Bientôt la fin des distributeurs ? Ce grand changement va bouleverser vos retraits en 2026
C’est une petite réforme qui pourrait tout changer. Dès 2026, tous les porteurs de cartes bancaires pourront retirer des espèces dans 27 000 commerces français, sans être limités à leur réseau bancaire. Une mesure à fort impact, surtout en zones rurales.

Depuis quelques années, les distributeurs automatiques de billets disparaissent peu à peu du paysage français. Depuis la crise sanitaire, les paiements dématérialisés explosent, poussant certaines banques à revoir leur stratégie en matière d’espèces. Le cash, souvent jugé obsolète, reste pourtant un pilier pour une partie de la population. Une tendance qui inquiète, surtout dans les zones rurales, où l’accès aux espèces devient de plus en plus difficile. Selon la Fédération bancaire française (FBF), un distributeur sur six a disparu en cinq ans.
Pourtant, une partie des Français reste très attachée au paiement en liquide. Et pour cause : la carte bancaire ne répond pas toujours aux besoins de tous, notamment des plus âgés ou des populations les plus fragiles.
Face à cette situation, une solution innovante se généralise : permettre les retraits d’espèces directement en magasin. Aujourd’hui, 27 000 commerces de proximité proposent déjà ce service. Mais à une condition : être client de la même banque que celle du commerçant. Un frein que le GIE Carte Bancaire veut faire sauter dès le premier semestre 2026. Ce dispositif devrait s’ouvrir à tous les porteurs de carte bancaire, quel que soit leur établissement. Une avancée majeure pour les usagers comme pour les commerçants.
Un accès universel au liquide, porté par les grandes banques
Le dispositif sera testé dès 2026 par des établissements comme La Banque Postale ou le Crédit Agricole, particulièrement implantés dans les territoires. L’objectif est simple : ne plus restreindre les retraits aux seuls clients affiliés. Ainsi, vous pourrez retirer de l’argent chez votre boulanger ou dans une épicerie, même si vous n’êtes pas client de leur banque.
Techniquement, les retraits se feront via les terminaux de paiement, avec un plafond limité à quelques dizaines d’euros. Aucun distributeur spécifique ne sera nécessaire, ce qui facilite la mise en place pour les petits commerces. Reste à clarifier si une commission s’appliquera, notamment pour les cartes hors réseau bancaire du commerçant.
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À la clé, un réseau d’accès au cash bien plus vaste, à l’image des ATM (Automated Teller Machine) mutualisés d’autres pays européens. Ce dispositif s’inscrit dans une démarche volontaire, sans obligation pour les commerçants, mais avec un fort soutien des collectivités locales.
Pour les commerçants, c’est aussi un levier de fidélisation. Proposer un retrait d’espèces devient un service supplémentaire, utile et attractif, surtout en campagne. Cela permet aussi de recycler les liquidités reçues dans la journée, en les redistribuant sous forme de retraits aux clients.
Les enjeux d’inclusion financière au cœur du projet
Derrière cette mesure, il y a aussi un enjeu fort d’inclusion. Le recul des DAB affecte avant tout les personnes âgées, les personnes non-bancarisées ou en difficulté avec le numérique. Or, l’accès à l’espèce est une condition fondamentale d’autonomie pour ces publics.
Avec cette nouvelle possibilité de retrait universel, la fracture territoriale pourrait être en partie comblée. Dans certains villages, il ne reste ni distributeur, ni agence. Ce type d’accord permettrait à chacun de retirer des billets sans faire 20 km en voiture. Et ce, sans avoir besoin d’un smartphone, d’une appli ou de connexion Internet.
Certains experts alertent aussi sur les conséquences d’une société “cashless” : exclusion de certaines personnes, surveillance renforcée des transactions, ou encore difficultés pour les jeunes non bancarisés. Ces nouvelles solutions en magasin offrent ainsi une alternative concrète, sans condition de ressources ni de technologie.
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En parallèle, le GIE Carte Bancaire prévoit de revoir les plafonds de retrait, pour s’adapter à cette nouvelle fréquentation. Des dispositifs de sécurité seront aussi renforcés, pour protéger les données bancaires et les commerces participants.
Un modèle inspiré de nos voisins européens
Ce modèle existe déjà dans plusieurs pays européens. Au Royaume-Uni ou en Allemagne, il est courant de pouvoir retirer des espèces en même temps que ses courses. La France, jusqu’ici frileuse sur le sujet, semble désormais prête à franchir le pas.
À l’échelle nationale, ce nouveau maillage bancaire pourrait éviter à la Banque de France de réglementer davantage l’accès au cash. Il repose sur un modèle coopératif, dans lequel banques, commerçants et consommateurs y trouvent leur compte.
Reste à voir si les Français joueront le jeu. Les premiers tests grandeur nature sont prévus dans des territoires pilotes dès le printemps 2026. Si les résultats sont probants, le dispositif pourrait être généralisé sur tout le territoire avant la fin de l’année.
Si le modèle trouve son public, il pourrait aussi rééquilibrer le rapport entre les grandes banques et les zones rurales, souvent délaissées. Le commerce de proximité reprendrait ainsi un rôle social, au-delà de la simple vente.
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