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Des sommes colossales à rembourser au fisc : Attention à cette règle des impôts qui piège les retraités

Publié par Killian Ravon le 04 Juil 2025 à 4:30

Imaginez-vous, chaque matin, ouvrir grand vos volets sur un paysage de collines baignées de lumière, une bâtisse en pierre nichée au sommet d’un village pittoresque. Le chant des cigales accompagne la chaleur douce de l’été, et votre regard se perd dans la mer d’un bleu profond. Cette vision de la dolce vita séduit de nombreux retraités français, en quête à la fois de tranquillité et d’un pouvoir d’achat préservé.

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Homme âgé assis sur une terrasse en pierre surplombant la mer Méditerranée, lisant des papiers avec une expression soucieuse.

Nombre d’entre eux trouvent les prix de l’immobilier en Italie plus abordables que dans certaines régions rurales de France. Les médias rapportent qu’environ 70 000 Français ont franchi le pas, même si seulement 34 664 figurent officiellement au registre des Français de l’étranger, certains omettant l’inscription par simple méconnaissance des démarches.

Ce tableau idyllique suscite des envies de renouveau, de partage et de découvertes culturelles. Pourtant, derrière ce décor de carte postale se cache une réalité fiscale à laquelle beaucoup ne sont pas préparés.

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Devenir résident fiscal italien, mode d’emploi

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Le point de départ de cette imbrication fiscale est la durée de résidence. Selon la législation italienne, demeurer plus de 183 jours par an sur le territoire vous classe automatiquement comme résident fiscal italien. Cette règle, comparable à celle de la plupart des pays européens, vise à déterminer le centre de vos intérêts économiques et personnels.

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En pratique, vous devez déclarer votre présence en Italie auprès des autorités locales de la municipalité (le Comune) et vous inscrire au registre des résidents (Anagrafe). À partir de là, l’Italie revendique la taxation de la quasi-totalité de vos revenus mondiaux : pensions de retraite, loyers perçus en France, plus-values éventuelles, etc.

Cette imposition généralisée peut surprendre, car la France continue de prélever un impôt à la source sur vos pensions et autres revenus, conformément aux conventions fiscales franco-italiennes.

Pierre et bois : une maison ancienne sur un chemin de campagne.
Façade d’une maison en pierre typique de Toscane, aux murs patinés par le temps. “House Italy Old Stone House” – Pixabay (CC0)
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Double imposition ou quasi double ?

La convention fiscale entre la France et l’Italie prévoit un mécanisme de crédit d’impôt pour éviter la double imposition : les sommes acquittées en France sur vos pensions ou vos revenus immobiliers sont soustraites de l’impôt italien. Concrètement, l’administration italienne calcule l’impôt total dû, déduit le montant déjà versé en France et réclame la différence.

En pratique, ce calcul devient vite complexe, avec des tranches marginales différentes, des abattements spécifiques et des surtaxes locales. Le barème italien se révèle souvent moins clément, ce qui conduit de nombreux retraités à s’acquitter d’un complément significatif, parfois bien supérieur à leurs prévisions initiales.

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Lac de montagne bordé d’arbres et de montagnes bleutées.
Reflets d’automne dans les eaux limpides d’un lac entouré de pins et de pics rocheux. “Dolomites Mountains Italy Alps” – Pixabay (CC0)

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Les biens étrangers dans le collimateur de Bologne

Au-delà des revenus, c’est votre patrimoine mondial qui entre dans le champ d’imposition italien. Votre résidence principale en France, vos terrains agricoles, vos appartements locatifs. Ou même vos comptes bancaires à l’étranger doivent être déclarés dans la section dédiée (quadro RW) de la déclaration italienne.

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Gaëlle Barré, conseillère des Français de l’étranger en Italie, précise que la résidence fiscale italienne oblige à déclarer tout bien immobilier détenu hors d’Italie. Et à s’acquitter de la taxe foncière italienne correspondante. Ces biens sont déjà soumis aux impôts locaux en France. Sans oublier les prélèvements sociaux sur les revenus fonciers, ce qui crée une double charge fiscale pour le contribuable démuni de conseil expert.

Murs en pierre délabrés sous un ciel bleu, symboles d’une histoire ancienne.
Vestiges d’une demeure en pierre, éclairés par un ciel azur, évoquant le charme du Sud. “Stones House Cottage” – Pixabay (CC0)

Les sanctions en cas d’omission

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Contrairement à la France, où une omission est souvent considérée comme une négligence. L’Italie qualifie toute absence de déclaration de faute volontaire. Les pénalités peuvent varier de 120 % à 320 % de l’impôt éludé. Selon la gravité de l’infraction et le montant en jeu.

De nombreux retraités découvrent, avec stupeur, qu’un simple oubli de déclaration de leur résidence secondaire française se traduit par un redressement fiscal lourd. Assorti de majorations élevées. Résultat : des arriérés qui peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros. Voire plus, si la contestation n’a pas été déposée dans les délais impartis.

Panorama en noir et blanc de la côte d’Amalfi et de ses maisons blanches.
Vue historique d’Amalfi depuis le monastère des Cappuccini, photographie de Gustav Aagaard.
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Des dispositifs fiscaux avantageux… mais pas pour tous

L’Italie a mis en place des régimes incitatifs pour attirer les personnes fortunées et les retraités étrangers. Comme l’imposition forfaitaire de 7 % sur les revenus étrangers pendant 15 ans ou une réduction de 50 % de la base imposable pour certaines pensions. Ces mesures paraissent très avantageuses, mais leurs conditions demeurent strictes. Réservées à ceux qui acceptent de s’installer dans des communes précises ou de répondre à des critères financiers élevés.

Les retraités aux revenus moyens sont souvent exclus de ces dispositifs. Ils apprennent trop tard que leur pension, comprise entre 30 000 et 50 000 € par an, ne suffit pas à bénéficier de ces régimes préférentiel. Ce qui transforme rapidement une aubaine potentielle en déception.

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Se faire accompagner, un impératif

Pour éviter les déconvenues, il est indispensable de consulter un expert-comptable. Ou un avocat fiscaliste italien avant de concrétiser votre projet. Un audit préalable permet de passer en revue la convention fiscale franco-italienne. De simuler le crédit d’impôt, d’anticiper les obligations déclaratives liées au patrimoine étranger. Et d’évaluer l’éligibilité aux régimes forfaitaires.

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Il est également prudent de contacter votre consulat, de créer votre profil sur impots.gouv.fr pour suivre votre situation administrative. Et d’envisager une assurance expatrié couvrant la santé et la responsabilité civile. Ces démarches, bien qu’elles paraissent chronophages, sécurisent votre futur et vous dispensent de mauvaises surprises fiscales.

Village ocres et tuiles rouges en terrasses surplombant la Méditerranée.
Atrani, plus petit village d’Italie, accroché à la roche face à la mer, photo de Glen MacLarty.

Conseils pratiques pour une transition en douceur

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Avant de partir, faites établir un bilan patrimonial complet, en intégrant l’ensemble de vos biens et revenus. Pour évaluer précisément l’impact de votre expatriation. Vérifiez les délais et les modalités de déclaration auprès de l’Agenzia delle Entrate et assurez-vous que vous respectez les critères de résidence.

Ouvrez un compte bancaire local SEPA pour faciliter vos transactions. Et anticipez les acomptes d’impôt en constituant une réserve de trésorerie. Enfin, souscrivez une assurance expatrié couvrant vos besoins médicaux et la responsabilité civile internationale. Afin d’aborder votre nouvelle vie en toute sérénité.

La surprise du montant de redressement

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Après avoir découvert les méandres de la fiscalité transalpine, la vraie surprise pour beaucoup réside dans le montant du redressement. Récemment, une Française installée près de Rome. Percevant une pension de 44 000 € par an, a reçu un avis de régularisation de 19 000 € à rembourser au fisc italien. En raison de la non-déclaration de sa résidence secondaire en France. Et de l’écart entre impôts payés en France et en Italie.

Cette histoire illustre combien un manque d’anticipation peut transformer un rêve de dolce vita en cauchemar fiscal. Pour éviter ce piège, informez-vous, entourez-vous d’experts et planifiez chaque étape de votre expatriation afin de profiter pleinement de votre retraite sous le soleil méditerranéen.

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