Un phénomène « extraordinaire » : des ailerons de requins surgissent près du rivage et surprennent les baigneurs
En plein mois de décembre 2025, une station balnéaire australienne habituée aux planches et aux serviettes a basculé, en quelques heures dans les rivages, dans un tout autre décor.
Sur place, des vidéos devenues virales montrent une scène rarissime, à seulement quelques mètres de la plage… au point de troubler même les habitués.
Crédit : Kris Mikael Krister, CC BY 2.0
Des ailerons dans la zone de baignade : la scène qui a figé la plage
Tout commence comme une journée ordinaire au bord de l’eau, dans un coin d’Australie où l’on vient autant pour se baigner que pour glisser sur les vagues. Puis, presque sans prévenir, les regards se figent vers le large… et surtout vers le très proche.
Ce que plusieurs témoins décrivent, c’est d’abord un mouvement étrange à la surface. Une agitation qui ne ressemble pas à une simple houle, ni à un groupe de dauphins. Au fil des minutes, la forme se précise, et l’angoisse aussi. Des ailerons apparaissent, disparaissent, reviennent, comme si la mer elle-même respirait au rythme d’une chasse.
Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que les rassemblements de prédateurs visibles depuis la plage sont souvent liés à un phénomène très précis. Et, cette fois, tout indique que la mer avait « servi à table » juste sous les yeux des vacanciers.
Très vite, des images circulent sur les réseaux sociaux. Elles montrent des silhouettes sombres en pleine activité, dans une zone pourtant familière des baigneurs. De quoi provoquer un mélange de fascination et d’incrédulité, tant la scène semble improbable en plein jour, si près du rivage.
Le déclencheur inattendu : quand un banc de petits poissons change tout
À l’origine, il n’y a pas un « mystère » au sens strict, mais une chaîne d’événements très concrète. Dans l’eau, un immense banc de poissons – composé de petits individus habituellement utilisés comme appâts – se retrouve concentré près des côtes, au lieu de rester plus au large.
Et dans l’océan, ce type de rassemblement agit comme un signal. Un message lumineux, olfactif, instinctif, qui se propage d’un prédateur à l’autre. Quand la nourriture est là, accessible, et que la proie se regroupe, le spectacle peut devenir soudainement visible… même depuis le sable.
Les vidéos montrent justement des séquences d’alimentation en pleine action. Pas une simple « présence » au loin, mais une véritable phase de chasse. Certains témoins parlent d’animaux « en pleine dégustation », tant la scène semble concentrée sur ce point précis.
À mesure que l’information se diffuse, un autre élément frappe : le phénomène ne dure pas seulement quelques minutes. Il s’étire sur plusieurs jours, comme si la côte avait momentanément changé de rôle, passant d’un décor touristique à une zone d’observation grandeur nature.
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Mais saviez-vous que, dans ces moments-là, le comportement des proies peut lui aussi créer une image spectaculaire ? C’est exactement ce qui a été observé sur l’une des séquences les plus marquantes.
Un cercle parfait sous l’eau : l’instant le plus impressionnant capté en vidéo
Parmi toutes les scènes filmées, l’une a particulièrement retenu l’attention. On y voit le groupe de poissons se resserrer, de façon presque géométrique, jusqu’à former un cercle dense, comme une barrière vivante.
Cette stratégie n’a rien d’un hasard. Face à une pression de prédation, certaines espèces se regroupent pour réduire les angles d’attaque et désorienter l’adversaire. Sauf qu’ici, le dispositif se met en place à quelques mètres seulement d’humains en activité.
Car sur certaines images, des personnes sont visibles tout près, en train de pratiquer le snorkeling, alors même que la chasse se déroule à proximité immédiate. C’est ce contraste – des corps tranquilles dans l’eau, et une scène de prédation juste à côté – qui donne à l’ensemble une dimension presque irréelle.
À ce moment-là, la situation n’est plus seulement « spectaculaire ». Elle devient aussi potentiellement dangereuse. Non pas parce que l’attaque est certaine, mais parce que la zone est, de fait, un espace de chasse actif.
Et c’est précisément ce que plusieurs spécialistes ont voulu rappeler, au-delà du buzz et des commentaires fascinés.
Crédit : Vivalatew
Vus du ciel, vus depuis le phare : le drone qui révèle l’ampleur
Sur place, des promeneurs observent la mer depuis un point haut. Ils fixent l’eau, comme si quelque chose clochait dans le paysage. Intrigué, un photographe local décide alors de lancer un drone pour comprendre ce qui se passe réellement.
Une fois l’appareil en l’air, la scène prend une autre dimension. De là-haut, ce qui semblait être quelques silhouettes devient un ensemble beaucoup plus vaste. Le témoin raconte qu’il a dû monter toujours plus haut pour mesurer l’étendue du phénomène… sans en voir la fin tout de suite.
C’est aussi là que surgit un détail particulièrement marquant : certains animaux évoluent dans une eau extrêmement peu profonde, au point que le photographe parle d’un niveau « à hauteur de genou ». Autrement dit, une zone où l’on imagine plutôt des enfants patauger que des prédateurs chasser.
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Sur ces images aériennes, la dynamique apparaît clairement : les animaux tournent, se rapprochent, encerclent, et exploitent la densité du banc. Un mécanisme efficace, mais aussi un rappel très concret de ce que représente la mer, même dans les endroits les plus fréquentés.
Le point d’observation évoqué par les témoins n’est pas anodin non plus. La zone est associée à un lieu emblématique, le phare de Byron, d’où l’on domine une partie du littoral. Là encore, la réalité dépasse l’idée qu’on se fait d’une simple baignade estivale.
Curieux dans l’eau : pourquoi les experts ont tiré la sonnette d’alarme
Face aux images, deux réactions se mélangent souvent : l’émerveillement, et l’envie de s’approcher. Beaucoup de gens veulent filmer, comprendre, « vivre » l’instant. Sauf que, dans une scène de chasse, la prudence n’est pas un détail.
Un professeur spécialiste des comportements alimentaires des squales, qui dit les observer depuis quatre décennies, insiste sur ce point : même si beaucoup d’individus semblent de taille modeste, ils restent en phase de chasse. Et un animal en chasse, dans un environnement encombré d’humains, peut réagir de manière imprévisible.
Son avertissement est clair : il ne faut pas se baigner, et surtout ne pas s’immerger avec un tuba pour tenter de les filmer de près. Le risque n’est pas seulement la morsure « intentionnelle », mais aussi la morsure d’opportunité, l’erreur, ou le réflexe de défense dans un contexte d’excitation alimentaire.
Un autre expert, lui, souligne la chance d’observer un tel phénomène si près d’une ville, parlant d’un spectacle rare à l’échelle mondiale. Mais il ajoute une idée essentielle : « comprendre et respecter ce que l’on voit ». Autrement dit, on peut être fasciné… sans franchir la limite.
C’est peut-être le plus grand paradoxe de cette histoire : la scène est si exceptionnelle qu’elle attire, alors même qu’elle devrait inciter à s’éloigner.
Le dénouement, enfin : où cela s’est passé, quelles espèces… et quand tout s’est arrêté
Les images ont été tournées sur la côte est de l’Australie, dans une station balnéaire connue pour ses vagues et son ambiance surf : Byron Bay. L’un des moments les plus impressionnants a été capté à Tallow Beach, là où le banc de poissons s’est resserré en cercle, à quelques mètres de personnes dans l’eau.
Le photographe qui a fait décoller son drone s’appelle Jakob de Zwart. D’après ses observations et son témoignage, la scène rassemblait « sans aucun doute » une centaine d’individus, dont certains dans très peu d’eau.
Côté espèces, les vidéos et les descriptions évoquent notamment le requin à pointes noires, le requin sombre (aussi appelé requin de sable) et le requin-bouledogue, tous attirés par ce banc inhabituel de petits poissons-appâts.
Deux universitaires sont cités pour contextualiser l’événement : Adam Smith (Université James Cook) et Daryl McPhee (Université Bond), qui parlent tous deux d’une scène « extraordinaire » et particulièrement rare à observer si près du rivage, tout en alertant sur le comportement de chasse.
Enfin, après plusieurs jours d’activité, le phénomène s’est estompé. Selon les informations rapportées, tout s’est calmé le mardi 9 décembre 2025 : après ce festin, les prédateurs ont quitté la baie.