir des milliers de kilomètres sur des routes désertes ou aligner des jours de conduite sur un axe transcontinental peut rapidement tourner au « train-train » routier.

C’est là que le rail reprend tout son sens. Prendre le temps de traverser les États-Unis en train, par exemple entre New York et San Francisco via Chicago à bord du California Zephyr, permet de redécouvrir ces paysages sans le stress de la conduite. De la même manière, embarquer à bord du mythique train transsibérien, de Moscou à Vladivostok, transforme un simple itinéraire en véritable expérience de voyage.

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Les très longues routes restent de formidables prétextes à l’aventure pour ceux qui aiment le volant. Mais pour admirer sereinement les montagnes, les plaines ou les déserts qui défilent, le train garde un avantage : il évite les heures de concentration extrême sur une chaussée parfois plus monotone qu’un fond d’écran.

Route goudronnée à deux voies traversant un désert rocailleux, bordée de collines ocre sous un large ciel clair légèrement voilé.
Cette route isolée près de la frontière saoudienne illustre parfaitement ces corridors d’asphalte perdus au milieu du désert.
Davide Mauro / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0).

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Au cœur du désert, la reine absolue des lignes droites

Reste à dévoiler la star de cette histoire. Car parmi toutes ces routes impressionnantes, une détient un record très particulier, validé par le Guinness World Records. Il s’agit d’une portion d’autoroute longue de plus de 240 kilomètres sans la moindre courbe ni dénivelé notable. Une ligne parfaitement droite, posée au milieu des dunes, que l’on parcourt en un peu plus de deux heures dans des conditions normales.

Cette portion se trouve en Arabie saoudite, au cœur du désert du Rub al-Khali, sur l’autoroute A10. À l’origine, cet axe avait été construit pour l’usage privé du roi Fahd, avant de devenir un itinéraire stratégique vers la frontière du Qatar et des Émirats arabes unis. L’autoroute entière, qui traverse le sud du pays d’est en ouest, mesure environ 1 480 kilomètres, soit davantage qu’une traversée de la France de Dunkerque à Perpignan.

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En partant d’Harad pour rejoindre la région d’Al Batha, le trajet peut prendre autour de 3 heures selon les conditions, sous un ciel souvent dégagé et des températures élevées. Malgré son apparente monotonie, cette route n’est pas totalement coupée du monde. On y croise un hôtel isolé, une mosquée ou encore un parc où les habitants viennent se promener, autant d’oasis humaines dans cet océan de sable et d’asphalte.

Autour, d’autres axes saoudiens flirtent eux aussi avec les très longues distances et les courbes rarissimes, comme l’autoroute 85 qui relie Turaif à Nairyah sur plus de 1 070 kilomètres. Mais aucune n’égale ce tronçon parfaitement rectiligne de 240 kilomètres. Derrière son apparente simplicité, cette ligne droite concentrée dans le désert est bien la championne mondiale discrète des routes qui ne tournent jamais.

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