Les contribuables français vont-ils devoir payer une taxe pour l’Ukraine en juillet ?
Depuis plusieurs jours, un message anxiogène envahit les fils d’actualité : chaque Français serait désormais tenu de verser 12 € par mois pour financer l’effort militaire en Ukraine. Sur Facebook, la vidéo d’origine a franchi le palier du million de vues, engendrant plus de cinq mille commentaires.
Souvent emplis de colère et de défiance. Sur TikTok et Instagram, des extraits plus concis et musclés circulent sans aucune référence légale, tandis que des montages photographiques insèrent Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky dans un pseudo-comité secret. Le climat d’exaspération fiscale et d’inquiétude face au conflit ukrainien constitue un terreau idéal pour ce type de désinformation, encore renforcée par l’opération Doppelganger, une manœuvre supposée de manipulation destinée à semer le doute dans l’opinion publique.
Un emballement sur les réseaux sociaux
Le mécanisme est rodé : une vidéo bien montée, une voix off grave, quelques plans d’archives du Palais-Bourbon et de la présidence ukrainienne, et le tour est joué. La publication affirme que les députés ont voté, à huis clos et sans aucun débat public, l’instauration d’une contribution obligatoire de 12 € chaque mois, inscrite en toute discrétion dans un amendement fiscal.
Rapidement, les réactions fusent. Des internautes proclament qu’ils refuseront de payer, d’autres évoquent d’emblée la désobéissance civile, certains multiplient les appels à signer des pétitions ou à participer à des manifestations. Dans ces échanges enflammés, rares sont ceux qui interrogent la moindre source ou qui vérifient la trace du texte dans les bases législatives.
À mesure que le contenu viral se propage, des variantes apparaissent, agrémentées de faux articles de presse ou de statistiques fabriquées. Les commentaires mentionnent parfois un prétendu document secret de l’Élysée ou un rapport confidentiel du ministère des Finances, sans jamais proposer de liens vers ces pièces inexistantes.
L’absence de tout texte législatif sur l’Ukraine
En France, toute mesure fiscale doit passer par une procédure rigoureuse : entrée en commission, examen en séance publique, vote à la majorité des députés, avis du Conseil d’État, publication au Journal officiel et inscription sur Legifrance. Or, à ce jour, aucune proposition de loi, aucun amendement ni aucun rapport ne fait état de l’instauration d’une telle taxe de 12 € mensuels pour l’Ukraine.
La plateforme Legifrance recense l’ensemble des textes adoptés, amendés ou simplement débattus au Parlement. Une simple recherche des mots « taxe Ukraine » ou « 12 € » ne renvoie aucun document pertinent. De même, le site de l’Assemblée nationale offre l’intégralité des comptes rendus de séance et des dossiers législatifs ; l’absence totale de toute mention relative à cette contribution est donc implacable.
À lire aussi
Même le Journal officiel, publié chaque jour et disponible en ligne. Ne contient aucune trace d’un décret ou d’une loi portant sur cette taxe. Cet indicateur se révèle décisif : si les députés avaient voté une telle mesure, ils l’auraient obligatoirement publiée sous forme de texte daté.
Transparence des débats à l’Assemblée
Contrairement à ce que la rumeur prétend. Les députés ne peuvent pas « valider secrètement » un impôt sans en informer les citoyens. Les débats sont, pour l’essentiel, retransmis en direct sur le site de l’Assemblée nationale. Et chaque étape du processus législatif est consignées dans les comptes rendus.
Un texte fiscal doit obligatoirement passer devant la commission des Finances. Où les rapporteurs présentent le projet, débattent des objectifs et rédigent un rapport d’analyse. Ensuite, la séance publique permet à chaque député de s’exprimer. Les amendements sont discutés et mis aux voix, et le vote final est enregistré. Cet enregistrement, accessible sur le site de l’Assemblée, archive la position de chaque parlementaire.
Au cours de la session parlementaire de juin 2025. Aucun amendement en lien avec un financement direct des citoyens pour l’effort de guerre en Ukraine n’est mentionné. Ni dans les débats. Ni dans les rapports, ni dans les questions orales des députés n’apparaît la moindre référence à un prélèvement de 12 € par mois.
Une stratégie de désinformation étrangère
Derrière cette rumeur se dessine une méthode bien rodée, souvent qualifiée d’opération Doppelganger. Des comptes automatisés et des influenceurs à la solde de puissances étrangères diffusent des contenus partiellement vrais. Ou factuellement erronés pour diviser et affaiblir la cohésion au sein de la population.
L’opération Doppelganger se caractérise par l’injection, sur les réseaux sociaux, de messages altérant légèrement la réalité. Ici, l’idée qu’un soutien à l’Ukraine passerait par un prélèvement personnel direct trouve un écho puissant. Dans un contexte de fatigue fiscale et de méfiance envers les institutions. Les auteurs jouent sur les peurs existantes : « on vous cache la vérité », « on vous ponctionne en douce », « le gouvernement vous manipule ».
Plusieurs spécialistes en cyberdéfense et en contre-ingérence française confirment qu’aucun compte officiel ou indépendant n’appuie cette thèse ; ils relèvent au contraire la synchronisation des publications, leur caractère non-vérifié et l’emploi massif de hashtags polarisants. Ce procédé vise à susciter une défiance généralisée envers les élus et à discréditer l’engagement de la France pour la démocratie ukrainienne.
À lire aussi
Comment démêler le vrai du faux
Pour ne pas succomber aux sirènes de la désinformation, il suffit de quelques réflexes élémentaires et toujours accessibles. Tout d’abord, consulter directement les sites officiels, comme Legifrance pour la législation et le Journal officiel pour les textes publiés. Ces plateformes sont gratuites et ne requièrent aucune inscription.
Ensuite, rechercher des mots-clés précis – « Ukraine », « taxe », « 12 € » – dans la barre de recherche de l’Assemblée nationale. Afin de voir si des projets de loi ou des questions parlementaires évoquent le sujet. Si aucun résultat n’apparaît, il n’existe aucune base légale.
Enfin, observer la provenance du contenu viral. Vérifier la date et l’auteur de la vidéo, repérer l’absence de lien vers un texte officiel. Contrôler si d’autres médias reconnus en parlent et comparer les versions. Les publications alarmistes et sommaires sont souvent dénuées de références crédibles.
Mise en garde contre la désinformation
La multiplication des fausses informations, notamment diffusées ou amplifiées par des acteurs étrangers, constitue une menace pour le débat démocratique. Partager un message sans en vérifier la source contribue à amplifier le malentendu et à renforcer les divisions.
Chacun peut exercer son esprit critique en questionnant l’authenticité d’une vidéo virale. En scrutant les sites gouvernementaux et en recoupant les informations avec plusieurs médias fiables. Cette vigilance citoyenne est le meilleur rempart contre les opérations de manipulation. Qu’il s’agisse de l’opération Doppelganger ou d’autres campagnes orchestrées.
Au-delà de la simple prudence individuelle. Il est essentiel de promouvoir l’éducation aux médias numériques et de rappeler que la transparence législative existe et fonctionne en France. Plutôt que de céder à la suspicion généralisée. Il importe de renforcer la confiance dans les institutions en valorisant l’accès direct aux textes et aux débats.
La réalité enfin dévoilée
Après enquête et vérification auprès de toutes les sources officielles. Il apparaît sans la moindre équivoque qu’aucune taxe mensuelle de 12 € pour financer l’effort militaire en Ukraine n’a été votée. Et qu’aucun projet de loi n’a même été envisagé en ce sens. Cette rumeur est une pure invention véhiculée par des comptes viraux. Dans le cadre d’une stratégie de désinformation destinée à semer la peur et la défiance.
- 12/07/2025 à 07:18On se moque des français une fois de plus, la guerre en Ukraine ne nous regarde pas, quand le peuple français et la France sont en crise profonde. Satisfaire la folie d'un va-t-en-guerre, qui est devenu fou, et de la marâtre européenne qui, elle aussi, s'obstine à poursuivre une guerre sur le dos des peuples, tout cela pour leurs idéaux mondialistes.
1 commentaire