Deux espèces de requins préhistoriques découvertes dans la plus grande grotte du monde
Au cœur de Mammoth Cave, la plus vaste grotte connue, des paléontologues ont mis au jour deux nouvelles espèces de requins datant de plus de 325 millions d’années. Ces découvertes offrent un éclairage inédit sur l’évolution des prédateurs marins.
Mammoth Cave, située dans le Kentucky, est reconnue pour son réseau de galeries souterraines s’étendant sur plus de 676 kilomètres. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, cette grotte est un véritable trésor pour les scientifiques.
Récemment, des chercheurs ont identifié deux nouvelles espèces de requins fossiles, Troglocladodus trimblei et Glikmanius careforum. Ils les ont reconnues grâce à des dents et des fragments de mâchoires découverts dans les formations rocheuses de la grotte.
Des prédateurs marins du Carbonifère
Troglocladodus trimblei, nommé en l’honneur du surintendant du parc Barclay Trimble, est une espèce de requin appartenant à un nouveau genre. Ses dents distinctives, en forme de trident, suggèrent une adaptation à la capture de proies rapides. Ce requin mesurait entre 3 et 3,6 mètres de long. Il évoluait dans les mers peu profondes qui couvraient autrefois le Kentucky et l’Alabama.
Glikmanius careforum, quant à lui, est une espèce du genre Glikmanius, repoussant l’origine de ce groupe de requins de 50 millions d’années. Identifié principalement grâce à des dents et à un ensemble partiel de mâchoires et de branchies, ce requin possédait une tête courte. Il avait aussi une morsure puissante. Cela lui permettait de chasser d’autres requins, des poissons osseux et des orthocones, ancêtres des calmars.
Un écosystème marin ancien révélé
Les fossiles ont été découverts dans des formations rocheuses datant du Mississippien moyen à supérieur, une période du Carbonifère. À cette époque, la région était recouverte par une voie maritime reliant l’est de l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Afrique du Nord. La formation du supercontinent Pangée a ensuite entraîné la disparition de cette mer.
Ces découvertes enrichissent notre compréhension de la biodiversité marine du Carbonifère supérieur. Elles démontrent également la valeur exceptionnelle de Mammoth Cave comme site paléontologique. La conservation naturelle du lieu permet d’accéder à des détails anatomiques rares.
Une collaboration scientifique fructueuse
Ces découvertes sont le fruit d’une collaboration entre le National Park Service et le programme de paléontologie du NPS. Le département des sciences géologiques de l’Université de l’Alabama a également participé aux recherches. Le surintendant Barclay Trimble a exprimé sa fierté quant à ces recherches. Il a souligné l’importance de telles collaborations pour la compréhension de l’histoire naturelle.
Le programme d’inventaire des ressources paléontologiques (PRI) a débuté en novembre 2019, avec la participation de spécialistes des requins anciens. À ce jour, au moins 70 espèces de poissons anciens ont été identifiées à Mammoth Cave, provenant de plus de 25 grottes et passages souterrains explorés.